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cueil, orgueil, œil, œillet, quoiqu'il y ait trois voyelles de suite dans la même syllabe, parce que l'u n'est employé dans les deux premiers mots que pour conserver au c comme au g leur articulation dure; que l'o, dans les deux suivants, en marque seulement l'étymologie; que l'i n'est, dans les uns, qu'un caractère muet, dont l'unique fonction est d'avertir qu'il faut mouiller la consonne suivante; et que l'e qui est entre l'u et l'i dans recu-e-il, orgu-e-il, entre l'o et l'i dans o-e-il, o-e-illet, rend seul le son de l'eu, que l'on entend dans ces mots. Loin qu'il y ait dans ces exemples des diphtongues auriculaires, comme quelques auteurs l'ont cru, il n'y en a pas même d'oculaires.

Nos diphtongues oculaires se réduisent à neuf, qui sont ai, aim, ei, eim, au, eau, eu, eun, ou.

Les Consonnes.

Les consonnes ne sont pas autre chose que des positions prises par les lèvres et la langue pour modifier et varier les sons. E les n'ont de sonorité qu'autant qu'elles sont jointes à une voyelle. Vous connaissez leur classification; voyons leur formation.

B. Les lèvres avancent un peu et se ferment légèrement; on les ouvre pour laisser sortir le son, qui se fait entendre au milieu d'elles.

M. On ouvre d'abord la bouche, puis les lèvres s'approchant dans toute leur longueur, sans se battre, la

ferment. Le son ainsi retenu remonte dans le nez et y raisonne.

P. On étend les lèvres de sorte qu'elles ne soient pas si grosses. On les comprime fortement pour que le son frappe l'air.

F. Vous aspirez un peu avant que de prononcer cette lettre. Le milieu de la lèvre inférieure vient se poser sur les dents de la mâchoire supérieure, en y laissant toutefois une petite ouverture, pour laisser le son s'échapper entre les lèvres.

V. On applique le milieu de la lèvre inférieure sous les dents de la mâchoire supérieure: l'on comprime fortement le son avant qu'il sorte.

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D. L'extrémité de la langue s'appuie sur la racine des dents de la mâchoire supérieure; le son s'en sépare pour

couler entre elle et les dents, et se fait entendre sur le bout de la langue.

T. La langue se place presque à l'extrémité des dents supérieures, où elle comprime plus fortement le son que dans la lettre précédente.

L. On ouvre la bouche en commençant à prononcer cette lettre. La langue travaille peu; elle porte seulement le son au palais, contre lequel elle s'appuie par son extrémité. La trachée-artère retient le son; de sorte que cette lettre se prononce fort vite, parce que le larynx se ferme tout-à-coup, et qu'on ne fait point d'effort pour pousser.

N. La bouche s'ouvre et en même temps la langue se repliant porte le son au-dedans de la bouche, près des narines, où il résonne, parce que la bouche se ferme sur la fin de la prononciation.

S. Les mâchoires se rapprochent, la langue place son extrémité près les dents supérieures, sans toutefois les toucher. Le son n'étant point arrêté, étant, au contraire, contraint de passer avec vitesse entre la langue et les dents, fait entendre un sifflement.

C doux. Les lèvres sont étendues, la langue se replie en dedans, et porte le son contre le palais, où il s'arrête.

C dur. Les lèvres s'avancent, la langue s'appuie près de la mâchoire inférieure, se relève un peu de chaque côté et retient le son qui résonne au milieu de la bouche.

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CH. Ces deux lettres représentent aussi une consonne. Pour bien l'articuler, la langue restant suspendue, arrête le son au milieu de la bouche, ou il résonne, mais sourdement.

CH

Les lèvres s'arrondissent légèrement et sont un peu ouvertes.

CH

Q. Est proprement une lettre double qui se forme du c dur et de l'u.

J doux. La langue est suspendue; la bouche ne s'ouvre

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