Bertrand avec Raton, l'un singe et l'autre chat, Les escroquer étoit une très-bonne affaire, Tire-moi ces marrons. Si Dieu m'avoit fait naître Certes, marrons verroient beau jeu. Aussitôt fait que dit: Raton, avec sa patte, Écarte un peu la cendre, et retire les doigts; Tire un marron, puis deux, et puis trois en escroque : Une servante vient : adieu mes gens. Raton Aussi ne le sont pas la plupart de ces princes Vont s'échauder en des provinces Pour le profit de quelque roi. Après que le milan, manifeste voleur, Le héraut du printemps lui demande la vie. Aussi bien, que manger en qui n'a que le son? Je vous raconterai Térée et son envie. Qui, Téréc? est-ce un mets propre pour les milans? Non pas; c'étoit un roi dont les feux violents Me firent ressentir leur ardeur criminelle. Je m'en vais vous en dire une chanson si belle, Vraiment, nous voici bien! lorsque je suis à jeun, J'en parle bien aux rois. Quand un roi te prendra, Tu peux lui conter ces merveilles : Pour un milan, il s'en rira. Ventre affamé n'a point d'oreilles. Quoi! toujours il me manquera Toujours le loup m'en gobera! J'aurai beau les compter! Ils étoient plus de mille, Robin Mouton, qui par la ville Me suivoit pour un peu de pain, Et qui m'auroit suivi jusques au bout du monde ! Hélas! de ma musette il entendoit le son; |