139 Tous doivent à la fois précipiter leurs pas. ~~~~~~ Peuvent-ils de leur roi || venger seuls | la querelle? Ibid. I, 2. ~~~ Ce n'est pas Jean | qui peut rétablir la balance. -~|~~ Faites | que Joas meure || avant -1 Pons. Agn. I, 2. qu'il vous oublie. Rac. Ath. V, 7. soin d'elles. Pons. Agn. I, 3. et plaignais votre Rac. Ath. II, 8. Seigneur? | J'entendais tout, peine. Madame, voilà donc cet ennemi terrible? Ibid. II, 7. Restons Français. Je dois | de même | fierté d'âme. Peu de jours se passaient || qu'il n'arrivât mort d'hommes. §. 123. Hemistiches de quatre accents, de deux ou trois pieds. Ah! ah! || Jean-sans-Terre, à ce Pons. Agn. I, 3. Franchir tout, fouler tout et pourvu qu'on arrive. compte. Aug. la Ciguë I, 4. Ah! maudit soit || le jour où je lui plus. Hug. Mar. I, 3. Je crains Dieu, | cher Abner, || et n'ai point d'autre crainte. Rac. Ath. I, 1. (Je crains Dieu?) Hélas! Dieu voit | mon coeur. || Plût à ce Dieu puissant. Ibid. V, 2. Dieu voit?) Peuple ingrat? | quoi! toujours les plus grandes merveilles. Ibid. I, 1. Roi, prêtres, | peuple, allons || pleins de reconnaissance. Ibid. V, 7. ·-|~~|~- Ah! dit alors | la reine, | ah! je vous connais bien. -1~- - Avez-vous peur des blancs?... pourquoi. Pons. Agn. I, 1. Vous, peur d'eux! et §. 124. Hémistiches de cinq accents, de deux ou trois pieds. Les hémistiches de cinq accents sont encore plus durs. -1 En linge, en aliments, ici, là, Dieu sait où. ) Lam. Joc. prol. (~-- Dieu sait où?) --- S'il t'avait en effet, || toi soldat, toi né libre. Hug. les Burgr. 1, 4. ( toi né libre?) Vous, ingrat, oui, vous; || votre audace est Delav. la Vêpr. II, 4. --- Oui! Bon! Paix! | Quoi? Monsieur... je n'ai pas le loisir. Regn. les Mén. I, 2. §. 125. Hémistiches de six accents, de deux ou de trois pieds. Exemple : -1--1 Tel Satan à travers || vaux, monts, | rocs, bois, lacs, prés. Beaulaton. Trad. du Parad. perdu. §. 126. Hémistiches d'un pied, d'un, de deux, de trois accents. Tous les hémistiches qui ne forment qu'un seul pied, approchent du rhythme de la prose, quand même il y aurait deux ou trois accents. Hémistiches d'un pied, d'un accent:2) Je leur déclarerai || l'héritier | de leurs maîtres. Dès longtemps | votre amour pour la religion Hémistiches d'un pied, de deux accents: 1v5 Ibid. I, 1. Non, je ne vous veux pas contraindre à l'oublier. Ibid. II, 7. Retrouvez-vous au temple || avec le même zèle. A déshérité Jean || du fief | de Normandie. Hémistiches d'un pied, de trois accents: Ibid. I, 1. Pons. Agn. I, 2. Livre en mes faibles mains | ses puissants | ennemis. Ah! qu'il aimerait mieux || vous brûler! Çà, vraiment. D'autres formes. J §. 127. Accents fixes: 10 sur la huitième et la douzième syllabe, 2o sur la cinquième et la douzième syllabe. La Cantilène en l'honneur de Sainte Eulalie présente six dodécasyllabes ayant deux accents fixes sur la huitième syllabe et sur la douzième. Ne ule cose non la povret omque pleier, La polle sempre non amast | lo Deo menestier (mestier?) E por o fut presentede | Maximiien. (Herrig, la Fr. lit. p. 27.) Ce rhythme est peu agréable, comme sur deux hémistiches inégaux le plus long précède.") P. Ackermann, p. 65. suppose une forme de l'alexandrin ayant cinq accents dont deux seraient fixes, celui de la cinquième syllabe et celui de la rime. Il en donne le modèle: O toi qui m'aimas, | reviens et dis-moi toujours Ces chansons, ces lais, ces refrains joyeux d'amour. Ce rhythme, imitant la césure de l'ancien trimètre ïambique, ne mérite pas le dédain de Barbieux qui (Programme p. 16) dit qu'il est permis de douter que cette forme trouve des partisans. Chap. XI. §. 128. Emploi de l'alexandrin. Le grand vers, qui, nous l'avons vu, se trouve déjà dans le plus ancien monument de la langue d'oïl, est consacré à l'épopée, à la tragédie, à la 2) Pour rétablir le rhythme, Quicherat recommande de donner deux accents aux mots trop longs. Voir §. 31 et §. 172. " 3) Dans un appendice de mon Traité de la Mesure des syllabes" (Bromberg, 1857) j'ai discuté la construction métrique de cette Cantilène. Aux corrections du texte qu'il a fallu faire, j'ajoute encore une. V. 20. Elle colpes non avret. Por o nos coist Au lieu de coist je propose d'écrire const (constat). Archiv f. n. Sprachen. XXIX. 8 comédie. On l'emploie plus souvent que tout autre pour la satire, l'églogue, le poème didactique, le discours en vers et l'ancien sonnet. Il sert aussi pour les stances, l'épître morale, l'élégie, l'épigramme. Voyez sur la défaveur de l'alexandrin lors de la Renaissance §. 85. Chap. XII. 2. Des hendécasyllabes ou vers de onze syllabes. §. 129. Première forme. Quatre ou cinq accents. Ce vers n'a point trouvé de grâce. Les vers métriques composés d'après les strophes saphiques et ayant une césure après la cinquième syllabe, sont des hendécasyllabes. Vous qui les ruisseaux d'Hélicon fréquentez, Vous qui les jardins | solitaires hantez Et le fond des bois, curieux de choisir Rapin. Le vers de onze syllabes paraît encore dans une ode de Brienne de Loménie et dans quelques couplets de Maynard, de Motin, de Sarrasin (XVIIe siècle), de Désaugiers, de Béranger. J'ai cité deux vers de ce dernier §. 43; en voici deux autres. Non, non, ce n'est point comme à l'Académie. L'Academie. Ah! pour étouffer | n'étouffons que de rire. Les Gourmands. Ackermann recommande le vers de onze syllabes coupé à la cinquième syllabe et pourvu de quatre ou cinq accents comme propre à l'imitation de l'octave italienne. Chrétiens, écoutez l'histoire glorieuse, Tancrède, Aladin, le Christ et son berceau. Début de la Jér. dél traduit par Ackermann. §. 130. D'autres formes. Césures à la VIe syllabe, à la IVe et à la VIe ou à la VIIe syllabe. On trouve quelques vers de onze syllabes avec césure après la sixième syllabe, dans Voiture, dans Boisrobert, dans l'opéra de Daphné par La Fon taine. Mais je ne l'aime plus comme je l'aimois. Boisrobert. Ackermann dit qu'un accent fixe pourrait aussi se placer sur la quatrième syllabe, et un autre sur la sixième, ou bien sur la septième syllabe. Ah! si j'avais, | amie, ton glaive d'acier. Chap. XIII. 3. Des décasyllabes ou vers de dix syllabes. Première forme. §. 131, Accents fixes, Césure à la quatrième syllabe. Ordinairement, le décasyllabe a deux accents fixes: l'un sur la quatrième syllabe, l'autre sur la dixième syllabe. L'accent fixe du milieu est marqué par une césure, c'est-à-dire par la fin d'un pied. Languissant, faible et courbé sous les maux. En général, tout ce qui a été dit sur lacésure de l'alexandrin, s'applique aussi à la césure du décasyllabe.. 1. §. 132. Coupes après la IIe, la VIe, la VIIe, la VIIIe syllabe. 2 le seul repos du vers ou le repos principal. Voici des exemples d'autres coupes: Les goûts, les ris, l'aimable liberté. J'ai consumé mes jours dans les travaux. Quel fut le prix de tant de soins? | L'envie. Gress. Verv. Des pauses après la Ie, la IIIe, la Ve et la IXe syllabe sont contraires à la nature du rhythme; car elles isoleraient des syllabes détachées (la Ie, la IVe, la Ve, la Xe) et produiraient des pieds monosyllabes. §. 133. Enjambement. L'enjambement doit être Le second accent fixe est celui de la rime. évité. (Voir l'enjambement des alexandrins.) L'enjambement de quatre syllabes est fréquent dans Marot, Voltaire, Gresset Que des douceurs, excepté quelques mots De médisance, et tels propos de filles. Gress. Verv. ch. II. §. 134. Accents mobiles: deux ou trois. Nombre des pieds: . trois, quatre, cinq. Outre les deux accents fixes, le décasyllabe en a deux ou trois mobiles. 1) Le nombre des pieds est de trois, ou de quatre ou de cinq. §. 136. Décasyllabes de quatre accents. Décasyllabes de quatre accents, de trois pieds: Mais des enfants l'amour est le partage. ~~~~||~~-~~- Est, au printemps, la fraîcheur du matin. Ibid. III, 7. Décasyllabes de quatre accents, de quatre pieds: -~|~||~~~~~- Femmes y sont qui font venir l'envie. La Font. Cont. I, 2. 17 ~-~- ||~~~~~- Ainsi l'on vit l'aimable Samuel. Rac. Ath. II, 9. ~ - | ~~ || ~~~~ D'un joug cruel il sauva nos aïeux. - Ibid. I, 4. Des mers pour eux il ent'rouvrit les eaux. Ibid. I, 4. ||~~~~~~ Que du Seigneur la voix se fasse entendre. Ibid. III, 7. Quand deux accents se suivent immédiatement, il vaut mieux, pour la cadence, qu'ils soient séparés par une pause que renfermés dans un pied. -- Et que ce Dieu daigne instruire lui-même.Ibid. II, 9.. L'aquilon souffle, et vos toits sont brûlés. Bér. la Sainte alliance. §. 136. Décasyllabes de cinq accents. Il n'y a que deux formes de décasyllabes de cinq accents dans lesquelles deux syllabes accentuées ne se suivent pas immédiatement. ~~ | ~ ~ || ~ ~ |-- |· Gloire, vertu, grandeur, espoir, fierté. Autrement, pour donner cinq accents au décasyllabe, il est nécessaire de rapprocher deux syllabes accentuées. La dureté du rhythme qui en ré 1) Quicherat, p. 183, a tort de n'accorder que trois accents à ce1 vers. sulte est adoucie quand les deux syllabes sont séparées par la césure ou par la coupe entre deux pieds. ~~~~~||~~~1~ Dieu tout-puissant, sont-ce là les prémices. - - | ~~||~~ | - ~--- Français, Anglais, Belge, Russe ou Germain. Bér. la s. all. Rions, chantons, dit cette troupe impie. Rac. Ath. II, 9. Bér. la Déesse. Rassurez-vous: char, autel, fleurs, jeunesse. - Oui, libre enfin que le monde respire. Bér. la s. all. ~~ | ~~ || ~~~-~- D'un globe étroit divisez mieux l'espace. §. 137. Décasyllabes de plus de cinq accents. Plus de cinq accents rendent le décasyllabe saccadé, Six accents: Sept accents: Ibid. Epaules, nez, mentons, pieds, jambes, bras. - | ~~ ||--|--|-- Craignit qu'on mist ras, jus, bat, mat, l'empire. Rabel. T. I. Ch. 2. §. 138. Décasyllabes de trois accents. Moins de quatre accents font retomber le décasyllabe dans le rhythme de la prose. -~- D'où vient, mes sœurs, que, pour nous protéger. Rac. Ath. III, 8. -Lors sortiriez de désolation. ~-~- Que de raisons, quelle douceur extrême. Ibid. I, 4. Ibid. I, 4. Ibid. II, 9. -~~-- Ces malheureux, qui de ta cité sainte. Seconde forme. §. 139. Césure après la cinquième syllabe. Quatre ou cinq accents. Des décasyllabes coupés régulièrement après la cinquième syllabe et munis de quatre ou cinq accents se trouvent dans la Cantilène en l'honneur de Sainte Eulalie, dans le Roman de la Violette, dans Despériers, dans Régnier Desmarets, dans Mme Desbordes-Valmore, dans Béranger (le Juge de Charenton), dans Alfred de Musset (Chanson IV Idel., p. 584), dans Delavigne (la Fille du Cid I, 2). Les forts et châteaux con quis par sa lance; Cantilène. Delavigne. Barbieux (Antib., Césure) dit que ces vers s'appellent vers en tarantara. |