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mens, eft fort belle & fort agréable, mais moins élevée & moins fublime Lib. 1. que celle d'Homére. Quintilien lui donne le premier rang dans le genre d'écrire médiocre. Datur ei palma in illo medio dicendi genere.

AN. M.

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Lib. 10.

C. I.

ARCHILOQUE.

LE POETE Archiloque, natif de 3280. Paros, inventeur des vers Iambes, Av. J. C. vivoit du tems de Candaule roi de Lydie. Il a cela de commun avec Homére, felon Velleius Paterculus, d'avoir porté tout d'un coup à une trèsgrande perfection le genre de poéfie qu'il avoit inventé. Les piés, qui donnérent leur nom à ces vers, & qui feuls d'abord y furent admis, font compofés d'une breve & d'une longue. Il paroit que le vers Iambe, tel qu'Archiloque l'inventa, étoit fort propre pour un ftile véhément & énergique auffi voions-nous qu'Horace, en parlant de ce Poéte, dit que fa colére, ou plutôt fa rage, l'arma de l'Iambe pour exercer fa vengeance, Art, Archilochum proprio rabies armavit Iambo. Poet. Et a Quintilien nous apprend qu'il

avoit

a Summa in hoc vis elocutionis, cùm validæ tum breves vibrantefque fententiæ, plurimum fan. guinis atque nervorum. Quintil. lib. 10. cap. 1.

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Od. 6.

avoit une force d'expreffion extraordinaire, des pensées hardies, de ces traits qui font courts, mais vifs & perçans, en un mot, un ftile plein de force & de nerfs. Mais fes vers étoient Horat. mordans & licentieux, témoin ceux & Epod. qu'il écrivit contre Lycambe fon Epift. 19. beau-pere, qui le réduifirent au dé- lib. 1. fefpoir. Para cette double raison, fes poéfies,quelque excellentes qu'elles fuffent jugées d'ailleurs, furent abfolument bannies de Sparte, comme plus capables de corrompre les mœurs & le cœur des jeunes gens, qu'utiles pour former leur efprit. Il ne nous en refte que de très courts fragmens. Cette délicateffe d'un peuple paien fur la qualité des livres dont on doit permettre la lecture aux jeunes gens, eft bien digne de remarque, & fera la condannation de plufieurs chrétiens. HIPPON AX.

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CE POETE étoit d'Ephéfe. Il fe

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fignaa Lacedæmonii libros Archilochi è civitate fua exportari jufferunt, quòd eorum parum verecundam ac pudicam lectionem arbitrabantur. Noluerunt enim ea liberorum fuorum animos imbui, ne plus moribus noceret, quàm ingeniis prodef fet. Itaque maximum poetam, aut certè fummo proximum, quia domum fibi invifam obfcœnis maledictis laceraverat, carminum exilio muletarunt. Val Max, lib. 6. cap. 3.

fignala, quelques années après Ar chiloque, dans le même genre de poéfie, & avec la même violence. On croit que c'est lui qui a inventé le vers Scazon, où le Spondée a pris la place de l'Iambe qui fe trouve toujours au fixiéme pié du vers qui porte ce nom.

STESICHORE.

ILETOIT d'Himére, ville de Sicile, & fe diftingua dans la poéfie Lyrique, auffi bien que les poétes dont il va être parlé dans la fuite. On appelle poéfie Lyrique, celle dont les vers, c'est-àdire des Odes ou des Stances,fe chantoient fur la lyre, ou fur d'autres inf trumens pareils. Stéfichore a vécu entre la 37. & la 47. Olympiade. Paufan, Paufanias, après plufieurs autres fables,raconte que Stéfichore aiant perdu la vûe en punition des vers mordans & fatyriques qu'il avoit faits contre Héléne, il ne la recouvra qu'après avoir retracté fes médifances par une nouvelle piéce contraire à la premiére,ce qu'on appelle depuis palinodie, a Quintilien dit qu'il chanta des guerres

in Lacon.

8. 200

con

a Stefichorum, quàm fit ingenio validus, ma teriæ quoque oftendunt, maxima bella & clariffi mos canentem duces, & epici carminis onera lyra sustinentem. Lib, 10, 6, 1,

confidérables & d'illuftres héros, & qu'il foutint fur la lyre la noblesse & l'élévation du poème épique.

ALCMA N.

IL ETOIT de Lacédémone, ou, felon d'autres, de Sardes en Lydie ; & vivoit à peu près du même tems que Stéfichore. Quelques-uns le font auteur des vers tendres.

AL CE E.

SA PATRIE étoit Mityléne, ville de Lesbos. C'eft de lui que le vers Alcaïque a tiré fon nom. Il fut l'ennemi déclaré des Tyrans de Lesbos, & en particulier de Pittacus, qu'il ne cefla de déchirer dans fes vers. On dit que Herod. dans un combat où il fe trouva, faifi 4.5.c.9.5%. de fraieur, il jetta bas ses armes, & sẻ fauva par la fuite. a Horace raconte de lui-même une pareille avanture. Les poétes fe piquent moins de bravoure, que de bel efprit. b Quintilien dit que le ftile d'Alcée étoit ferré, magnifique, chatié; &, ce qui met le comble à fon éloge, qu'il reffembloit fort à Homére.

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a Tecum Philippos & celerem fugam Senfi, relicta non bene parmula. Horat. Od. 7. lib. 2. b In eloquendo brevis, & magnificus, & dili gens, plerumque Homero fimilis.

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SAPHO.

ELLE ETOIT du même lieu, & vivoit du même tems qu'Alcée. Le vers Saphique lui doit fon nom, Elle avoit compofé un affez grand nombre de piéces ; il ne nous en refte que deux, qui font juger que les louanges que lui ont donné tous les fiécles pour la beauté, la tendreffe, le nombre, l'harmonie, & les graces infinies de fes vers, ne font point fans fondement. Auffi lui donna-t-on le nom de diziéme Mufe, & ceux de Mityléne firent graver fon image fur leur monnoie. Il feroit à fouhaiter que la pureté de fes mœurs eût répondu à la beauté de fon génie, & qu'elle n'eût pas deshonoré fon fexe par les vices & par fes déréglemens.

ANACREON.

CE POETE étoit de Téos, ville d'Ionie. Il vivoit dans la 72. OlymHerod. piade. Il paffa beaucoup de tems à la 1.3.6.121. Cour de Polycrate, cet heureux Tyran de Samos; & il fut non feulement de tous fes plaisirs, mais encore In Hipp. de fon confeil. Platon nous apprend p. 228. qu'Hipparque, l'un des fils de Pisi

229.

ftrate,

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