Certain païen chez lui gardoit un dieu de bois, Le païen cependant s'en promettoit merveilles. Il lui coûtoit autant que trois : Ce n'étoit que vœux et qu'offrandes, Sacrifices de bœufs couronnés de guirlandes. Jamais idole, quel qu'il fût, Sans que, pour tout ce culte, à son hôte il échût Bien plus, si pour un sou d'orage en quelque endroit L'homme en avoit sa part; et sa bourse en souffroit: La pitance du dieu n'en étoit pas moins forte. A la fin, se fachant de n'en obtenir rien, Il vous prend un levier, met en pièces l'idole, Le trouve rempli d'or. Quand je t'ai fait du bien, Va, sors de mon logis, cherche d'autres autels. Malheureux, grossiers et stupides : On n'en peut rien tirer qu'avecque le bâton. Un paon muoit: un geai prit son plumage; Puis parmi d'autres paons tout fier se panada. Quelqu'un le reconnut: il se vit bafoué, Et par messieurs les paons plumé d'étrange sorte; Même vers ses pareils s'étant réfugié, Il fut par eux mis à la porte. Il est assez de geais à deux pieds comme lui, Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui. Et que l'on nomme plagiaires. Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui : Ce ne sont pas là mes affaires |