A peine quelquefois je me force à les lire, Mais c'eft affez parlé. Prenons un peu d'haleine. 95 Ma main pour cette fois, commence à fe laffer. Finiffons. Mais demain, Mufe, à recommencer. REMARQUES. quelquefois, &c.] Ces Vers font de ceux-ci de la Satire IV. du İ. Nulla taberna meos habeat, neque pila libellos, VERS 88. Rit tout baut de l'ou pa pas à nôtre Poëte; & c'eft à quoi il fait allufion dans cet endroit. CHANG. Vers 89. Je veux me fatisfaire.] On lit dans l'Edition de 1694. dans celle de 1713. & dans toutes celles qu'on a faites depuis: Je me veux fatisfaire. On préfère ici la leçon de l'Edition de 1701. comme rendant & le Vers plus doux, & la. Phrase plus exacte. 'Tome I. Hij Ette SATIRE eft tout à fait dans le gouft de Perfe, & marque un Philofophe chagrin, & qui ne peut plus fouffrir les vices des Hommes. C'est ce que M. Defpréaux dit lui-même de cette Pièce dans une petite Note, qui fe trouve en marge des premiers Vers, dans l'Edition pofthume de 1713. Notre Auteur, après avoir fait fon Apologie dans la neuviéme Satire, compofée comme celle-ci en 1667. mais la première, entreprit de traiter un fujet plus général, & qui fût au goût de tout le monde. Dans cette vue, il fit la Satire de l'Homme. C'eft ainfi qu'il l'appelloit: & non pas la Satire contre l'Homme. Cette Pièce fut imprimée séparément en 1668. Aucun autre Ouvrage de l'Auteur n'eut plus de cours en par ticulier. A l'occafion de la Profopopée de l'Afne, qui finit cette Satire, l'Abbé Boileau, Docteur de Sorbonne, confeilla de la dédier au fieur Morel, aufft Docteur de Sorbonne, que l'on furnommoit la Måchoire d'Afne, parce qu'il avoit la mâchoire fort grande & fort avancée. Ce Docteur étoit ennemi des Janféniftes, contre lefquels il a compofé divers Ouvrages, mais tous affés mauvais. Il en fut païé par Santeul, qui lui fit des Vers Latins, dans "lef quels il affecta de le louer, de ce que par fes DifCours & par fes Ecrits, il avoit confondu les Difciples de Tanfénius, de même que Samson avoit défait les Philiftins avec une mâchoire d'âne. Claude Morel étoit de Châlons en Champagne, d'une famille de Robe. Il mourut à Paris le 30. d'Avril 1679. Doïen de la Faculté de Théologie, & Chanoine Théologal de l'Eglife de Paris. Il avoit refufé l'Evêché de Lombez. DE tous les animaux qui s'élevent dans l'air, Qui marchent fur la terre, ou nagent Un taureau qui rumine, une chevre qui broute, REMARQUES. IMIT. Vers 1. De tous les animaux, &c.] HOMERE, Iliade, L. XVII. a exageré la misère de l'Homme par une femblable comparaifon : De tous les animaux qui refpirent, & qui rampent fur la terre, il n'y en a point de plus mal heureux que l'Homme. Ce difcours te furprend, Docteur, je l'aperçoy. to L'Homme de la Nature eft le Chef & le Roy. Bois, prez, champs, animaux, tout eft pour fon ufage; Et lui feul a, dis-tu, la raison en partage. Il eft vrai, de tout temps la Raison fut fon lot : Ces propos, diras-tu, font bons dans la fatire, 20 Que rien ne peut troubler, qu'aucun defir n'enflâme; Qui jamais moins que l'Homme en a connu l'usage? REMARQUES. VERS 17. Mais il faut les prouver. En forme. J'y confens.] Ces derniers mots, J'y confens, fout du Poëte. Le refte eft du Docteur. En forme: ce mot, détaché de ce qui précède, eft un trait qui caractérife bien le Perfonnage, & marque mieux le Dialogue, que fi l'Auteur avoit mis tout de fuite: Mais il faut les prouver en forme. Cela feroit froid. IMIT. Vers 25. La fourmi tous les ans traverfant les guerets, &c.] Horace, Liv. I. Satire I. vers 33. Parvula (nam exemplo eft) magni Formica laboris Cet animal tapi dans fon obfcurité 30 Jouït l'hyver des biens conquis durant l'esté : 35 Mais l'Homme fans arreft, dans fa course insensée, Son cœur toûjours flottant entre mille embarras, REMARQUES. VERS 34. Au retour du Belier.] C'eft-à-dire, du Printemps. IMIT. Vers 35. Mais l'Hom me fans arreft, &c.] Horace, Liv. 1. Epitre I. vers 97. Quid mea cùm pugnat fententia fecum ? VERS 42. me condamné, il avoit mis au bas de chaque portrait, un petit difcours en forme d'Oraifon ou de Prière, accommodée au fujet. Madame de Scuderi, veuve de George de Scuderi, Auteur du Poëme d'Alaric, laquelle mourut à Paris au commencement de 1711. voulut animer M. le Comte de Buffi contre M. Def préaux. C'eft à ce deffein qu'elle lui écrivit le 4. Août 1674. une Lettre, dans laquelle elle lui dit : Aimez-vous, Monfieur, que Defpréaux ait nommé votre nom dans une de fes Satires à Le Comte de Buff-Rabutin avoit fait un petit Livre, relié proprement en manière d'Heures, où au lieu des Images que l'on met dans les Livres de Prières, êtoient les portraits en mignature de quelques Hommes de la Cour, dont les Femmes êtoient foupçonnées de galanteries. Et, ce que dans la fuite il a lui-mê-,, |