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Ainsi, le banc-à-broches a trois fonctions à remplir, dont deux nouvelles, si l'on considère le rôle des machines qui l'ont précédé en filature: il continue l'étirage qu'ont déjà donné à la mèche quatre machines, mais il ne fait que commencer la torsion et l'envidage.

Pour réaliser ces fonctions, la machine dont nous parlons porte trois appareils :

1° Un appareil à étirer, identique à celui que nous avons déjà étudié dans l'étaleuse (voir Société des Sciences, t. x, 1882);

2o Un appareil tordeur, composé, pour chaque mèche, d'une ailette portée par une broche;

3. Un appareil enrouleur, qui n'est autre chose qu'une bobine autour de laquelle s'enroule la mèche.

La fig. 1 représente l'ensemble des organes qui composent un banc-à-broches à cônes hyperboliques.

L'appareil à étirer, qui en constitue la première partie, l'arbre se compose de cylindres étireurs E commandés par moteur A, au moyen des roues a et b, reliées l'une à l'autre par des intermédiaires. Les étireurs actionnent à leur tour par la roue b', des intermédiaires et la roue c, l'arbre M commandant, d'une part, les vis par des roues coniques, et d'autre part les fournisseurs F par les roues d, e, e' et f. On voit que la disposition est identique à celle que nous connaissons déjà, les roues a et c étant les pignons de rechange pour la vitesse et l'étirage.

Les broches reçoivent leur mouvement de rotation de l'arbre moteur A, par les roues g et h reliées par des intermédiaires; l'arbre c sur lequel est calée la roue h règne sur toute la longueur de la machine et porte autant de roues coniques i qu'il y a de paires de broches: chacune de ces roues i commande, par un intermédiaire j, deux roues k fixées chacune sur une broche. Les broches sont

disposées sur deux rangées parallèles, afin de diminuer

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Fig.1. Banc à broches à cones hyperboliques.

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la longueur de la machine. Tout l'ensemble de l'arbre c et des roues i, j', k est renfermé dans la traverse fixe inférieure de la machine, qui forme une sorte de boîte complètement fermée pour le mettre à l'abri des poussières toujours très abondantes dans le travail des lins.

Les crapaudines des broches sont fixées à cette traverse et les collets qui les maintiennent vers le milieu de leur hauteur sont adaptés à une seconde traverse semblable, mais mobile verticalement qui constitue le chariot, au moyen duquel sont produits les mouvements propres des bobines. Leur mouvement de rotation est donné par un arbre B, commandant, par les roues et j', les pignons k' fous sur les broches, mais portant de petits plateaux ou esquifs, munis d'ergots, sur lesquels reposent les cibles inférieures des bobines, retenues par ces ergots. Les bobines tournent, par conséquent, avec la même vitesse que les pignons k', autour de l'axe des broches.

L'arbre B porte une roue h' reliée à la roue g' du mouvement différentiel par des intermédiaires m' et n' (fig. 2) disposés de manière que la liaison ait lieu, quelle que soit la position de la roue n' entrainée par le chariot; pour

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lons des roues m'etn'sont fixés

à un levier p q, mobile autour de l'arbre c; la roue n'est maintenue en prise avec la roue g' par une petite bielle r; tout le système forme ainsi une genouillère arti

Fig. 2.

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Genouillère articulée pour le mouvement

du chariot.

culée au point q, pouvant prendre toutes les positions sans que les roues cessent d'engrener.

Les filateurs désignent la roue n' du nom de roue radiale. Le mouvement de translation des bobines résulte du mouvement du chariot, qui porte, de distance en distance, des crémaillères verticales, lesquelles engrènent avec des pignons z, portés par un arbre horizontal H régnant sur toute la longueur de la machine.

Cet arbre H est commandé par le cône inférieur au moyen des roues m, n, r, s, s', t, et d'un système de roues spéciales u, x, connu sous le nom de lanterne et destiné à produire, dans un sens ou dans l'autre, le nouvement de rotation de l'arbre H. On obtient ainsi le mouvement de monte-et-baisse du chariot qui, pour que les efforts ne soient pas trop grands, est équilibré par des contre-poids suspendus à des chaînes.

La lanterne se compose d'un plateau A (fig. 3) calé sur l'arbre Het portant une denture x formée de fuseaux,

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l'arbre G pour obliger le pignon u à rester toujours en

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prise avec les dents. Le pignon étant à l'intérieur de la denture et tournant dans le sens de la flèche 1, fait tourner le plateau comme l'indique la flèche 2, jusqu'au moment où il se trouve en prise avec la dernière dent m. - Il tourne

alors autour de cette dent pour venir se placer à l'extérieur et communiquer au plateau une rotation de sens contraire, comme l'indique la flèche 3, jusqu'à ce qu'il arrive à la dent n, autour de laquelle il tourne de nouveau pour revenir à l'intérieur de la lanterne, et ainsi de suite. La durée de la rotation dans un sens se compose du temps qu'emploie le pignon de u dents à faire avancer les dents de la lanterne, augmentée de celui qu'il met à faire un demi-tour pour passer d'un côté à l'autre de la denture; ce qu'on peut exprimer en prenant pour unité le temps que met le pignon u à faire un tour, par :

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La durée de la rotation de la lanterne est donc la même que celle d'une roue de x+udents qui serait commandée par le pignon u. Il faut donc, pour faire les calculs de la vitesse du chariot, ajouter au nombre effectif des dents de la lanterne, la moitié de celles du pignon.

Le mouvement communiqué à la lanterne par le pignon n'est pas uniforme; il se produit un ralentissement pendant que le pignon tourne autour des dents extrêmes. En effet, pour chaque demi-tour effectué par le pignon pendant qu'il commande la denture x, celle-ci avance d'une longueur égale à la demi-circonférencer du pignon; pendant qu'il tourne autour de la dernière dent, il la soulèvè d'abord à une hauteur égale à son rayon, puis l'abaisse de la mème quantité, lui faisant parcourir ainsi un chemin égal à 2r, avec des vitesses qui varient à chaque instant; le ralentissement serait représenté, si cette vitesse n'était constante,

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moment où la dent atteint sa position extrême et n'a plus

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