C'est par là que de loups l'Angleterre est déserte : Il n'est hobereau qui ne fasse Il n'est marmot osant crier Que du loup aussitôt sa mère ne menace. Le tout pour un âne rogneux, Pour un mouton pourri, pour quelque chien hargneux, Dont j'aurai passé mon envie. Eh bien! ne mangeons plus de chose ayant eu vie : Paissons l'herbe, broutons, mourons de faim plutôt. Est-ce une chose si cruelle? Vaut-il mieux s'attirer la haine universelle? Disant ces mots, il vit des bergers, pour leur rôt. Le sang de cette gent voilà ses gardiens S'en repaissants eux et leurs chiens; Non, par tous les dieux! non, je serois ridicule : Sans qu'à la broche je le mette, Et non-seulement lui, mais la mère qu'il tette, Ce loup avoit raison. Est-il dit qu'on nous voie Manger les animaux; et nous les réduirons Aux mets de l'âge d'or autant que nous pourrons ? O Jupiter, qui sus de ton cerveau, Tirer Pallas, jadis mon ennemie, Elle me prend mes mouches à ma porte : Se plaignoit l'araignée autrefois tapissière, Prétendoit enlacer tout insecte volant. La sœur de Philomèle, attentive à sa proie, Que la tête et les pieds, artisans superflus, L'hirondelle, en passant, emporta toile, et tout, Jupin pour chaque état mit deux tables au monde : L'adroit, le vigilant, et le fort, sont assis A la première; et les petits Mangent leur reste à la seconde Parmi de certains coqs, incivils, peu galants. Toujours en noise et turbulents, Une perdrix étoit nourrie. Son sexe, et l'hospitalité, De la part de ces coqs, peuple à l'amour porté, Ce peuple, cependant, fort souvent en furie, |