Page images
PDF
EPUB

Ses Vers jettez d'abord, fans tourner le feuillet,
Iroient dans l'antichambre amuser Pacolet.

REMARQUES.

dans la première Edition, qui parut en 1664.
Premier Prince du Sang du plus grand Roi du monde,
Courage fans pareil, lumière fans feconde ;

Et dont l'efprit égal en diverse faifon

Sfait triompher de tous, & cede à la raison, &c.

Dans la feconde Edit, en 1666. le fecond Vers fut mis ainfi : Prince d'une valeur en victoires feconde.

[ocr errors]
[ocr errors]

Ce Poëme eft de Louis le Laboureur, Tréforier de France & Bailli du Duché de Montmorenci aujourd'hui Enguien près Paris. Son Père & fon Grand-père en avoient êté Baillis avant lui. Outre fon Poëme de Charlemagne on a de lui trois Poëmes fur les Conquêtes de M. le Prince alors Duc d'Enguien, lefquels furent imprimés en 1647. La Promenade de Saint Germain à Mademoiselle de Scudery; Ouvrage mêlé de Profe & de Vers; & les Avantages de la Langue Françoife fur la Latine, qui parurent la même année. C'eft ce qu'il a fait de mieux. Il mourut le 21. de Juin 1679. Il êtoit Neveu de Dom Claude le Laboureur, ancien Prévôt de l'Ifle-Barbe fur la Saône près Lion, & frère de Jean le Laboureur, Aumônier du Roi & Prieur de Juvigné, mort au mois de Juin 1675. dans fa cinquante - troifiéme année. Ces deux Auteurs font célèbres par les grands fervices, qu'ils ont rendus à nôtre Hiftoire.

Nous avons un autre Poëme de Charlemagne fur un plan fort différent de celui de M. Le Labou reur. Il fe trouve dans un volume in-12, imprimé à Paris chés Sercy en 1667. fous ce titre : Poëfies. Chrétiennes. CHARLEMAGNE PENITENT. Les IV. Fins de l'Homme, où il eft traité de la Mort, du Jugement dernier, du Paradis, & de l'Enfer. Avec la Chute du premier Homme, par M. Courtin. Ce Livre eft dédié à David Pénitent. Dans l'Approbation l'Auteur eft qualifié: Ancien Profeffeur en Humanité de l'Univerfité de Paris; & non Professeur en Rhétorique comme l'a dit M. Brof fette,

VERS dernier.amufer Pacolet.] Fameux Valet de pied de Monfeigneur le Prince. D E S p.

Quand M. Le Laboureur eut préfenté fon Poëme de Charlemagne, M. le Frince en lut quelque chofe, après quoi il donna le Livre à Pacolet, à qui il renvoïoit ordinairement tous les Ouvrages qui l'ennuïoient,

*PRÉFACE

POUR LES TROIS DERNIERES EPISTRES.

JE ne fçay fi les trois nouvelles Epistres que

je donne ici au Public, auront beaucoup d'Approbateurs: mais je fçay bien que mes Cenfeurs y trouveront abondamment de quoy exercer leur critique. Car tout y eft extrêmement hazardé. Dans le premier de ces trois ouvrages, fous prétexte de faire le procés à mes derniers Vers, je fais moi-mefme mon éloge, & n'oublie rien de ce qui peut eftre dit à mon avantage. Dans le fecond je m'entretiens avec mon Jardinier de chofes trésbaffes, & trés-petites; & dans le troifiéme je decide hautement du plus grand & du plus important point de la Religion, je veux dire de l'Amour de Dieu. J'ouvre donc un beau champ à ces Cenfeurs, pour attaquer en moi, & le Poëte orgueilleux, & le Villageois groffier, & le Theologien temeraire. Quelque fortes pourtant que foient leurs attaques, je dou

REMARQUES.

*Cette Préface parut à la tête des trois dernières Epitres pu bliées à la fin de 1675. dans un

cahier féparé, que l'Auteur fit ajouter à l'Edition de tous fes Ou vrages faite l'année précédente.

te qu'elles ébranlent la ferme resolution que j'ay prife, il y a long-temps, de ne rien ref pondre, au moins fur le ton ferieux, à tout ce qu'ils écriront contre moi.

A quoy bon en effet perdre inutilement du papier? (1) Si mes Epiftres font mauvaises, tout ce que je diray ne les fera pas trouver bonnes: & fi'elles font bonnes, tout ce qu'ils feront ne les fera pas trouver mauvaises. Le Public n'eft pas un Juge qu'on puiffe corriger, ni qui fe regle par les paffions d'autruy. Tout ce bruit, tous ces Efcrits qui fe font ordinairement contre des ouvrages où l'on court, ne fervent qu'à y faire encore plus courir & à en mieux marquer le merite. Il eft de l'effence d'un bon Livre d'avoir des Cenfeurs ; & la plus grande difgrace qui puifle arriver à un Efcrit qu'on met au jour, ce n'eft pas que beaucoup de gens en difent du mal, c'est que perfonne n'en dife rien.

[ocr errors]

Je me garderai donc bien de trouver mauvais qu'on attaque mes trois Epiftres. Ce qu'il y a de certain, c'eft que je les ay fort travaillées, & principalement celle de l'Amour de

REMARQUES.

(1) Si mes Epitres font mauvaifes.] Cette penfée eft imitée de Jean Ovven, Anglois, Poëte

Latin célèbre dans cette Epigramme, qu'il adreffe au Lec

teur.

Noftra patrocinium non pofcunt Carmina. Quare?
Si bona funt, bona funt : fi mala funt, mala funt.

Dieu, que j'ai retouchée plus d'une fois, & où j'avoue que j'ai emploié tout le peu que je puis avoir d'efprit, & de lumieres. J'avois deffein d'abord de la donner toute feule, les deux autres me paroiffant trop frivoles, pour eftre prefentées au grand jour de l'impression avec un Ouvrage fi ferieux. Mais des Amis trésfenfés m'ont fait comprendre que ces deux Epiftres, quoique dans le ftile enjoüé, eftoient pourtant des Epiftres morales, où il n'eftoit rien énfeigné que de vertueux. Q'ainfi eftant liées avec l'autre, bien loin de lui nuire, elles pourroient mefme faire une diverfité agreable; & que d'ailleurs beaucoup d'honneftes gens fouhaitant de les avoir toutes trois enfemble, je ne pouvois pas avec bienfeance me difpenfer de leur donner une fi legere fatisfaction. Je me fuis rendu à ce fentiment, & on les trouvera raffemblées ici dans un mefme cahier. Cependant comme il y a des Gens de pieté, qui peut-eftre ne se soucieront gueres de lire les entretiens, que je puis avoir avec mon Jardinier & avec mes Vers, il eft bon de les avertir qu'il y a ordre de leur diftribuer à part la derniere, fçavoir celle qui traite

REMARQUES.

Il ajoute dans une autre Epigramme, & c'eft ce que nôtre

Auteur paroît avoir eu principa.
lement en vuë.

Nemo poteft verfus (nec tanta potentia Regum)
Vel fervare malos, vel jugulare bonos.

« PreviousContinue »