XI mien. Maintenant je demande et j'espère, à côté de mes devanciers, place au soleil, tout prêt moi-même à serrer les rangs pour recevoir avec courtoisie les nouveaux confrères dont on nous annonce la venue. L'histoire des lettres, comme l'histoire politique, offre une matière toujours nouvelle. Le choix des faits et l'ordre dans lequel on les dispose, y tenant lieu d'invention, donnent à chacun un droit indéfini d'appropriation sur ce domaine public. A ce titre, je m'y suis introduit pour en rapporter les éléments d'un livre qui a longtemps manqué à nos écoles. C'est pour elles surtout que je l'ai entrepris. J'ajoute que je suis bien éloigné d'en interdire la lecture aux gens du monde. On ne cherchera pas, je pense, dans ce nouveau volume, d'autres principes que ceux qui ont concilié tant d'honorables suffrages à mes précédents écrits. Plus j'avance dans la vie et plus étroitement je m'attache aux doctrines et aux études qui m'ont toujours paru la plus saine nourriture de l'âme. Le commerce assidu avec les grands écrivains de l'antiquité et des temps modernes nous assure contre les caprices du goût et les violences de la pensée. Ces nobles intelligences nous enseignent en tout la mesure et la tempérance; elles nous éloignent de toutes les extrémités; elles nous communiquent, par une salutaire influence, le goût du beau et de l'honnête. Au reste, ce goût du juste et du vrai en toutes choses, ce besoin d'équité qui n'est pas de l'indifférence au bien et au mal, j'en ai puisé le germe dans les leçons XII de mes maîtres dès le collége; j'en ai retrouvé l'exemple à tous les degrés de l'enseignement, à l'École normale, à la Faculté des lettres, où il m'a été donné de parler comme professeur, après avoir longtemps écouté comme élève. C'est, j'ose le dire, et je ne crains pas d'en être désavoué, l'esprit dominant de cette Université de France dont on n'a tant médit que parce qu'on la connaissait imparfaitement. Il serait commode, mais il est injuste de se décharger sur elle seule de tous les torts du siècle. On commence à revenir de cette méprise. Déjà bien des esprits, longtemps prévenus, s'étonnent d'avoir eu des sentiments hostiles, et tout donne à penser que cette grande institution, fidèle à son origine, qui est un titre de noblesse et un gage de durée, gardera avec le souvenir de ses anciens services le laborieux honneur d'en rendre de nouveaux. 1er mai 1852. CHAP. I. Origine de la langue romane.-Son caractère.-Éléments de son vocabulaire, vestiges du latin dans sa syntaxe. naison romane. - Anomalies expliquées. — Utilité de l'étude du vieux langage. Causes de la longue enfance de la langue Analyse du poëme d'Ogier. — Étendue du Cycle carlovingien. CHAP. III. Chansons de gestes purement historiques. La chan- CHAP. IV. Poésie badine. Le Roman de Renart: Renart et Isengrin, principaux personnages. Pierre de Saint-Cloud, Richard de Lison, auteurs désignés. La Bible Guyot, satire. Fabliaux: le Vilain Mire, le Vair Palefroi. Huon le Roy, etc. 35 CHAP. V. Progrès et propagation de la langue vulgaire Déca- dence de l'enthousiasme guerrier et religieux. Remaniement - - P. 184, l. 17, après, Le chroniqueur Jean Froissart. · Son caractère CHAP. III. Charles V.-Symptômes de la Renaissance. — Christine tiques. Les mystères. - Mystère de la Passion. Les frères Gréban et Jean Michel. - Moralités. Les farces et les soties. 109 CHAP. I. La renaissance et la réforme. Marot. Sa vie et ses œuvres. Rabelais. Gargantua et Pantagruel. - Calvin. Caractère de sa doctrine et de sa polémique. - Son style. Influence littéraire de François I. CHAP. II. Réforme littéraire. Manifeste des réformateurs. Joachim du Bellay. Ses poésies. Ronsard. Épopée. Amyot. Influence littéraire et morale de ses traductions.- Montaigne philosophe et écrivain.- Bodin et Charron. - Etienne CHAP. V. Les prédicateurs de la Ligue. Les pamphlétaires. La Satyre Ménippée. Ses auteurs. Son importance littéraire lis. après avoir. - P. 228, l. 15, Claude Gillot, lis. Jacques Gillot.-P. 270, 1. 31, dans, lis. dont. P. 387, l. 8, importante, lis. imposante; 1. 22, plus, lis. moins. — P. 336, l. 16, usitées, lis. écrites. —P. 369, l. 15, plus - comique. Le Menteur. Système dramatique de Corneille. CHAP. IV. Descartes. Importance et légitimité de la philoso- phie.-Grandeur et simplicité du système de Descartes.-Beauté CHAP. V. La régence d'Anne d'Autriche.-Le ministère de Mazarin. CHAP. I. Influence de Louis XIV sur son siècle. -- Molière. ractère. Ce qu'il a fait de la fable. Ses rapports avec CHAP. II. La Rochefoucauld. Le livre des Maximes.- Esprit de cet ouvrage.- Madame de La Fayette. La princesse de Clèves. |