Nos sacrés ongles: venez, loups, Le cerf reprit alors: Sire, le temps des pleurs Votre digne moitié, couchée entre des fleurs, Ami, m'a-t-elle dit, garde que ce convoi, Amusez les rois par des songes, Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges : Quelque indignation dont leur cœur soit rempli, Ils goberont l'appât, vous serez leur ami. SE croire un personnage est fort commun en France: La sotte vanité nous est particuliere. Un rat des plus petits voyoit un éléphant Des plus gros, et railloit le marcher un peu lent De la bête de haut parage, Qui marchoit à gros équipage. Sur l'animal à triple étage Une sultane de renom, Son chien, son chat, et sa guenon, Son perroquet, sa vieille, et toute sa maison Le rat s'étonnoit que les gens hommes? Seroit-ce ce grand corps qui fait peur aux enfants? Nous ne nous prisons pas, tout petits que nous sommes, D'un grain moins que les éléphants. 1 Un pere eut pour toute lignée Un fils qu'il aima trop, jusques à consulter Un de ces gens lui dit que des lions sur-tout De celui qu'il aimoit, défendit que jamais Lui fut dépeint. Mais, quoi qu'on fasse, Propos, conseil, enseignement, Le jeune homme,inquiet, ardent, plein de courage Qu'il soupira pour ce plaisir. Plus l'obstacle étoit grand, plus fort fut le desir. Traçoient de tous côtés chasses et paysages, Le jeune homme s'émeut, voyant peint un lion: Porte le poing sur l'innocente bête. Sous la tapisserie un clou se rencontra: Ce clou le blesse, il pénétra |