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l'électricité, nous dirons que si la terre était complétement entourée d'un fil métallique pareil à celui des lignes télégraphiques, un courant qui circulerait dans ce fil ferait plus de dix fois le tour entier de la terre en une seconde. Nous allons maintenant essayer de faire comprendre comment le mouvement produit à volonté et à distance peut se transformer en indications de lettres dans le télégraphe à cadran.

Le télégraphe à cadran. - Ce télégraphe est employé exclusivement sur les lignes de chemins de fer, par la raison qu'il parle un langage compréhensible pour tout le monde et qu'on n'a pas besoin d'employés spéciaux pour le faire fonctionner.

Le télégraphe à cadran paraît, au premier aspect, fort compliqué. Les figures 1 et 2 représentent le mécanisme de ce télégraphe réduit à ses éléments les plus essentiels afin qu'il soit plus facile de le comprendre.

La transmission des dépêches se fait au moyen de deux appareils que l'on retrouve d'ailleurs sous diverses formes dans tous les télégraphes:

1o Le manipulateur, placé à la station de départ, par exemple à Paris;

Au contraire, chaque fois que G s'abaissera, par suite de la suppression du courant, l'ancre TT' reviendra de gauche à droite.

Or, à chaque mouvement exécuté par l'ancre, soit à droite, soit à gauche, la roue tourne de l'intervalle d'une demi-dent, et l'aiguille parcourt une division du cadran. Autrement dit, il faut deux mouvements successifs de l'ancre pour qu'une dent de la roue échappe en T ou en T′ et qu'une autre dent vienne prendre sa place. L'aiguille parcourt alors deux divisions sur le cadran.

Comme les dents de la roue d'échappement sont obliques, cette roue ne peut tourner que dans le sens marqué par la flèche.

Il sera maintenant facile de comprendre que l'aiguille du récepteur répète exactement tous les mouvements de la manette du manipulateur.

On convient, une fois pour toutes, de placer toujours la manette sur le signe +; et on fait de même pour l'aiguille du récepteur, qu'on peut faire mouvoir à la main, en interrompant le courant.

Supposons maintenant qu'on veuille envoyer de Paris à Strasbourg une dépêche quelconque commençant par le

2o Le récepteur, qui se trouve à la station d'arrivée, à mot Paris pour transmettre ce mot, l'employé de Paris Strasbourg, dans l'exemple que nous avons choisi.

Le manipulateur est destiné à interrompre ou à rétablir le courant. Il se compose d'une roue métallique R, qui porte treize dents, et qu'on peut faire tourner à l'aide d'une manivelle ou manette M.

Une languette K appuie constamment sur le contour de cette roue. Une autre languette L, terminée par une dent, rencontre successivement chacune des treize dents de la roue. Quand la rencontre n'a pas lieu, la languette ne touche pas la roue.

Les deux languettes communiquant avec le fil de la ligne, chaque fois que la languette L touche la roue, le courant électrique passe dans le fil de la ligne et arrive dans l'électro-aimant E, placé à Strasbourg. Le contact G est donc attiré et prend la position G'.

Au contraire, chaque fois que la languette L ne touchera pas la roue, le courant sera interrompu, et le contact du récepteur retombera pour reprendre la position G.

Si, à l'aide de la manette M, on fait faire à la roue un tour complet, le courant sera rétabli treize fois et supprimé treize fois; le contact G du récepteur se soulèvera donc treize fois et s'abaissera treize fois; en tout, il exécutera donc vingt-six mouvements de bas en haut ou de haut en

bas.

Pendant ce temps, la manette M aura parcouru succesvement les vingt-six divisions d'un cadran qui sont marquées ainsi :

+(c'est un signal qui sert toujours de point de départ; on y ramène la manette à la fin de chaque mot de la dépêche). Puis A, B, C, etc., jusqu'à la fin de l'alphabet. Un cadran tout semblable au précédent est installé à la station d'arrivée et fait partie du récepteur. Une aiguille peut parcourir successivement toutes les divisions de ce cadran, et s'arrêter à volonté devant une lettre quelconque. Cette aiguille est portée par une roue dentée S (dite roue d'échappement), qui porte treize dents, comme la roue interruptrice du manipulateur.

Cette roue d'échappement est entourée d'une ancre TT' portée à l'extrémité d'un levier coudé GOTT' mobile autour du point 0.

Le contact G formant l'une des extrémités de ce levier coudé (qu'on peut comparer aux leviers employés comme mouvements de sonnettes), chaque fois que G se soulèvera par le passage du courant, l'ancre TT' se portera de droite. A gauche.

fait passer rapidement la manette M devant les lettres A, B, C, etc., et l'arrête un instant sur la lettre P.

L'aiguille du récepteur répète exactement les mêmes mouvements et s'arrête devant la lettre P.

En effet, quand la manette passe du signe + à la lettre A, le courant, qui était interrompu, est rétabli: le contact G du récepteur se soulève aussitôt, l'ancre TT ́ se porte de droite à gauche, et l'aiguille du récepteur passe du signe à la lettre A. Il en sera de même pour chacune des lettres suivantes, puisqu'à chaque mouvement de l'ancre la roue tourne d'une demi-dent, et l'aiguille de l'intervalle correspondant à une lettre.

Pour achever le mot PARIS, l'employé continue de faire tourner la manette M; il l'arrête un instant sur la lettre A, puis un instant sur la lettre R, puis sur I, puis sur S.

L'employé de Strasbourg voit donc l'aiguille de son récepteur s'arrêter successivement devant les lettres P, A, R, I, S; il épelle ainsi le mot PARIS, absolument comme s'il était écrit devant lui.

Après chaque mot transmis, on convient de ramener un instant la manette sur le signe +. La lecture de la dépêche devient ainsi plus facile, puisqu'on est prévenu de la fin de chaque mot; de plus, on est immédiatement averti des erreurs, si on ne voit plus apparaître le signe + à la fin d'un mot.

Un télégraphe installé comme le précédent ne pourrait transmettre rapidement une dépêche sans qu'il y eût une ou plusieurs lettres sautées.

Nous avons décrit ce mécanisme primitif parce qu'il est plus facile à comprendre; mais on emploie depuis longtemps, sur nos lignes de chemins de fer, des télégraphes à cadran perfectionnés, construits par M. Bréguet, qui fonetionnent avec une régularité parfaite tout en donnant une grande vitesse de transmission.

Nous avons représenté pages 372 et 373 une vue intérieure de deux postes télégraphiques (de la ligne de l'Ouest). Les appareils sont contenus dans des boîtes qui ne laissent apercevoir que les cadrans.

La figure 3 indique les dispositions adoptées pour un poste formant tête de ligne, par exemple pour Paris. La figure 4 représente un poste intermédiaire.

La suite à une autre livraison,

SUR LES PREMIERS HABITANTS DE LA GAULE.

LETTRE AU DIRECTEUR.

Permettez-moi, mon cher ami, de vous présenter quelques observations au sujet d'un article de votre livraison de juillet (p. 211) qui, parmi des considérations intéressantes, avance sur nos origines des propositions qui me semblent plus que contestables. Les premiers habitants des Gaules, suivant l'auteur, auraient été des Ibères, peuples de race finoise: il n'y a nulle apparence que la race toute méridionale des Ibéres ait été en affinité avec les Finois; le type physique n'a point de rapport, et la langue est toute différente; les uns sont venus par le sud, les autres par le nord. Rien n'indique que les Ibères se soient étendus au delà du midi de la Gaule; quant aux Finois, ils ont pu paraître par petits groupes dans le nord avant les Gaulois; on retrouve quelquefois dans des tombeaux celtiques, qui ne different point des autres, des restes humains qui semblent provenir de cette race septentrionale, soit que ces hommes fussent restés en Gaule, soit qu'ils eussent, comme vassaux ou serfs des Gaulois, été amenés à ces titres de l'Orient par les Gaulois; mais on ne peut avoir aucune certitude qu'ils aient formé des établissements considérables dans nos contrées. Les objets dits antediluviens qu'a recueillis M. Boucher de Perthes n'appartiennent nullement, dans son opinion, aux Finois, mais bien à des races perdues qui vivaient dans un age géologique antérieur au nôtre. Quant aux monuments druidiques, leur attribution chez nous à des races finoises ou autres non celtiques est absolument arbitraire le peu de signes appréciables qu'on trouve sur ces monuments est bien druidique; par exemple, les serpents et les coins ou triangles des pierres de Gavr'ynys. Le monument de Gavr'ynys fait partie d'un vaste ensemble de monuments druidiques; il correspond au grand tumulus de Sarzeau ou Tumiac, où l'on a découvert les restes d'un grand druide avec les ornements sacerdotaux, colliers de jaspe, haches de jade, etc. Les poëmes bardiques ne laissent au cun doute sur le rôle que jouaient ces monuments dans le culte des druides; je ne citerai que le célèbre chant de la Victime, à la suite du chant de mort d'Uther-Pendragon. Ces monuments sont celtiques chez nous, comme ils étaient sémitiques en Judée; ils appartiennent en commun à cet âge patriarcal dont les druides avaient gardé le principe contraire au développement de l'architecture; les druides apportérent en Gaule les mêmes idées sur ce point que Moïse porta en Judée, et auxquelles dérogea Salomon; eux n'y dérogèrent point. Les découvertes sans nombre faites dans les dolmens ont attesté que c'étaient les monuments tumulaires des Gaulois à toutes les époques celtiques; les cromlechs ou enceintes circulaires étaient leurs lieux d'assemblées et de sacrifices; il n'y a aucun doute possible là-dessus. Comment a-t-on pu croire, d'ailleurs, que les alignements de Carnac et tout le reste de ces entassements gigantesques aient été l'œuvre de pauvres sauvages, tels qu'on nous représente ces antiques Finois; et ceci même admis comme possible, comment a-t-on pu imaginer que les Gaulois, fort supérieurs en civilisation aux Finois, et que les druides, prêtres d'une religion savante, systématique, inconciliable avec les autres religions, aient été emprunter les monuments de leur culte à ces hypothétiques devanciers? Quant à l'opposition de sculptures très-grossières et de bijoux et ornements très-délicats, cela peut tout aussi bien indiquer des âges différents que des peuples différents: assurément les compagnons de Vercingétorix, avec leurs belles armures à plaques de bronze si finement ouvrées et leurs épées incrustées de corail, ne ressemblaient guère aux Gaëls tatoués qui guerroyaient avec des haches en silex. H. MARTIN.

BOABDIL.

Le 2 janvier 1492 vit finir la puissance des Mores en Espagne. Ce jour-là, Grenade ouvrit ses portes aux chrétiens, après un siége de près de neuf mois. Défendue par de hautes murailles, deux citadelles, des ouvrages nombreux et plus de mille tours, asile suprême des derniers soldats de l'islamisme en Europe, elle ne put cependant résister aux efforts héroïques et à la constance de l'armée de Ferdinand V et d'Isabelle. Pressés par la famine, battus le plus souvent dans les combats qui se livraient presque chaque jour au pied des remparts, abandonnés par leurs frères d'Afrique, qui ne tentèrent aucun effort pour les sauver, les Mores durent subir les conditions que Gonzalve de Cordoue leur dicta au nom des chefs couronnés de l'armée catholique. Le dernier roi de Grenade, Boabdil, dont la mollesse et la cruauté avaient préparé les malheurs, sortit de la ville, entouré de sa famille et de quelques serviteurs restés fidèles à sa mauvaise fortune. Il prit le chemin des Alpuxares, où la capitulation lui assurait la souveraineté d'un vaste domaine, et bientôt, derrière lui, l'Albayssin, le Généralife et l'Alhambra ne dessinèrent plus sur l'azur du ciel qu'une silhouette indécise. Arrivé au sommet du mont Padul, le monarque vaincu s'arrêta et s'assit; il arrêta longtemps ses regards sur Grenade, et des larmes inondèrent son visage. « Mon fils, lui dit sa mère Aïxa, mon fils, vous avez raison de pleurer comme une femme le trône que vous n'avez pas su défendre comme un homme. » Le rocher d'où Boabdil put entrevoir, au milieu de ses pleurs, sa capitale envahie par les chrétiens, a conservé le souvenir des regrets et des lamentations du roi dépossédé; il s'appelle encore aujourd'hui le Soupir du More. Boabdil se rendit dans les Alpuxares; mais, trop faible pour supporter d'aussi grands revers, il ne voulut pas rester dans un pays qui lui semblait pauvre et désolé après les splendeurs de Grenade, et passa en Afrique, où il fut tué dans une escarmouche.

Pendant que le vaincu se dirigeait vers l'exil, les vainqueurs faisaient leur entrée dans la cité conquise. Dès le matin, Isabelle et Ferdinand avaient quitté Santa-Fé, ville construite par les Castillans pendant le siége, presque sous le feu des Arabes, pour remplacer leur camp dévoré par un incendie. A Grenade, ils furent accueillis par les vivats de leurs soldats et les salves de leur artillerie; ils se rendirent directement à l'Alhambra, et là ils entendirent une messe d'actions de grâces qui fut dite dans l'intérieur même de la mosquée, à une chapelle improvisée auprès de la porte du Jugement. En ce moment, sur la tour la plus élevée de la forteresse, la tour de la Vela, on vit flotter la bannière de Castille et celle de Saint-Jacques que venaient d'arborer le cardinal Gonzalez de Mendoza et don Gutierre de Cadenas, et le comte de Tendilla, nouveau gouverneur de Grenade, agita solennellement l'étendard royal, tandis que les hérauts criaient trois fois : « Grenade, Grenade appartient aux invincibles rois de Castille Ferdinand et Isabelle!».

Les armes dont nous publions la gravure sont à l'Armeria de Madrid. Une tradition prétend que, trouvées à l'Alhambra, elles ont appartenu au dernier roi de Grenade. Nous ignorons ce qu'il peut y avoir de fondé dans cette tradition: aussi, bien qu'elle soit très-répandue en Espagne, ne la donnons-nous que sous toutes réserves. Elles étaient dignes, du reste, d'un prince aussi fastueux que Boabdil; le goût de leur ornementation est pur et élégant, et l'exécution est remarquable par son exquise délicatesse. S'il était reconnu que ces armes ont été exécutées pour Boabdil, on aurait peut-être là un échantillon précieux du talent. de l'un des favoris du roi arabe, armurier célèbre qui,

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- Dessin de Freeman, d'après une photographie. meux artistes de Saragosse, de Saint-Clément, de Cullar, de Tolède surtout, Hortuno de Aguirre, Sahagun el Viejo, Manchaca, Joanés de la Horta, dont les produits resteront toujours comme un témoignage de la supériorité que l'Espagne a longtemps conservée en ce genre d'industrie.

Les Armes dites de Boabdil, conservées dans l'Armeria real de Madrid. après la chute de Grenade, fut l'un des premiers à embrasser la religion catholique, ayant pour parrain, à son baptême, Ferdinand V lui-même. Les espadas du renégat, par l'excellente trempe de leurs lames et la rare perfection des ciselures de leurs poignées et de leurs gaines, ont placé Julian del Rey, surnommé le More, en tête de ces fa

Paris. Typographie de J. Best, rue Saint-Maur-Saint-Germain, 45.

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