La vigne offroit par tout des grappes toûjours pleines, Le chardon importun heriffa les guerets; Il fallut aux brebis dérober leur toifon. La Peste en mesme temps, la Guerre & la Famine REMARQUES. Cette Figure eft femblable à l'hé Ce n'eft affurément pas de il ne convient qu'aux chofes, & il eft emploïé ici dans fa fignification naturelle. VERS 80. Pour toute honte alors compta la pauvreté. ] M. CharlesMaurice Le Tellier, Archevêque de Rheims, mort fubitement Paris le 22. de Février 1710. dans fa foixante-neuviéme année, êtoit un Prélat très-recommandable par l'étendue de fes lumiéres, par fon amour pour la L'Honneur & la Vertu n'oferent plus paroiftre. 85 Trifte & funefte effet du premier de nos crimes! J'arrache un pié timide, & fors en m'agitant, 95 Soudain aux yeux d'autrui s'il faut la confirmer, REMARQUES. faine Doctrine, & par fon zèle pour le maintien de la Difcipline Eccléfiaftique. Mais tout le monde fait qu'il avoit pris le carac. tère exprimé dans ce Vers. Il ne faifoit cas d'un homme qu'à proportion du bien qu'il avoit. Selon lui, le plus grand mérite confiftoit dans les richefles. C'eft auffi lui qui difoit, qu'il ne concevoit pas comment on pouvoit vivre fans avoir cent mille écus de rente. V. Boleana, n. LXVI. IMIT. Vers 90. A peine du limon, où le vice m'engage. ] HoRACE, Liv. II. Sat. VII. Vers 37. Nequicquam ceno cupiens evellere plantam. VERS 92. Que l'autre m'y reporte, & s'embourbe à l'inflant. ] A peine du limon où le L'Auteur avoit ainfi exprimé fa pensée : Vice m'engage. J'arrache un pié timide, . . . . . . Que l'autre m'y reporte, & s'embourbe à l'inftant. La difficulté êtoit d'achever le fecond Vers. Il confulta M Et mefme fur ces vers que je te viens d'écrire, Je tremble en ce moment de ce que l'on va REMARQUES. Racine qui trouva la chofe très difficile. Cependant M. Defpréaux lui dit le lendemain la fin du Vers: & Jors en m'a dire. gitant. Cette fin eft d'autant plus belle, qu'elle fait une image, qui n'eft pas dans le Vers d'Horace : Nequicquam cano cupiens ovellere plantam. AVERTISSEMENT SUR L'EPISTRE IV. JE ne fçai fi les rangs de ceux qui passèrent le Rhin à la nage devant Tolhuys, font fort exactement gardés dans le Poëme que je donne au Public; & je n'en voudrois pas être ga rant: parce que franchement je n'y eftois pas, & que je n'en fuis encore que fort mediocrement inftruit. Je viens mefme d'apprendre en ce moment que (1) M. de Soubize, dont je ne parle point, eft (2) un de ceux qui s'y eft le plus fignalé. Je m'imagine qu'il en eft ainfi REMARQUES. (1) M. de Soubize. ] FRANÇOIS DE ROHAN Prince de Soubile, traverfa le Rhin à la nage à la tête des Gendarmes de la Garde. dont il êtoit Capitaine Lieutenant. Il êtoit le fecond fils d'Hercule de Rohan, Duc de Monthazon & Gouverneur de Paris & de l'Ile de France, & de Marie de Fretagne Vertus. Il a êté Lieutenant Général des Armées du Roi, & Gouverneur & Lieutenant Général pour Sa Majefté, de la Province de Ber ri, puis de celle de Champagne & Brie. Il mourut le 24. Août 1712. dans fa quatre-vingt & uniéme année. M. le Duc de Ro ban (HERCULE MERIADEC DE ROHAN-SOUBISE) & M. le Cardinal de Roban, font fes Fils. (2) eft un de ceux qui s'y est le plus fignalé. ] Il eut êté plus correct de dire: un de ceux qui s'y font fignalés. BROSSETTE, Sans contredit, la Syntaxe le veut. Mais l'autre manière eft autorifée par un ufage commun. de beaucoup d'autres, & j'efpère de (3) leur faire juftice dans une autre édition. Tout ce que je fçai, c'eft que ceux dont je fais mention ont paffé des premiers. Je ne me declare donc caution que de l'Hiftoire du Fleuve en colere, que j'ai apprife d'une de fes Naïades, qui s'eft refugiée dans la Seine. J'aurois bien pû auffi parler de la fameufe rencontre qui fuivit le paflage: mais je la réferve pour un Poëme à part. C'eft la que j'efpère rendre aux mânes de (4) M. de Longueville l'honneur que tous les Ecrivains lui doivent, & que je peindrai cette Victoire qui fut arrofée du plus illuftre Sang de l'Univers. Mais il faut un peu reprendre haleine pour cela. auroit VOILA ce que M. Defpréaux avoit mis à la tête de la première Edition de l'Epitre IV. pour parer aux reproches de n'avoir pas dit tout ce qu'il dire, & de n'avoir pas nommé tous ceux qui s'étoient fignalés au Paffage du Rhin. Onignore s'il avoit réellement conçu le deffein du Poëme. qu'il annonce dans cet Avis. Il n'en dit rien en pu REMARQUES. " (3) leur faire juftice. ] C'est une faute contre la propriété du Langage Faire jullice ne fe prend qu'en mauvaise part, & fignifie toûjours, punir quelqu'un d'un crime ou d'une faute, & la phrafe eft: Faire justice de quel qu'un, Mais rendre juftice à quel qu'un, n'eft fufceptible que d'un fens favorable; & fignifie toû jours, réparer le tort qui a été fait à quelqu'un. (4) M. de Longueville,] CHAR. LES-PARIS D'ORLEANS, Duc de Longueville & d'Ellouteville, Piince Souverain de Neufchâtel, fut |