345 Tous les mois, appuié de ta fœur l'Ignorance, Pour juger Apollon tient, dit-on, fa féance. REMARQUES. 9, encore infulté dans trois ou L'Edition de Paris 1740. porte رو la même Edition dit: "Les Jour nalistes de Trevoux en rendant compte au mois de Sep19 tembre 1703. d'une Edition, ,, que les Hollandois avoient faites deux ans auparavant avec les Imitations au bas des Pages, &c,,. Ces deux Remarques fe contredifent, & l'ex pofé de la première eft faux. C'est en effet de l'Edition, qui parut à Amfterdam chés Henri Schelte en 1701. en deux volumes in-12. qu'il eft parlé dans le mois de Septembre 1703. du Journal de Trevoux. Voïés la Remarque fur l'Epigramme commence par ce Vers: Mes Reverends Peres en Dieu. CHANG. Vers 345, Tous les mois appuié de ta fœur l'Ignorance. ] qui L'Auteur avoit mis dans la pre1 mière compofition: Tous les mois fous l'apui, &c. * AVERTISSEMENT SUR L'EPISTRE I. JE m'eftois perfuadé que la (1) Fable de Huiftre que j'avois mise à la fin de cette Epiftre au Roi, pourroit y délaller agreablement les Lecteurs qu'un Sublime trop férieux * Cet AVERTISSEMENT fut mis fous le titre d'AVIS AU LECTEUR, à la tête de la feconde Edition que l'Auteur fit en 1672. de fa première Epi tre. (1.) La Fable de l'Huifire. 1 La première Epitre eft aujourd'hui toute dans le genre fublime. Elle n'êtoit pas de méme dans la première Edition. L'Auteur après y avoir dit au Roi : Déja de tous coflex la chicane aux abois S'enfuit au feul afpect de tes nouvelles lois. O que ta main par là va fauver de Pupilles! Que de fçavans Plaideurs déformais inutiles ! finiffoit cette Pièce par les trente-deux Vers fuivans, qui renfermoient la Fable de l'Huître, dont il parle en cet endroit, & commençoient par ces mots : comme Mufe, abbaiffe ta voix, & non Un jour, dit un Auteur, n'importe en quel chapitre, Devant elle auffi-toft ils expliquent la chose. Tous deux avec dépens veulent gagner leur caufe. Demande l'Huiflre, l'ouvre, & l'avale à leurs yeux, Tenez, voila, dit-elle, à chacun une écaille. Des fotifes d'autruy nons vivons au Palais : Meffieurs, l'buiflre efloit bonne. Adieu. Vivex en paix. peut enfin fatiguer, joint que la correction que j'y avois mife, fembloit me mettre à couvert d'une faute dont je faifois voir que je m'appercevois le premier. Mais j'avoue qu'il y a eu des perfonnes de bon fens qui ne l'ont pas approuvée. J'ai neanmoins balancé longtemps fi je l'ofterois, parce qu'il y en avoit plufieurs qui la loüoient avec autant d'excés que les autres la blafmoient. Mais enfin je me fuis rendu à l'autorité d'un (2) Prince non moins confidérable par les lumieres de fon efprit, que par le nombre de fes victoires. Comme il m'a déclaré franchement que cette Fable, quoique tres-bien contée, ne lui fembloit pas digne du refte de l'Ouvrage ; je n'ai point réfifté, j'ai mis (3) une nouvelle fin à ma REMARQUES. Que veut-il? C'est ainsi qu'Horace dans fes vers T'ait fait voir en ces vers quelque essai de mon zele. (2) d'un Prince. ] Ce Prince eft le Grand Condé. à ma Piece.] Cette nouvelle fin qui ne parut qu'en 1672. com (3) J'ai mis une nouvelle fin mence au Vers 11. Qui ne fent point l'effet de tes fains généreux. Piece, & je n'ai pas creu pour une vingtaine de vers devoir me brouiller avec le premier Capitaine de noftre fiecle. Au refte` je suis bien aise d'avertir le Lecteur, qu'il y a quantité de Pieces impertinentes qu'on s'efforce de faire courir fous mon nom, & entr'autres une REMARQUES. On eft aflés libre dans des Remarques, & je puis bien fans autre raifon que d'ufer de la liberté de Commentateur, rendre ici compte de l'occafion & du fujet de la Pièce dont il s'agit. Après la Paix d'Aix la Chapelle conclue au mois de Mai 1668. les Gens de guerre, qui fe voïoient , pour ainsi dire, inutiles, travailloient à ranimer le goût naturel du Roi pour les Conquêtes. M. de Louvois, Se cretaire d'Etat de la Guerre, ne pouvoit pas manquer de fe prêter bien tôt à leurs vues. Si par fes confeils il avoit engagé fon Maître à faire la paix, ce n'avoit êté que pour mortifier le Maréchal de Turenne qui ga gnant tous les jours de plus en plus dans l'efprit de Sa Majefté, commençoit à traiter les Miniftres, & fur-tout M. de Louvois, avec une hauteur, qui leur faifoit appréhender qu'il ne fon. geât à fe rendre le maître des Affaires. M. Colbert feul détournoit le Roi de recommencer la Guerre, & lui remontroit que ce n'êtoit que pendant la Paix qu'il pouvoit faire fleurir les Arts & les Sciences, & maintenir par le Commerce l'abondance dans fon Roiaume. Ce fut pour feconder les vues de ce grand Miniftre que M. Def préaux en 1669. compofa fa première Epitre, dans laquelle, en même tems qu'il louie le Roi comme Héros paisible il ofe avec une généreufe liberté faire la Satire des Conquérans, en établiflant, que la véritable grandeur d'un Roi ne confifie pas à ravager la terre, mais à rendre fes Sujets heureux, en les faifant jouir de tous les avantages de la Paix. Ce fut par Madame de Thian ge Sœur du Maréchal de vivonne & de Madame de Montef pan que cette Epitre fut préfentée au Roi, Dans le tems qu'elle fut compofée, l'Auteur travailloit au Lutrin. Pour louer le Roi d'une manière nouvelle, i imagina l'Fpifode de la Moleffe, à la fin du fecond Chant de ce Poëme, Cette ingénieuse fiction eut un fuccès extrèmement heureux. Le Roi, qui ne connoiffoit l'Auteur que par fes Satires ordonna à M. Colbert de faire venir à la Cour le Poëte qui le favoit fi bien louer. Quelques jours après il fut préfenté au Roi par M. de Vivonne. Il récita à Sa Majefté une partie du Lutrin, qui n'avoit pas encore paru, & quelques autres Pièces, dont elle fut très-fatisfaite. A la fin, le Roi lui demanda, quel êtoit l'endroit de fes Poëftes, qu'il trouvoit le plus beau, Il pria |