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Tout alloit bien, quand leur emplette,
En passant par certains endroits
Remplis d'écueils et fort étroits,
Et de trajet très-difficile,

Alla tout emballée au fond des magasins
Qui du Tartare sont voisins.

Notre trio poussa maint regret inutile;

Ou plutôt il n'en poussa point :

Le plus petit marchand est savant sur ce point :
Pour sauver son crédit, il faut cacher sa perte.
Celle que, par malheur, nos gens avoient soufferte
Ne put se réparer : le cas fut découvert.

Les voilà sans crédit, sans argent, sans ressource,
Prêts à porter le bonnet vert.
Aucun ne leur ouvrit sa bourse.

Et le sort principal, et les gros intérêts,

Et les sergents, et les procès,

Et le créancier à la porte

Dès devant la pointe du jour,

N'occupoient le trio qu'à chercher maint détour

Pour contenter cette cohorte.

Le buisson accrochoit les passants à tous coups. Messieurs, leur disoit-il, de grâce, apprenez-nous En quel lieu sont les marchandises

Que certains gouffres nous ont prises.

Le plongeon sous les eaux s'en alloit les chercher. L'oiseau chauve-souris n'osoit plus approcher Pendant le jour nulle demeure :

Suivi de sergents à toute heure,

En des trous il s'alloit cacher.

Je connois maint detteur, qui n'est ni souris-chauve, Ni buisson, ni canard, ni dans tel cas tombé,

Mais simple grand seigneur, qui tous les jours se sauve

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LA QUERELLE DES CHIENS ET DES CHATS, ET CELLE DES CHATS ET DES SOURIS.

La Discorde a toujours régné dans l'univers ;
Notre monde en fournit mille exemples divers :
Chez nous cette déesse a plus d'un tributaire.
Commençons par les éléments :

Vous serez étonnés de voir qu'à tous moments
Ils seront appointés contraire.

:

Outre ces quatre potentats,
Combien d'êtres de tous états

Se font une guerre éternelle !
Autrefois un logis plein de chiens et de chats,
Par cent arrêts rendus en forme solennelle,
Vit terminer tous leurs débats.

Le maître ayant réglé leurs emplois, leurs repas.
Et menacé du fouet quiconque auroit querelle,
Ces animaux vivoient entre eux comme cousins..
Cette union si douce, et presque fraternelle,
Édifioit tous les voisins.

Enfin elle cessa. Quelque plat de potage,
Quelque os, par préférence, à quelqu'un d'eux donné,

Fit que l'autre parti s'en vint tout forcené

Représenter un tel outrage.

J'ai vu des chroniqueurs attribuer le cas
Aux passe-droits qu'avoit une chienne en gésine.
Quoi qu'il en soit, cet altercas

Mit en combustion la salle et la cuisine :

Chacun se déclara pour son chat, pour son chien.
On fit un règlement dont les chats se plaignirent,
Et tout le quartier étourdirent.

Leur avocat disoit qu'il falloit bel et bien
Recourir aux arrêts. En vain ils les cherchèrent
Dans un coin où d'abord leurs agents les cachèrent :
Des souris enfin les mangèrent.

Autre procès nouveau. Le peuple souriquois
En pâtit: maint vieux chat, fin, subtil et narquois.

Et d'ailleurs en voulant à toute cette race,

Les guetta, lés prit, fit main basse.

Le maître du logis ne s'en trouva que mieux.

J'en reviens à mon dire. On ne voit sous les cieux.

Nul animal, nul être, aucune créature,

Qui n'ait son opposé : c'est la loi de nature.
D'en chercher la raison, ce sont soins superflus.
Dieu fit bien ce qu'il fit, et je n'en sais pas plus.

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Ce que je sais, c'est qu'aux grosses paroles On en vient, sur un rien, plus des trois quarts du temps. Humains, il vous faudroit encore à soixante ans

Renvoyer chez les barbacoles 1.

1 Qui porte une longue barbe. Mot emprunté des Italiens.

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