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Strab.

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autres. Il prit des airs de hauteur: il donna dans le fafte & les dépenses; & fe rendit à la fin infupportable à tout le monde.

Les guerres d'Orient m'ont fait fufpendre le recit de ce qui s'eft paffé pendant ce tems-là dans la Grèce je vais maintenant le reprendre.

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Les Etoliens fe déclarent contre les Achéens.
Bataille de Caphyes perdue par Aratus.
Les Achéens ont recours à Philippe, qui
Arend
prend leur défenfe. Troubles à Lacédé-
mone. Mort funefe de Cleomene en E
gypte On choifit deux Rois à Lacédémone.
Cette République Je joint aux Etoliens.

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P. 450.00 on

LES ETOLIENS, fur tout dans le tems lib. 10. dont nous parlons, étoient devenus Pipolyt un peuple fort puiffant dans la Grè 331. & ce. Leur domaine primitif s'étendoit 746. depuis le fleuve Achélous jufqu'au Paufan. détroit du golfe de Corinthe & aux lib. 10. Locres furnommés Ozoles. Mais, par pag.650. fa fuite des tems, ils s'étoient empa

rés de plufieurs villes dans l'Acarna nie, dans la Theffalie, & dans d'au. tres contrées voilines. Ils vivoient à

peu

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peu près fur terre, comme les pirates fur mer, c'est à dire de brigandages & de rapines. Uniquement attentifs au gain, ils n'en trouvoient point de honteux ni d'illicite; & ils ne con noiffoient ni les loix de la paix, ni celles de la guerre. Ils étoient fort endurcis aux fatigues, & intrépides dans les combats. Ils fe diftinguérent particuliérement dans la guerre contre les Gaulois qui firent une irrups tion dans la Grèce, & ils le montrérent de zélés défenfeurs de la liber té publique contre les Macédoniens. L'accroifement de leur puiffance les avoit rendu fiers & infolens. Cette fierté parut dans la réponse qu'ils firent aux Romains lorfqu'ils leur envoiérent des Ambaffadeurs pour leur ordonner de laiffer l'Acarnanie en paix. Ils témoignérent, fi nous en croions Trogue Pompée, ou Juftin fon abbréviateur, un fouverain mépris pour Rome, honteux réceptacle dans fon origine, difoient-ils, de brigands & de voleurs fondée & bâtie par un fratricide, & formée par l'af femblage de femmes enlevées par force à leurs parens. Ils ajoutoient, que les Etoliens s'étoient toujours diltinTome VIII.

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C

gués

Juftin. 1.

28.

сар.

Polyb. lib. 4.

pag. 272.

1049.

rejetter fes Edits

gués dans la Grèce autant par leur cou-
rage que par leur nobleffe: qu'ils n'a-
voient redouté ni Philippe, ni Ale-
xandre fon fils; & que pendant que ce
dernier faifoit trembler toute la ter-
re, ils avoient ofé
& fes Ordonnances. Qu'ainfi les Ro-
mains priffent garde de provoquer
contre eux des armes, qui avoient ex-
terminé les Gaulois, & méprifé les
Macédoniens. On peut juger par ces
traits du caractère des Etoliens, dont
il fera beaucoup parlé dans la fuite.

Depuis que Cléomène de Sparte avoit perdu fon roiaume, & qu'Anti, 292. gone, par la victoire qu'il remporta Plut. in à Sélafie, avoit en quelque forte pa Arato p. cifié la Grèce, les peuples du Péloponnèfe, qui étoient las des prémiérés guerres, & qui croioient que l'état préfent des affaires dureroit toujours, avoient entiérement négligé les armes & le métier de la guerre. Les Etoliens fongérent à profiter de cette indolence. Ils ne pouvoient fouf frir la paix, pendant laquelle ils étoient obligés de vivre à leurs dépens, eux qui étoient accoutumés à no vivre que de brigandages. Antigone les avoit tenus en refpect, & les avoit

empé

empéchés de rien entreprendre contre leurs voifins: mais, après la mort, ils mépriférent la jeuneffe de Philippe, entrérent à main armée dans le Péloponnèfe, & ravagérent les terres des Mefféniens. Aratus, irrité de cette infolen ce & de cette perfidie, & voiant que Timoxéne, qui étoit alors Capitaine Général des Achéens, cherchoit à gagner du tems, parce que fon année alloit expirer, comme il étoit nommé pour lui fuccéder l'année fuivante, il avança de cinq jours fon Généralat pour courir au fecours des Mefféniens. Aiant donc affemblé les Achéens, dont la vigueur & les forces avoient été affoiblies par le repos & l'inaction il fut battu près de Caphyes dans une grande bataille qui s'y donna.

la

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221.

On rejetta la caufe de cette défaite An. M. fur Aratus, & ce n'étoit point fans 3783. fondement. tâcha des prouver que Av.J.C. perte qu'on lui imputoit, n'étoit pas arrivée par fa faute. Du refte, s'il avoitomanqué en quelque chofe, au devoir d'un bon Capitaine, il en demanda pardon, & pria qu'on examinât fes actions avec moins de rigueur que d'indulgence. Cette modef tie changea l'efprit de toute l'Affem. blée,

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blée, dont la fureur fe tourna contre fes accufateurs, & on ne fe fervit enfuite que de fes confeils dans tout de qu'on voulut entreprendre. Mais le fouvenir de l'échec qu'il avoit reçu, rallentit beaucoup fon courage. Il fe conduifit plutôt en fage citoien, qu'en grand capitaine, & quoique les Etoliens lui donnaffent fouvent de grandes prifes fur eux il n'en profita point, & leur laiffa ravager prefque impunément tout le pays.

Les Achéens fe virent donc obligés de tendre encore les mains à la Macédoine, & d'appeller à leur fer cours le Roi Philippe, dans l'efpé rance que l'affection qu'il portoit à Aratus, & la confiance qu'il avoit en lui, le leur rendroient favorable. En effet Antigone, en mourant, avoit recommandé fur toutes chofes à Philippe de s'attacher à Aratus, & de fe gouverner par fes confeils quand il traiteroit avec les Achéens. Quel que tems auparavant, il l'avoit envoié dans le Péloponnèle pour s'y former fous fes yeux & par fes avis. Ara tus lui fit le meilleur accueil qu'il lui fut poffible, le traita avec toutes les diftinctions que néritoit fon rang,

&

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