Autrefois Progné l'hirondelle De sa demeure s'écarta, Et loin des villes s'emporta Dans un bois où chantoit la pauvre Philomèle. Ne quitterez-vous point ce séjour solitaire ? Le désert est-il fait pour des talents si beaux? Aussi bien, en voyant les bois, Sans cesse il vous souvient que Térée autrefois, Parmi des demeures pareilles, Exerça sa fureur sur vos divins appas. Et c'est le souvenir d'un si cruel outrage Qui fait, reprit sa sœur, que je ne vous suis pas : En voyant les hommes, hélas! Il m'en souvient bien davantage. Je ne suis pas de ceux qui disent: Ce n'est rien, Je dis que c'est beaucoup; et ce sexe vaut bien Son époux en cherchoit le corps, Il arriva que sur les bords Du fleuve auteur de sa disgrâce Des gens se promenoient, ignorant l'accident. S'ils n'avoient de sa femme aperçu nulle trace: Suivez le fil de la rivière. Un autre repartit: Non, ne le suivez pas, Quelle que soit la pente et l'inclination Dont l'eau par sa course l'emporte, L'aura fait flotter d'autre sorte. Cet homme se railloit assez hors de saison. |