A chercher le soutien d'une mourante vie, Plus d'amour, partant plus de joie. Le lion tint conseil, et dit: Mes chers amis, Je crois que le ciel a permis Se sacrifie aux traits du céleste courroux; On fait de pareils dévoûments. Ne nous flattons donc point; voyons sans indulgence L'état de notre conscience. Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons, J'ai dévoré force moutons. Que m'avoient-ils fait? nulle offense. Même il m'est arrivé quelquefois de manger Le berger. Je me dévoûrai donc, s'il le faut : mais je pense Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi; Car on doit souhaiter, selon toute justice, Que le plus coupable périsse. Sire, dit le renard, vous êtes trop hon roi; Vos scrupules font voir trop de délicatesse. Eh bien! manger moutons, canaille, sotte espece, Est-ce un péché? Non, non. Vous leur fites, seigneur, : En les croquant, beaucoup d'honneur. Du tigre, ni de l'ours, ni des autres puissances, Qu'en un pré de moines passant, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue Selon que vous serez puissant ou misérable, Q UE le bon soit toujours camarade du beau, tentent: Cependant des humains presque les quatre parts S'exposent hardiment au plus grand des hasards; Les quatre parts aussi des humains se repentent. J'en vais alléguer un, qui, s'étant repenti, Ne put trouver d'autre parti Rien ne la contentoit, rien n'étoit comme il faut; Elle en dit tant, que monsieur à la fin, Vous la renvoie à la campagne Chez ses parents. La voilà donc compagne De certaines Phylis qui gardent les dindons, Avec les gardeurs de cochons. Au bout de quelque temps qu'on la crut adoucie, L'innocence des champs est-elle votre fait? Je leur savois bien dire, et m'attirois la haine Eh! madame, reprit son époux tout-à-l'heure, Si votre esprit est si hargneux Qu'un moment avec vous, et ne revient qu'au soir, Que feront des valets qui, toute la journée, Et que pourra faire un époux Je vous rappelle, et qu'il m'en prenne envie, Puissé-je chez les morts avoir, pour mes péchés, Deux femmes comme vous sans cesse à mes côtés! Le Rat qui s'est retiré du monde. LES Levantins, en leur légende, Disent qu'un certain rat, las des soins d'ici-bas, |