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UNIVERSELLE

DES ROMANS;
OUVRAGE PÉRIODIQUE,

DANS lequel on donne l'analyfe raisonnée des Romans anciens & modernes, François, ou traduits dans notre Langue; avec des Anecdotes & des Notices hiftoriques & critiques concernant les Auteurs ou leurs Ouvrages: ainfi que les Mœurs, les Ufages du temps, les circonstances particulières & relatives, & les Perfonnages connus, déguifés ou emblématiques. OCTOBRE 1782, 1a Vol.

A PARIS,

AU BUREAU, rue Neuve Sainte-Catherine, pour Paris;

Au Bureau, & chez DEMONVILLE, Libraire. Imprimeur, rue Christine, pour la Province,

Avec Approbation, & Privilége du Roi

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c'et.

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TODO LO PIERDE EL AMOR Y TODO LO RESTAURA;

Hiftoria verdadera del Rey D. Rodrigo, & poftrere de los Godos.

L'Amour perd tout, & l'Amour répare tout; Hiftoire véritable de D. Rodrigue, dernier Roi des Goths en Espagne.

L'AUTEUR

'AUTEUR anonyme de l'Ouvrage que nous venons d'extraire paroît avoir vécu fous le règne

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de Jean II, & peut-être avoir eu l'envie de faire une leçon à ce Monarque brillant & foible, qui prenoit affez le chemin du Roi Rodrigue.

adreffe un mot de compliment à Juan de Mena, qui avoit employé la main de fa Muse à fouiller dans la pouffière des Antiquités Efpagnoles. Son Ouvrage, imprimé à Valence en 1570, gros in-8°., n'eft que l'extrait de la vieille chronique latine de Rodrigue. Il eft femé de beaucoup de reflexions plus pieuses que profondes fur les véritables caufes de la ruine des Goths; il attribue tout à la colère de Dieu, & il la voit annoncée dans une multitude de prodiges, d'apparitions, de prophéties qu'il raconte avec toute la bonne foi de la perfuafion. Le volume eft terminé par le morceau dramatique intitulé: Todo lo pierde el Amor, y todo lo reftaura. Suivent quelques vieilles Romances, affez mauvaises pour avoir été négligées par tous les Editeurs de Cancioneros & de Romanceros. Ce volume eft en tout parfaitement digne de l'oubli.

On a d'autres Ouvrages fur Rodrigue. Parmi ceux qui méritent la même difgrace, on peut compter celui du Maure Abulcacin, traduit par Michel de Luna, Grenadin; celui de BartheJemi de Rogatis, intitulé: Hiftoria della perdita eriaquifta della Spagna, occupata da Mori.

Venetia, 1660, & qui eft une déteftable amplification de Collége; celui d'Agricolletti, autre Italien mauffade, qui fit imprimer en 1648, à Venife, in-12, Il Rodrigo, Hiftoria Iberica.

Cet événement célèbre de la chute d'Espagne fous la puiifance des Arabes, fut amené par des circonftances fi fingulières, de fi foibles caufes en apparence, & l'on peut dire par une conduite fi fotte de la part des perfonnages, que tout en paroît merveilleux. Les Hiftoires qui l'ont raconté ne font que des Romans; les Romans qui l'ont embelli ne font que des Hiftoires; & il femble qu'on n'ait pu ni montrer ni déguifer la vérité.

M. de Voltaire a dit, dans fon Effai fur les Nations, ce qu'il avoit dit dans fon Effai fur l'Hiftoire Univerfelle, qu'il ne favoit s'il étoit bien vrai que Rodrigue eût violé Florinde, nommée la Cava, ou la Méchante; & fi ce fut pour venger fon honneur que ce Comte (1) appella les Maures. Il doute également du malheur de Florinde & de celui de Lucrèce. C'eft être bien déterminé François, que de douter qu'il y ait eu deux femmes chaftes; bien galant à l'égard de

(1) Le Comte Julien.

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