Qui, dans nos soins communs pour ce jeune miracle, Aux vœux de son rival portera plus d'obstacle : Préparez vos efforts, et vous défendez bien, Sûr que de mon côté je n'épargnerai rien. J'ai dans ma passion toutes choses contraires : Hé, oui, tant pis; c'est là ce qui m'afflige. Toutefois j'aurois tort de me désespérer; Puisque j'ai ton secours, je puis me rassurer; Je sais que ton esprit, en intrigues fertile, N'a jamais rien trouvé qui lui fût difficile; Qu'on te peut appeler le roi des serviteurs, Et qu'en toute la terre... MASCARILLE. Hé! trève de douceurs. Ma foi tu me fais tort avec cette invective. VAR. Malgré mon changement est toujours mon rival. Ont rien d'impénétrable à des traits si charmants. MASCARILLE. Vous êtes romanesque avecque vos chimères. Ah! trève, je vous prie, à votre rhétorique ! MASCARILLE. Mais vous, trève plutôt à votre politique! Elle n'est pas fort bonne, et vous devriez tâcher... Sais-tu qu'on n'acquiert rien de bon à me fâcher, Il se met en courroux. Tout ce que j'en ai dit Vous savez le contraire et qu'il est très certain Ma foi! j'en suis d'avis, que ces penards chagrins Ah! c'est par ces discours que tu peux me ravir. C'est pourquoi dépêchons, et cherche dans ta tète MASCARILLE. Laissez-moi quelque temps rêver à cette affaire. (à part.) Que pourrois-je inventer pour ce coup nécessaire? Eh bien! le stratagème? LÉLIE. MASCARILLE. Ah! comme vous courez ! Ma cervelle toujours marche à pas mesurés. J'ai trouvé votre fait il faut... Non, je m'abuse. Mais si vous alliez... Parlez avec Anselme. LÉLIE. Et que lui puis-je dire? MASCARILLE. Il est vrai, c'est tomber d'un mal dedans un pire. LÉLIE. Que faire ? MASCARILLE. Je ne sais. LÉLIE. C'en est trop à la fin, Et tu me mets à bout par ces contes frivoles. MASCARILLE. Monsieur, si vous aviez en main force pistoles, Trufaldin, qui la garde, est en quelque souci; LÉLIE. MASCARILLE. Que monsieur votre père Est un autre vilain qui ne vous laisse pas, Comme vous voudriez bien, manier ses ducats; Qu'il n'est point de ressort qui, pour votre ressource, LÉLIE. Mais Trufaldin, pour elle, Fait de nuit et de jour exacte sentinelle. Prends garde. MASCARILLE. Dans ce coin demeurons en repos. O bonheur ! la voilà qui sort tout à propos '. SCÈNE III. CÉLIE, LÉLIE, MASCARILLE. LÉLIE. Ah! que le ciel m'oblige, en offrant à ma vue CÉLIE. Mon cœur, qu'avec raison votre discours étonne, Ah! leurs coups sont trop beaux pour me faire une injure! Je mets toute ma gloire à chérir leur blessure 2, Et... MASCARILLE. Vous le prenez là d'un ton un peu trop haut; Célie ! TRUFALDIN, dans sa maison MASCARILLE, à Lélie. Eh bien! LÉLIE. O rencontre cruelle ! Ce malheureux vieillard devoit-il nous troubler? MASCARILLE. Allez, retirez-vous; je saurai lui parler. SCÈNE IV. — TRUFALDIN, CÉLIE, LÉLIE, retiré dans un coin; MASCARILLE. TRUFALDIN, à Célie. Que faites-vous dehors? et quel soin vous talonne, VAR. O bonheur! la voilà qui paroît à propos VAR. Ma blessure. |