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pièce no 2. Elle est plus argileuse, le sous-sol, à 50 centimètres, est une glaise froide très-compacte.

Les matières organiques y sont en proportion un peu fortes. On y trouve une grande quantité de débris de mauvaises herbes. Cette pièce a été marnée il y a longtemps, elle demande à l'être de nouveau, un peu de chaux mêlée à la marne produirait un trèsbon effet.

No 9. Sol médiocre, terre de pisé. La matière organique qu'on y trouve se compose d'une innombrable quantité de racines. fibrilles et de débris de tiges de mauvaises herbes. C'est avec cette espèce de terre que sont construits en Sologne les murs des granges et même ceux des anciennes maisons.

ANALYSE DES DEUX MARNES DE LAILLY DONT ON A FAIT USAGE

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Observations. La marne no 1 provient d'une carrière nouvellement ouverte. Plus des deux tiers de son calcaire sont à l'état pulvérulent. Elle est donc extrêmement riche. On devra toutefois l'employer avec ménagement dans les terrains sableux de la Sologne; car, en trop forte proportion, elle les rendrait encore plus secs et plus brûlants.

La marne no 2 provient d'une marnière épuisée. C'est avec elle qu'ont été amendées les terres de la ferme pendant ces dernières années; mais il faut considérer que sa nature argileuse en fait un excellent amendement. Aussi a-t-elle toujours produit de bons eftets.

DU MARNAGE ET DU CHAULAGE.

En jetant les yeux sur les tableaux ci-dessus, on remarque tout d'abord que le calcaire fait défaut dans toute l'étendue de la ferme. Dans les pièces marnées, ce principe ne dépasse pas un

l'agriculture un moyen à la fois plus facile et plus sûr de déterminer les éléments principaux de la constitution du sol, nous devons lui savoir gré de la persévérance qu'il met à le produire et à le vulgariser; en même temps qu'il donne une preuve de la conviction du mérite de son invention, il manifeste une volonté active et ferme de se rendre utile aux agriculteurs.

C'est ainsi qu'en a agi M. Masure : il a présenté aux expositions de La Rochelle, de Paris, d'Orléans, de Nantes, un appareil de lévigation des terres ingénieusement modifié par lui. Si cette modification n'a pas été récompensée au concours général, elle lui a valu une médaille d'or au concours régional de La Rochelle, un rappel de cette médaille à notre concours d'Orléans, et en dernier lieu une médaille de bronze à l'exposition de Nantes.

Nous n'avons plus à vous entretenir de cet appareil; il a été l'objet d'un rapport que j'ai eu l'honneur de vous soumettre, au nom de la section d'agriculture, et dont la Société a ordonné l'impression dans ses mémoires; mais seulement de l'analyse faite, par sa méthode, des terres du domaine des Francs-Bois, situé commune de Lailly, et appartenant à M. Alexandre Lemaigre, propriétaire-agriculteur.

Nous eussions aimé que M. Masure, en même temps qu'il nous faisait assister aux sondages qu'il a opérés et qu'il nous donnait le résultat de ses analyses, eût précisé la situation des lieux, l'état ancien des terrains, l'époque des défrichements, la nature et la quantité approximative des produits obtenus par la culture. Dans l'ignorance de ces circonstances, comment des tiers pourrontils tirer profit de ses consultations qui doivent favoriser nonseulement l'intérêt privé de celui qui les obtient, mais encore les progrès de ceux qui possèdent ou cultivent en Sologne des terrains identiques ou du moins analogues.

C'est au mois de septembre 1860 que M. Masure, utilisant ses loisirs, s'est transporté sur le domaine des Francs-Bois. Ce n'est plus le professeur riche de théorie, initiant ses élèves aux principes incontestés de la physique et de la chimie; il devient en quelque sorte sur le terrain un ingénieur agricole, chargé de reconnaître les aptitudes naturelles des sols qu'il va soumettre à

son examen et de rechercher les moyens les plus économiques d'en accroître les forces productives.

Si son travail n'avait dû s'exécuter qu'à l'aide de son appareil, il eût été nécessairement incomplet et presque stérile, car il ne lui eût pas été possible de déterminer la quantité des matières organiques, non moins nécessaire à connaître que la nature minérale du sol. Il a donc eu raison de faire invasion dans le domaine de la chimie et de rechercher, par le dessèchement préalable de la terre, puis par son grillage dans un petit creuset de platine, chauffé sur une lampe à alcool, et par voie de soustraction, le poids de la matière organique.

Les analyses physiques du sol et l'analyse chimique de la matière organique comprennent certainement les éléments essentiels des terres, et souvent il arrive qu'on ne les pousse pas plus loin. Nous faut-il en conclure qu'elle nous donnent une vérité absolue? Non sans doute, puisqu'il est encore d'autres substances qui ne peuvent être fournies que par le sol et sans lesquelles il ne saurait y avoir de végétation active; de ce nombre sont les phosphates et les alcalis de soude et de potasse qui fournissent un ample contingent à la constitution des céréales et des fourrages.

Si même la théorie professée par M. Isidore Pierre, dans le mémoire que vous avez couronné, doit prévaloir, et jusqu'ici elle n'a pas été contestée, il faudrait encore rechercher la quantité d'azote infiltrée ou retenue dans les sols arables, car il pourrait en résulter un élément nouveau dans l'appréciation de la fertilité et conséquemment dans la valeur vénale des terres. C'est peutêtre exiger beaucoup, mais on ne demande la solution de problèmes aussi longs et aussi difficiles à résoudre qu'à ceux qu'on sait posséder déjà de grandes connaissances et l'amour de la science.

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M. Masure a fait exécuter, et principalement au centre du domaine des Francs-Bois, à la bêche, à un mètre de profondeur, neuf fouilles; afin de rendre plus sensibles aux yeux les éléments géologiques constitutifs du sol et leurs proportions relatives, il a peint sur un plan de la propriété, aux endroits fouillés, des drapeaux ayant autant de banderoles qu'il y a été pris d'échantil

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