Chacun a son défaut, où toujours il revient : Sur ce propos d'un conte il me souvient : De quelque exemple. Un suppôt de Bacchus Altéroit sa santé, son esprit et sa bourse : Un jour que celui-ci, plein du jus de la treille. Cuvèrent à loisir. A son réveil il treuve Un luminaire, un drap des morts. Qu'il ne soit citoyen d'enfer. Quelle personne es-tu? dit-il à ce fantôme. Le mari repart, sans songer : Tu ne leur portes point à boire? Quand l'enfer eut produit la goutte et l'araignée, Mes filles, leur dit-il, vous pouvez vous vanter D'être pour l'humaine lignée Également à redouter. Or avisons aux lieux qu'il vous faut habiter. Voyez-vous ces cases étraites', Et ces palais si grands, si beaux, si bien dorés? Tenez donc, voici deux bûchettes; Accommodez-vous, ou tirez. Il n'est rien, dit l'aragne, aux cases qui me plaise. L'autre, tout au rebours, voyant les palais pleins De ces gens nommés médecins, Ne crut pas y pouvoir demeurer à son aise. L'aragne cependant se campe en un lambris, Voilà des moucherons de pris. Il va trouver la goutte. Elle étoit en campagne, Que la plus malheureuse aragne. Son hôte la menoit tantôt fendre du bois, 1 Etraites pour étroites. 2 Ancien mot, pour araignée. Est, dit-on, à demi pansée. Oh! je ne saurois plus, dit-elle, y résister. Cataplasmes, Dieu sait! les gens n'ont point de honte |