Produit pour l'usage des gens. Il retourne chez lui: dans sa cave il enserre L'argent, et sa joie à la fois. Plus de chant: il perdit la voix Du moment qu'il gagna ce qui cause nos peines. Il eut pour hôtes les soucis, Les soupçons, les alarmes vaines. Tout le jour il avoit l'œil au guet; et la nuit, Le chat prenoit l'argent. A la fin le pauvre homme Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme. Et reprenez vos cent écus. M. Un lion décrépit, goutteux, n'en pouvant plus, Mande des médecins : il en est de tous arts. Dans les visites qui sont faites, Le renard se dispense et se tient clos et coi. Le loup en fait sa cour, daube, au coucher du roi, Et sachant que le loup lui faisoit cette affaire : D'avoir différé cet hommage; Mais j'étois en pèlerinage, Et m'acquittois d'un vou fait pour votre santé. Gens experts et savants; leur ai dit la langueur Le long âge en vous l'a détruite : D'un loup écorché vif appliquez-vous la peau Le secret sans doute en est beau Pour la nature défaillante. Messire loup vous servira, S'il vous plaît, de robe de chambre. Le roi goûte cet avis-là. On écorche, on taille, on démembre Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire; Faites, si vous pouvez, votre cour sans vous nuire : Le mal se rend chez vous au quadruple du bien. |