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N philosophe austere, et né dans la Scythie,
Se proposant de suivre une plus douce vie,
Voyagea chez les Grecs, et vit en certains lieux
Un sage, assez semblable au vieillard de Virgile,
Homme égalant les rois, homme approchant des

dieux,

Et, comme ces derniers, satisfait et tranquille. Son bonheur consistoit aux beautés d'un jardin. Le Scythe l'y trouva qui, la serpe à la main,

De ses arbres à fruit retranchoit l'inutile,
Ébranchoit, émondoit, ôtoit ceci, cela,
Corrigeant par-tout la nature,

Excessive à payer ses soins avec usure.
Le Scythe alors lui demanda
Pourquoi cette ruine: étoit-il d'homme sage
De mutiler ainsi ces pauvres habitants?
Quittez-moi votre serpe, instrument de dommage;

Laissez agir la faux du temps:
Ils iront assez tôt border le noir rivage.
J'ôte le superflu, dit l'autre; et l'abattant,
Le reste en profite d'autant.
Le Scythe, retourné dans sa triste demeure,
Prend la serpe à son tour, coupe et taille à toute heure;
Conseille à ses voisins, prescrit à ses amis

Un universel abattis.

Il ôte de chez lui les branches les plus belles,
Il tronque son verger contre toute raison,

Sans observer temps ni saison,
Lunes ni vieilles ni nouvelles.

Tout languit et tout meurt.

Un indiscret stoïcien :

Ce Scythe exprime bien

Celui-ci retranche de l'ame

Desirs et passions, le bon et le mauvais,
Jusqu'aux plus innocents souhaits.

Contre de telles gens, quant à moi, je réclame.
Ils ôtent à nos cœurs le principal ressort;
Ils font cesser de vivre avant que l'on soit mort.

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эτονός 100 πιoove agria of sib sdmos lau XXI.

L'Eléphant et le Singe de Jupiter.

AUTREFOIS l'éléphant et le rhinocéros,
En dispute du pas et des droits de l'empire,
Voulurent terminer la querelle en champ clos.
Le jour en étoit pris, quand quelqu'un vint leur dire

Que le singe de Jupiter,

Portant un caducée, avoit paru dans l'air.
Ce singe avoit nom Gille, à ce que dit l'histoire.

Aussitôt l'éléphant de croire
Qu'en qualité d'ambassadeur
Il venoit trouver sa grandeur.
Tout fier de ce sujet de gloire,

Il attend maître Gille, et le trouve un peu lent

A lui présenter sa créance.
Maître Gille enfin, en passant,
Va saluer son excellence;

L'autre étoit préparé sur la légation:
Mais pas un mot. L'attention
Qu'il croyoit que les dieux eussent à sa querelle.
N'agitoit pas encor chez eux cette nouvelle.
Qu'importe à ceux du firmament

Qu'on soit mouche ou bien éléphant?
Il se vit donc réduit à commencer lui-même :
Mon cousin Jupiter, dit-il, verra dans peu
Un assez beau combat, de son trône suprême;
Toute sa cour verra beau jeu.

Quel combat? dit le singe avec un front sévere.
L'éléphant repartit: Quoi! vous ne savez pas
Que le rhinocéros me dispute le pas;
Qu'Éléphantide a guerre avec Rhinocere?
Vous connoissez ces lieux, ils ont quelque renom.
Vraiment je suis ravi d'en apprendre le nom,
Repartit maître Gille: on ne s'entretient guere
De semblables sujets dans nos vastes lambris.

:

L'éléphant, honteux, et surpris,

Lui dit: Eh! parmi nous que venez-vous donc faire?Partager un brin d'herbe entre quelques fourmis: Nous avons soin de tout. Et quant à votre affaire, On n'en dit rien encor dans le conseil des dieux: Les petits et les grands sont égaux à leurs yeux.

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CERTAIN fou poursuivoit à coups de pierre un sage.
Le sage se retourne, et lui dit: Mon ami,
C'est fort bien fait à toi, reçois cet écu-ci.
Tu fatigues assez pour gagner davantage;
Toute peine, dit-on, est digne de loyer:
Vois cet homme qui passe, il a de quoi payer;
Adresse-lui tes dons, ils auront leur salaire.
Amorcé par le gain, notre fou s'en va faire

Même insulte à l'autre bourgeois.
On ne le paya pas en argent cette fois.
Maint estafier accourt: on vous happe notre homme,
On vous l'échine, on vous l'assomme.

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