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Le Renard, le Loup, et le Cheval.

Un renard, jeune encor quoique des plus madrés,
Vit le premier cheval qu'il eût vu de sa vie.
Il dit à certain loup, franc novice: Accourez,
Un animal paît dans nos prés,
Beau, grand; j'en ai la vue encor toute ravie.
Est-il plus fort que nous? dit le loup en riant:
Fais-moi son portrait, je te prie.
Si j'étois quelque peintre ou quelque étudiant,
Repartit le renard, j'avancerois la joie
Que vous aurez en le voyant.
Mais venez. Que sait-on? peut-être est-ce une proie
Que la fortune nous envoie.

Els vont; et le cheval, qu'à l'herbe on avoit mis,
Assez peu curieux de semblables amis,
Fut presque sur le point d'enfiler la venelle.
Seigneur, dit le renard, vos humbles serviteurs
Apprendroient volontiers comment on vous appelle.
Le cheval, qui n'étoit dépourvu de cervelle,
Leur dit: Lisez mon nom, vous le pouvez, messieurs,
Mon cordonnier l'a mis autour de ma semelle.
Le renard s'excusa sur son peu de savoir:
Mes parents, reprit-il, ne m'ont point fait instruire;
Ils sont pauvres, et n'ont qu'un trou pou pourtout avoir:
Ceux du loup, gros messieurs, l'ont fait apprendre

à lire.

Le loup, par ce discours flatté,
S'approcha. Mais sa vanité

Lui coûta quatre dents: le cheval lui desserre
Un coup; et haut le pied. Voilà mon loup par terre,
Mal en point, sanglant, et gâté.
Frere, dit le renard, ceci nous justifie

Ce que m'ont dit des gens d'esprit:
Cet animal vous a sur la mâchoire écrit
Que de tout inconnu le sage se méfie,

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Le Renard et les Poulets d'Inde.

CONTRE les assauts d'un renard

Un arbre à des dindons servoit de citadelle.
Le perfide ayant fait tout le tour du rempart,

Et vu chacun en sentinelle,
S'écria: Quoi! ces gens se moqueront de moi!
Eux seuls seront exempts de la commune loi!
Non, par tous les dieux! non. Il accomplit son dire.
La lune, alors luisant, sembloit, contre le sire,
Vouloir favoriser la dindonniere gent.
Lui, qui n'étoit novice au métier d'assiégeant,
Eut recours à son sac de ruses scélérates,
Feignit vouloir gravir, se guinda sur ses pattes,

Puis contrefit le mort, puis le ressuscité.
Arlequin n'eût exécuté

Tant de différents personnages.
Il élevoit sa queue, il la faisoit briller,
Et cent mille autres badinages,

Pendant quoi nul dindon n'eût osé sommeiller.
L'ennemi les lassoit en leur tenant la vue

Sur même objet toujours tendue.
Les pauvres gens étant à la longue éblouis,
Toujours il en tomboit quelqu'un; autant de pris,
Autant de mis à part: près de moitié succombe.
Le compagnon les porte en son garde-manger.

Le trop d'attention qu'on a pour le danger
Fait le plus souvent qu'on y tombe.

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IL est

Le Singe.

L est un singe dans Paris
A qui l'on avoit donné femme:
Singe en effet d'aucuns maris,
Il la battoit. La pauvre dame

En a tant soupiré, qu'enfin elle n'est plus.
Leur fils se plaint d'étrange sorte,
11 éclate en cris superflus:
Le pere en rit, sa femme est morte;
Il a déja d'autres amours,

Que l'on croit qu'il battra toujours;
Il hante la taverne, et souvent il s'enivre.

T

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