Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux oisillons; Je vous plains, car, pour moi, dans ce péril extrême, Que ce qu'elle répand sera votre ruine. Le bel emploi que tu nous donnes! L'hirondelle ajouta: Ceci ne va pas bien; Mais, puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien, Sera couverte, et qu'à leurs blés Mais vous n'êtes pas en état C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sûr : Les oisillons, loin de l'entendre, Se mirent à jaser aussi confusément Que faisoient les Troyens quand la pauvre Cassandre Ouvroit la bouche seulement. Il en prit aux uns comme aux autres : Maint oisillon se vit esclave retenu. Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu. LE RAT DE VILLE ET LE RAT DES CHAMPS. Autrefois le rat de ville Invita le rat des champs, Sur un tapis de Turquie Le régal fut fort honnète : A la porte de la salle Ils entendirent du bruit : Le rat de ville détale; Son camarade le suit. Le bruit cesse, on se retire. C'est assez, dit le rustique; Mais rien ne vient m'interrompre, Je mange tout à loisir. Adieu done. Fi du plaisir Que la crainte peut corrompre! La raison du plus fort est toujours la meilleure ; Un agneau se désaltéroit Dans le courant d'une onde pure. Un loup survient à jeun, qui cherchoit aventure, Et que la faim en ces lieux attiroit. Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage? Dit cet animal plein de rage : Tu seras châtié de ta témérité. |