Mémoires sur les journées de septembre 1792

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Firmin-Didot frères, fils et cie, 1858 - France - 313 pages
 

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Page 27 - Bertrand parut seul, et nous obtînmes qu'il nous apporterait une cruche d'eau : nous la bûmes avec d'autant plus d'avidité qu'il y avait vingt-six heures que nous n'avions pu en obtenir une seule goutte. Nous parlâmes de cette négligence à un fédéré , qui vint avec d'autres personnes faire la visite de notre prison; il en fut indigné au point qu'en nous demandant le nom de ce guichetier, il nous assura qu'il allait l'exterminer : ce ne fut qu'après bien des supplications que nous obtînmes...
Page 291 - La Commune de Paris se hâte d'informer ses frères de tous les départements, qu'une partie des conspirateurs féroces détenus dans les prisons a été mise à mort par le...
Page 60 - C'est mon père, dit-elle, arrêtez, inhumains! » Elle tombe à leurs pieds, elle baise leurs mains, Leurs mains teintes de sang ! C'est peu : forte d'audace, Tantôt elle retient un bras qui le menace, Et tantôt, s'offrant seule à l'homicide acier, De son corps étendu le couvre tout entier. Elle dispute aux coups ce vieillard qu'elle adore ; Elle le prend, le perd, et le reprend encore. A ses pleurs, à ses cris, à ce grand...
Page 77 - Nous voulûmes fermer les portières de la voiture ; on nous força de les laisser ouvertes , pour avoir le plaisir de nous outrager. Un de mes camarades reçut un coup de sabre sur l'épaule ; un autre fut blessé à la joue; un autre au-dessus du nez. J'occupais une des places dans le fond ; mes compagnons recevaient les coups qu'on dirigeait contre moi.
Page 281 - Je jurerai facilement les deux premiers ; je ne puis jurer le dernier ; il n'est pas dans mon cœur. ( Ici un assistant lui dit tout bas : Jurez donc; si vous ne jurez pas , vous êtes morte. ) La princesse ne répondit rien , leva ses deux mains à la hauteur de ses yeux , et fit Tin pas vers le guichet. ' « Le juge dit alors : Qu'on élargisse Madame.
Page 101 - ... malheureuse enceinte. On imagine quelles dames c'étaient. Eh bien ! ces mêmes dames firent demander au comité, où j'étais , qu'on leur procurât le plaisir de voir tout à leur aise les aristocrates égorgés dans la cour du .comité. Pour faire droit à la demande, on plaça un lampion auprès de la tête de chaque cadavre , et aussitôt les dames jouirent de cette exécrable illumination. Au milieu de la nuit, B... de V... (Billaud de...
Page 176 - Tous les ecclésiastiques qui étant assujettis au serment prescrit par la loi du 26 décembre 1790 et celle du 17 avril 1791, ne l'ont pas prêté, ou qui, après l'avoir prêté, l'ont rétracté et ont persisté dans leur rétractation, seront tenus de sortir sous huit jours hors des limites du district et du département de leur résidence, et dans quinzaine, hors du royaume...
Page 291 - Frères et amis, un affreux complot tramé par la cour, pour égorger tous les patriotes de l'empire français, complot dans lequel un grand nombre de membres de l'Assemblée nationale...
Page 22 - Dans ce moment affreux je lui serrais la main et je cherchais à le rassurer.Un de ces hommes (1) fit un mouvement pour l'enlever ; mais ce malheureux l'arrêta en lui disant d'une voix mourante : « Eh ! monsieur, j'ai assez souffert ; je ne crains pas la mort ; par grâce, donnez-la-moi ici. > Ces paroles le rendirent immobile ; mais son camarade, en le regardant et en lui disant : • Allons donc, > le décida. Il l'enleva, le mit sur ses épaules et fut le porter dans la rue, où il reçut la...
Page 291 - L'eût-on pensé? Dès lors, de nouveaux complots non moins atroces se sont tramés dans le silence, ils éclataient au moment même où l'Assemblée nationale, oubliant qu'elle venait de déclarer que la Commune de Paris avait sauvé la patrie, s'empressait de la destituer pour prix de son brûlant civisme. A cette nouvelle, les clameurs publiques élevées de toutes parts ont fait sentir...

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