Revue des deux mondes, Volume 32

Front Cover
Au Bureau de la Revue des deux mondes, 1842 - France
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 679 - Celui qui ne sait pas, quand la brise étouffée Soupire au fond des bois son tendre et long chagrin, Sortir seul au hasard, chantant quelque refrain, Plus fou qu'Ophélia de romarin coiffée, Plus étourdi qu'un page amoureux d'une fée, Sur son chapeau cassé jouant du tambourin...
Page 682 - Telle fut la vigueur de ton sobre génie, Tel fut ton chaste amour pour l'âpre vérité, Qu'au milieu des langueurs du parler d'Ausonie, Tu dédaignas la rime et sa molle harmonie, Pour ne laisser vibrer sur ton luth irrité Que l'accent du malheur et de la liberté.
Page 679 - VIII Or, la beauté, c'est tout. Platon l'a dit lui-même : La beauté, sur la terre, est la chose suprême. C'est pour nous la montrer qu'est faite la clarté. Rien n'est beau que le vrai, dit un vers respecté ; Et moi, je lui réponds, sans crainte d'un blasphème : Rien n'est vrai que le beau, rien n'est vrai sans beauté.
Page 681 - Est-il, je le demande, un plus triste souci Que celui d'un niais qui veut dire une chose, Et qui ne la dit pas, faute d'écrire en prose ? J'ai fait de mauvais vers, c'est vrai ; mais.
Page 380 - Italica, l'Alcazar more, sont sans doute des choses fort curieuses : mais la véritable merveille de Séville est sa cathédrale, qui reste en effet un édifice surprenant, même après la cathédrale de Burgos, de Tolède et la mosquée de Cordoue. Le chapitre qui en ordonna la construction résuma son plan dans cette phrase : « Élevons un monument qui fasse croire à la postérité que nous étions fous.
Page 680 - Que celui-là rature et barbouille à son aise]; II peut, tant qu'il voudra, rimer à tour de bras, Ravauder l'oripeau qu'on appelle antithèse, Et s'en aller ainsi jusqu'au Père-Lachaise, Traînant à ses talons tous les sots d'ici-bas ; Grand homme, si l'on veut ; mais poète, non pas.
Page 679 - Les femmes, j'en conviens, sont assez ignorantes. On ne dit pas tout haut ce qui les rend contentes; Et comme, en général, un peu de fausseté Est leur plus grand plaisir après la vanité, On en peut, par hasard, trouver qui sont méchantes. Mais qu'y voulez-vous faire?
Page 367 - L'impression que l'on éprouve en entrant dans cet antique sanctuaire de l'islamisme est indéfinissable et n'a aucun rapport avec les émotions que cause ordinairement l'architecture : il vous semble plutôt marcher dans une forêt plafonnée que dans un édifice ; de quelque côté que vous vous tourniez, votre œil s'égare à travers des allées de colonnes qui se croisent et s'allongent à perte de vue, comme une végétation de marbre spontanément jaillie du sol; le mystérieux demi-jour qui...
Page 162 - Elle était belle, si la Nuit Qui dort dans la sombre chapelle Où Michel-Ange a fait son lit, Immobile, peut être belle. Elle...
Page 163 - Peuvent s'appeler la prière. Elle aurait souri, si la fleur Qui ne s'est point épanouie Pouvait s'ouvrir à la fraîcheur Du vent qui passe et qui l'oublie. Elle aurait pleuré, si sa main, Sur son cœur froidement posée,' Eût jamais dans l'argile humain Senti la céleste rosée. Elle aurait aimé, si l'orgueil, Pareil à la lampe inutile Qu'on allume près d'un cercueil, N'eût veillé sur son cœur stérile. Elle est morte, et n'a point vécu; Elle faisait semblant de vivre. De ses mains est...

Bibliographic information