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pendant la foconde de Bouillon n'étoit connuë que d'un très-petit nombre de Curieux: on la cherchoit en vain chez les Libraires. On la trouvera ici avec celle de Mr. de la Fontaine, au-devant de la Differtation de Mr. Despréaux ( 8 ).

On y trouvera auffi la Réponse de Mr. Perrault à ce que Mr. Defpréaux a dit contre lui dans fes Réflexions fur Longin, au fujet de Pindare (9). Mr. Des Maizeaux nous a confervé cette petite Piece. Il l'inféra dans le Mélange curieux des meilleurs Piéces attribuées à Mr. de St. Evremond, &c. imprimé à Amfterdam en 1726.

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On rapportera ici le jugement qu'il en fait dans la Préface de ce Recueil. Mr. Perrault, dit-il, publia cet Ecrit en 1694; mais il ne laiffoit pas ,, d'être auffi rare que s'il n'avoit jamais été imprimé. Je me fuis imaginé qu'on feroit bien aife de le ,, trouver dans la nouvelle Edition de ce Recueil. C'est ,, une Réponse à la VIII. Réflexion critique de Mr. ,, Defpréaux, où il s'agit de Pindare. Mr. Perrault

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fe propofoit de répondre à toutes les autres Réfle,, xions de Mr. Despréaux, qui attaquoient fon Parallèle des Anciens des Modernes ; je ne pense pas ,, qu'il ait exécuté ce deffein. Mr. Despréaux avoit raifon pour le fonds; mais il traita trop durement fon adverfaire. Mr. Perrault avoit l'avantage de la dou,, ceur, de la modération, & de la politeffe. Après ,, tout, on verra dans cet Ecrit que Mr. Defpréaux imputé à Mr. Perrault bien des chofes qu'il n'avoit pas dites, & qu'il lui a donné un ridicule dont il n'étoit point coupable. Pourquoi n'a-t-il donc pas rectifié ces endroits dans la derniere Edition de fes

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REMARQUES.

(8) J'ai retranché de cette Edition les deux Jocondes ; & j'en ai dit les raisons dans l'Avera

tiffement, qui précède la Differtat. de M. Defpréaux, Tom. III. p. 76. (9) Tome III. page 315.

,,Ouvrages? Comment accorder ce procedé avec cet» te droiture & cette équité, dont il fe faifoit un ,, rempart,, ?

On a encore ajouté ici la Réponse de Mr. de la Motte à la XI.Réflexion de Mr. Despréaux fur Longin (10).Mr. de la Motte, dans fon Difcours fur l'Ode, avoit trouvé trop hyperbolique & trop affecté cé Vers de la Phedre de Mr. Racine, où Théramene parlant du Monftre qui fut caufe de la mort d'Hippolyte, dit:

Le flot qui l'apporta, recule épouvanté.

Mr. Defpréaux a défendu Racine, fon Ami, dans la Réflexion qu'on vient de marquer : & Mr. de la Motte a répondu. Le Lecteur fera fans doute bien aise de pouvoir comparer cette Réponse avec la Réflexion de Mr. Defpréaux, fans être obligé de l'aller chercher dans les Ouvrages de Mr. de la Motte.

2. On a fait entrer dans cette Edition quelques autres Piéces qui n'ont, à la vérité, aucun raport avec les Ecrits de Mr. Defpréaux, mais qui font, comme on l'a déja rémarqué, néceffairement liées avec d'autres Ouvrages qu'il a plû au Commentateur d'inférer dans l'Edition de Geneve. Ainfi on a joint à la Lettre de Mr. Racine contre Mr. Nicole, les deux Réponfes qui y furent faites, & la feconde Lettre de Mr. Racine, qui eft une Replique à ces deux Réponses (11). On a auffi joint au Sonnet de Mr. de Nantes contre la Satire fur l'Equivoque, deux autres petites Piéces du même Auteur; & dans une Remarque on a fait l'Hiftoire de ces Ouvrages (12). Le Commen➡

REMARQUES.

(10) Tom. III. page 497. (11) On a retranché toutes ces Pièces, comme n'aïant au cun rapport aux Oeuvres de M. Delpréaux, Voies Tom. III. page

496. Rem. 6. 3. Alinea.

(12) Les petites Pièces de Poefie de M. de Nantes font aufli retranchées de cette Edition C'eft ce que j'ai du faire à l'exemple

tateur n'a publié dans l'Edition de Geneve que le fe cond Sonnet, qui eft contre Mr. Defpréaux: nous avons crû devoir y ajouter le premier, qui contient fon éloge. La troifiéme Piéce eft une plaifanterie ingénieufe fur les deux autres. C'eft dans le même efprit d'équité & de defintereffement qu'on a mis à la fuite des Remarques du Commentateur fur l'Epigramme LI, un extrait de la Défenfe du Grand Corneille contre le Commentateur de Mr. Despréaux, par Meffieurs les Journalistes de Trevoux. (13)

III. Le Commentateur a divifé fes Notes en trois claffes. La premiere contient les Changemens que Mr. Defpréaux a faits dans les nouvelles Editions de fes Ouvrages: la feconde, les Remarques qui expliquent les expreffions ou les allufions de Mr. Defpréaux: & la troifiéme, les Imitations, c'est-à-dire, les paffages. qu'il a imitez des anciens Poëtes. On trouvera ici la méme divifion. Mais au lieu que dans l'Edition de Geneve, on a féparé & diftingué chaque claffe d'une maniere qui ne fervoit qu'à groffir inutilement les volumes, & qui interrompoit même quelquefois la fuite naturelle des Notes: nous avons placé dans celle-ci toutes les Notes felon l'ordre & la fuite des vers: en diftinguant néanmoins les Changemens & les Imitations, d'avec les Remarques (14). Si cette diftin&tion ne fe trouve pas par tout où elle devroit être, c'eft parce qu'on a d'ailleurs fuivi fcrupuleufement l'Edition de Geneve, où elle n'eft pas toûjours obfervée. Le Commentateur s'est éloigné ici de fes propres régles. Son plan l'obligeoit à comprendre fous le titre de Changemens, tous les Vers que Mr. Despréaux a

REMARQUES.

des Editeurs de 1735. & de 1740. (13) Voies Tom. II. les Remarques fur l'Epigr. XIV.

(14) On trouvera le même

arrangement dans cette Edition. Mais je perfifte à le croire moins commode, que celui de M. Broffette,

retranchez dans les Editions pofterieures de fes Ouvrages: il ne laiffe pas de les produire très-fouvent fous le titre de Remarques (15).

AVERTISSEMENT

DU LIBRAIRE

(Pour l'Edition de Paris 1735. en 2. Vol, in-1 2.)

ON fait combien M. l'Abbé Renaudot & M. de Valincour, tous deux de l'Académie Françoife, étoient intimement liés avec M. Despréaux. Quand les Remar→ ques fur les Oeuvres imprimées à Genève en 1716. parurent, ils s'enfermerent quelques matinées pour les lire. Le zéle dont ils étoient animés pour la gloire de leur illuftre ami, leur fit crayonner impitoyablement tout ce qui parut la bleffer dans ce vafte Commentaire. Ils corrigerent tout ce qui n'étoit pas d'une exacte verité dans plufieurs Remarques; ils en abrégerent un grand nombre, & fupprimérent entiérement toutes celles qui n'étoient d'aucune utilité pour l'intelligence de l'Auteur.

Une Dame de leur connoiffance emprunta d'eux Exemplaire fur lequel ils avoient fait leurs corrections; & ce même Exemplaire m'étant tombé dans les mains, des connoiffeurs à qui je l'ai communiqué m'ont affuré que je ne pouvois mieux faire que de

REMARQUES.

(15) Comparez dans l'Edition de Geneve, LUTRIN Chant II, vers 8. 17. avec Chant IV.

vers 105. & avec Satire 1. vers 65, 94, 132, &c. DU MONTELL.

m'y conformer (1). Car, m'ont-ils dit, il n'en eff pas de la Poéfie comme des Ouvrages hiftoriques ou dogmatiques. A l'égard de ceux-ci, les Notes d'un Commentateur peuvent être utiles fans jamais pouvoir nuire. Mais la Poéfie, qui veut être lue de fuite, në fouffre point de notes, que celles qui font abfolument néceffaires pour l'entendre. Les notes fuperflues, quoique favantes d'ailleurs & bien écrites, partagent trop l'attention du Lecteur, & ne font qu'éteindre mal-àpropos fon feu ( 2 ).

Je me fuis donc déterminé fans peine à fuivre ici l'Exemplaire des deux celebres Académiciens, en ce qui concerne les Remarques.

Pour les Imitations, je les ai confervées avec ref pect, fur tout celles qui font tirées d'Horace & de Juvénal. M. Defpréaux lui-même fe faifoit honneur de s'être enrichi des dépouilles de ces deux anciens Poétes, & bien loin de rougir de ces ingénieux larcins, il ofoit en propofer le défi à ceux de fes Adverfaires qui les lui reprochoient. Ces Imitations en effet ne font point des imitations ferviles, dont on doive fe défendre. Les Génies médiocres traduifent les bons Auteurs plûtôt qu'ils ne les imitent : n'ayant pas affez de feu pour fondre la matiére, ils font réduits à la fouder groffierement. M. Def préaux au contraire favoit s'approprier les penfées des autres: il les créoit en quelque forte, & ne manquoit jamais de les embellir en les employant. Ses

REMARQUES.

(1) Le Public n'eft jamais la génieux Editeur met fur le com dupe de pareilles Hiftoires. Le te des Connoiffeurs qu'il a confulLibraire, trompé le premier, tés n'a qu'une apparence de trompe fon Editeur. Celui-ci vrai. Le Lecteur judicieux fair ne fe charge que du foin d'écri- toujours parer aux inconvéte ce qu'on lui dit, & ne s'en niens. Il lit d'abord les Vers tend nullement garant. feuls, & les relit enfuite avea les Notes,

(2) Cette réflexion, que l'in

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