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Marc sans rêver aux mosquées, ni certains palais du grand canal sans se reporter en imagination vers les beaux siècles de la civilisation arabe.

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Dans votre livraison de juillet 1859, p. 212, vous proposez à la sagacité de vos lecteurs l'explication d'une vieille tapisserie que l'on croit italienne, dites-vous. Je ne suis pas archéologue; j'accepte cette donnée telle quelle, et, en la combinant avec mes réminiscences, je viens en toute humilité vous proposer une interprétation, sinon vraie, au moins vraisemblable.

Les deux personnages du milieu ont-ils l'air de causer? Non. L'homme est rêveur, et la femme regarde un point indéterminé de l'espace; leur rapprochement et leur pose seuls indiquent une conversation: cela ne signifierait-il pas une conversation de loin, par lettres? La dame porte une couronne de LAURIERS (on ne peut nier que ce n'en soit, car un personnage tenant une lyre, et qui représente évidemment Apollon, est couronné des mêmes feuilles). L'énigme se résout; le mot c'est la Correspondance de Pétrarque et de LAURE.

:

La couronne de la dame est ainsi le rébus illustré de son nom; ses talents, d'ailleurs, méritaient cet emblème. Ce personnage qui tient une lyre, couronné de lauriers, c'est Apollon qui inspire Pétrarque. Plus haut, le Mercure (je vous emprunte cette explication) fait allusion aux missions diplomatiques que Pétrarque a remplies. L'Amour (le personnage au carquois) représente la passion du poëte, et la femme pourrait personnifier la Grâce qui règne dans

ses vers.

De l'autre côté, le personnage féminin aux royaux attributs signifie, comme vous l'avez dit, la Noblesse, la Vertu, la Fortune; Laure possédait toutes ces qualités. Au second plan, le mari de Laure l'admire; les deux personnages féminins lui en font l'éloge sans envie : ce groupe est contemplatif. En haut, Junon-Lucine (je vous fais encore cet emprunt) tient un enfant, et une pancarte qu'elle déroule indique, par le nombre des losanges entières apparentes (il faut additionner les portions) dont elle est damassée, le nombre des enfants de Laure. La Providence (le vieillard au sceptre supprimé) les protége, et un docteur ou clere personnifie l'Instruction qu'ils vont recevoir (le geste de son doigt commande l'attention). Quant aux objets placés entre les deux personnages principaux ou à leurs pieds, la fontaine est l'emblème de celle de Vaucluse. Les oiseaux représentent par leur ramage (présumé) les chants de Pétrarque, et par leurs ailes (allusion à la coutume de confier aux ramiers les amoureux messages) la rapidité des courriers. Tout concourt à confirmer ma supposition; et les chiens eux-mêmes, l'épagneul de Laure et le lévrier de Pétrarque, semblent se regarder bienveillamment. Les fleurs qui naissent sous les pas de Pétrarque et de Laure peignent les charmes de leur commerce épistolaire et les beaux vers que cet amour a fait éclore.

Au reste, les costumes paraissent se rapporter à l'époque qu'indiquerait mon bypothèse; mais il faudrait, pour arriver à la certitude, revoir en détail l'histoire de Pétrarque et celle de Laure.

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ERRATUM.

La photographie qui a servi de modèle au portrait gravé de Daniel Manin publié dans notre livraison de septembre 1859 (tome XXVII, page 289) est l'œuvre de M. Adrien Tournachon jeune, et non de M. Nadar.

Paris. Typographie de J. Best, rue Saint-Hour S.-Ge for

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Un compartiment des Fresques de la Camera di San-Paolo, à Parme, par Antonio Allegri (le Corrége). - Dessin de Freeman,

TOME XXVIII.-FÉVRIER 1860.

d'après une gravure de Toschi.

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Le fragment de peinture que notre gravure reproduit fait partie de la belle fresque du Corrége qui couvre toute la voûte d'une chambre de l'ancien couvent de Saint-Paul, å Parme.

Cette chambre était le parloir particulier de l'abbesse: elle est de forme carrée; au milieu d'une des faces est une grande cheminée.

» Les peintures des lunettes sont en grisaille et dénuées des charmes du coloris, mais elles ne le cèdent en rien pour la beauté à celles des ovales. Les figures n'ont qu'un pied de haut; elles représentent différentes divinités : la Fortune, Minerve, les Grâces, Adonis, Endymion, Bonus Eventus, la Terre, Junon suspendue dans l'espace avec une enclume à ses pieds, une prêtresse offrant un sacrifice, un vieillard assis (peut-être le Destin), Jupiter dans son temple, les Parques, Bacchus et Leucothoé, Lucine, Cérès, un Satyre, Vénus, une Nymphe. »

Des bénédictines habitaient le couvent. Au commencement du seizième siècle, elles n'étaient pas encore astreintes à la clôture. En 1518, leur abbesse, Joanna Placentia, personne de naissance illustre, d'un esprit très-cultivé, et passionnée pour les arts, entendit louer, dans le palais des Fontanelli, le rare génie d'Antonio Allegri, qui n'avait alors que vingt-trois ans, et n'était guère sorti jusque-là de son village de Corregio. Elle voulut qu'il contribuât à la décoration de son couvent, où l'on voyait déjà quelques belles peintures dues à d'habiles maîtres contemporains. Cette année même, ou au plus tard en 1519, Antonio Al-par le génie de la Grèce et de Rome. On n'avait nullement legri se mit en mesure de satisfaire à un désir qui s'accordait si bien avec son ardeur de travail et sa juste ambition de s'illustrer.

Millin nous paraît insister ensuite avec trop de complaisance sur le contraste de ces figures païennes avec le caractère religieux de la salle. A la renaissance, lorsque, en | Italie, tomba le voile qui, pendant le moyen âge, avait couvert les beautés de la poésie et de l'art antique, il y eut comme un éblouissement subit dans les classes intelligentes. On fut charmé, et on s'entoura à l'envi des images inventées

Trois croissants que l'on voyait sur les armes de l'abbesse lui inspirèrent le motif de sa composition.

Sur la cheminée il peignit une figure de Diane, de grandeur naturelle, assise, au milieu des nuages, dans un char richement ciselé et traîné par deux biches. Elle vient de la chasse et remonte vers l'Olympe; un croissant brille sur son front; ses cheveux blonds flottent sur son arc et son carquois. D'une main elle retient un voile bleu que soulève le vent, de l'autre elle guide les coursiers.

Quatre mots sont écrits sur la cheminée: Ignem gladio ne fodias (Nattisez pas le feu avec une épée).

Le bas de la salle est nu. Lorsque nous l'avons visitée, il y a quelques années, elle était entièrement démeublée et des platras encombraient le plancher. Seulement, une sorte d'échelle double avec une plate-forme, placée au milieu, permettait de regarder de près les peintures de la voûte et de la frise. Le couvent, désert depuis 4793, avait servi récemment de caserne.

Au sommet de la voûte, sur la clef, sont figurés les chiffres, l'écusson et la crosse de l'abbessè; un cercle d'or les

entoure.

Toute la voûte est d'azur, couvert par un vaste et épais treillage percé de seize ovales formant des médaillons, entourés de guirlandes de fruits, et au milieu desquels se jouent de petits génies, cortége gracieux de Diane au fond des forêts. Au-dessous du treillage, à la naissance de la voûte, seize lunettes ou demi-cercles renferment des figures de dieux et de déesses peintes en camaïeu.

« C'est le premier essai, dit Millin, que le Corrége ait fait de remédier à l'obscurité des coupoles par la grandeur des masses, grandeur qui laisse apercevoir les détails. Ces enfan's ont une taille presque gigantesque, et qui surpasserait en hauteur le plus grand diamètre des ovales, s'ils étaient debout; mais, par une distribution savante, par des raccourcis dessinés et peints avec un art admirable, l'artiste est parvenu à en montrer plusieurs en entier. Il a parfaitement exprimé la mollesse et la douceur qui caractérişent l'enfance. Le nombre des génies diffère un ovale en contient quatre, d'autres trois; mais en général il n'y en a que deux dans chaque ovale; les sujets sont agréablement variés l'un aide son camarade à prendre son essor pour revoler vers l'Olympe; d'autres, occupés de ce qui plaît à leur déesse, tiennent sa lance, son are et son carquois, caressent ses chiens qui sont pleins d'ardeur. Quelques-uns de ces génies sonnent du cor, tandis que d'autres paraissent attentifs au bruit qui les appelle, ou élèvent comme en trophée un bois de cerf.

l'idée qu'il y eût là aucune ombre d'impiété. Ajoutons que rien, dans les peintures du parloir de San-Paolo, ne pouvait offenser la délicatesse du goût le plus pur.

Joanna Placentia mourut peu de temps après que le Corrége eut achevé son œuvre. Un mois avant sa fin, l'ordre vint de soumettre le monastère à la clôture. Il ne fut done plus guère permis de voir la fresque du Corrége; mais heureusement elle fut toujours respectée par les bénédic– tines. Lorsque le couvent cessa d'être habité, le duc de Parme y alla voir la peinture du Corrége. Il était accompagé du P. Affo, qui publia, en 1794, une description remarquable de ce chef-d'œuvre ('). Le P. Romualdo Baistrocchi, Tiraboschi, Zapata, Jacopo Barri, d'Argenville, Valery et d'autres ont aussi écrit sur la camera di San-Paolo, M. Gustave Planche, qui avait séjourné quelque temps à Parme et qui était un juge sévère, a parlé avec grand éloge de cette voûte.

« Antonio Allegri n'avait, dit-il, que vingt-quatre ans lorsqu'il peignit la Chasse de Diane dans le réfectoire (2) de Saint-Paul, et pourtant il y a dans cette composition une élégance, une sévérité, qui révèlent un savoir consommé. Pour concevoir, pour exécuter une telle scène, il faut évidemment quelque chose de plus que la pratique matérielle du métier; il faut avoir cultivé son esprit d'une manière générale, et s'être préparé à l'accomplissement de cette tâche délicate par des études littéraires. Les têtes d'enfants et de jeunes filles imaginées par Antonio étonnent. et ravissent tous les yeux par l'éclat de la couleur et la vivacité du regard. Il est impossible de rêver des physionomies plus riantes, des lèvres plus fraîches, des joues plus vermeilles c'est la vie même prise sur le fait et reproduite avec un rare bonheur. Au-dessus (5) de ces figures charmantes, dont le souvenir ne s'efface pas, et qui sont nues à mi-corps, le Corrége a placé des scènes païennes, qui rappellent à tous les esprits éclairés le style des pierres gravées que la Grèce et l'Italie antiques ont léguées à notre admiration. Quoiqu'il n'eût pas visité Rome, il est évident qu'il s'était nourri avec empressement des plus belles œu vres du génie païen. Ce qui caractérise particulièrement. les fresques de Saint-Paul, c'est leur extrême simplicité, et c'est par là surtout qu'elles se rattachent au génie d'Athènes. Le Corrége a prouvé maintes fois la puissance et la variété de son imagination. Je ne crois pas qu'il ait jamais concilié d'une manière plus heureuse l'élégance et

(1) Affo (Ireneo), Ragionamento sopra una stanza dipinta dal Corregio nel monastero delle monache benedittine di San-Paolo. Parma, Carmignani, 1794, in-8.

(2) Le parloir, suivant une opinion plus vraisemblable.

(3) Faute d'impression que nous trouvons reproduite dans un excellent Guide français en Italie. Il faut lire: Au-dessous,

l'érudition, car il ne faut pas hésiter à le ranger parmi les peintres érudits. L'étude attentive du réfectoire de SaintPaul suffirait à démontrer les immenses avantages de l'éducation littéraire pour la pratique de la peinture.» (')

Le graveur Toschi, qui avait consacré sa vie à graver toutes les œuvres du Corrége que Parme possède, est mort dans l'été de 1854. A cette époque, une partie de la fresque de la camera di San-Paolo était déjà gravée. Les élèves de cet habile artiste continuent ses travaux, mais lentement, et il est à craindre que le prix de la collection entière ne s'élève bien au-dessus de ce que l'on pouvait supposer au commencement de l'entreprise.

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se rappeler rapidement ce qu'on a fait et pensé pendant le jour, et de se tracer le plan du lendemain; mais il vaut mieux que ce ne soit pas immédiatement avant de se trouver dans l'obscurité et de clore les yeux; souvent cette revue mentale soulève des regrets ou des craintes qui écartent le repos : plaçons donc, s'il est possible, ce devoir avant la demi-heure de distraction nécessaire pour détendre et libérer l'esprit. Il n'en est pas de même de la prière, qui, lorsqu'elle est ce qu'elle doit être, ne peut jamais qu'apaiser et rasséréner notre âme.

ERREURS POPULAIRES DE DROIT

EN ANGLETERRE ET EN FRANCE.

Parmi les erreurs de droit qu'on a le plus de peine à détruire dans les classes populaires de l'Angleterre, on signale les suivantes :

Si un criminel survit pendant une heure au supplice de la pendaison, on ne peut plus exécuter la peine capitale prononcée contre lui.

Si l'on veut intenter au souverain un procés qui donne rait lieu à l'arrestation d'un simple citoyen, il faut avoir soin de tendre un ruban sur la route que doit traverser le carrosse royal.

Aucun arrêt ne peut être exécuté le dimanche. Les baux ne peuvent dépasser le terme de 999 ans : un bail de 1000 transférerait la propriété au locataire.

Si l'on veut déshériter un héritier légitime, il faut lui laisser un shilling (1 fr. 24 c.) dans le testament; autrement il hériterait de tous les biens.

Les chirurgiens et les bouchers ne peuvent être jurés. Tout morceau de beurre vendu doit peser, en onces, un nombre rond.

On ne peut vendre la chair d'un bœuf qui n'a pas été saigné avant d'être tué.

On ferait une liste aussi longue des erreurs de droit qui ont cours dans une partie de la population française. Combien de gens croient encore, par exemple, que l'on ne peut être puni pour un fait coupable s'il ne se trouve pas au moins deux témoins de ce fait; et que, si on rencontre un homme assassiné ou qui s'est suicidé, on ne doit pas, avant l'arrivée d'un magistrat, le toucher, le changer de place, et par conséquent même s'assurer s'il est réellement mort pour le secourir?

Il n'y a pas de plus puissant antidote contre la basse sensualité que l'adoration de la beauté. La partie la plus élevée des arts du dessin est essentiellement chaste, quel qu'en soit l'objet ; elle purifie les pensées, comme la tragédie, suivant Aristote, purifie les passions. Les effets contraires sont rares et exceptionnels : il y a des âmes pour lesquelles une vestale ne serait pas sainte. W. VON SCHLEGEL.

UNE DEMI-HEURE AVANT LE SOMMEIL.

Pendant la demi-heure qui précède celle où vous éteignez votre lumière, cherchez à débarrasser votre esprit de toute pensée pénible ou trop attachante. Un jeu d'adresse, quelques pages d'une livre agréable, une conversation paisible sur des sujets d'un intérêt ordinaire, préparent à un bon sommeil. C'est assurément une excellente habitude de

(') Rerue des Deux Mondes.

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La cité n'est pas vaste, mais construite d'une façon nouvelle et grandiose. Huit ou neuf piliers ronds, courbés régulièrement dans leurs contours légèrement convexes, n'ont rien d'analogue dans notre architecture et me paraissent parfaitement solides. Quoique fermes et polis, ils ne sont pas bâtis de blocs carrés et superposés comme les murs de nos édifices, mais de petites boules d'un sable fin et serré, tellement bien ajustées ensemble qu'elles font corps et se maintiennent unies, sans le secours d'aucun ciment, si ce n'est un peu d'eau, rosée ou pluie, prompte-ment séchée par la chaleur de l'été. Les chapiteaux de ces piliers, évasés en arcades, soutenaient, rattachaient au sol le toit collectif qui protégeait la ville entière, et qui n'était autre que le tesson que je venais d'arracher avec tant de brusque étourderie.

La petite population de fourmis d'un brun noirâtre (Formica cæspitum, à ce que je présume) qui avait élevé toute ces constructions, y compris le mur en courtine irrégulièrement circulaire qui les entoure, s'est dispersée en un clin-d'œil dès qu'elle s'est trouvée exposée à l'ardeur du soleil, dont ses ingénieux travaux auraient dû la préserver.

Resté en présence de la cité déserte, j'ai pu mesurer ses piliers cylindriques. Ils variaient en hauteur suivant l'inclinaison du chaperon sur lequel s'était de hasard arrêté ce tesson, soutenu et relié au terrain par huit arcades, dont les plus grandes avaient 9 millimètres de hauteur, et les plus petites 7. L'enceinte entière de la ville, y compris le mur épais, d'une construction semblable à celle des piliers qu'il entoure, pouvait avoir, dans sa partie la plus large, 13 centimètres, et 8 seulement dans la plus étroite.

Non-seulement les petits architectes avaient eu égard, dans leur construction, à la solidité et à plusieurs genres de convenances, mais les proportions n'avaient point été négligées, et ces piliers, légèrement convexes, de 3 à 4 millimètres d'épaisseur, évasés du haut et du bas, un peu comme les lacrymatoires antiques, n'étaient pas sans quelque grâce lilliputienne. L'historien si exact des fourmis, Huber le jeune, nous apprend qu'en général elles préfèrent les plans circulaires; mais, dans cette circonstance, les habi-tudes avaient été modifiées, et l'inclinaison du chaperon qui servait de base, ainsi que la forme du débris de vaisselle qui formait le dôme de la cité, étaient entrés en ligne de compte. Je ne vis ni larves dans leurs blanches robes, ni fourmis ailées; c'était évidemment une naissante. république que, d'un geste, je venais de détruire.

Je demandai aussitôt à l'ouvrage d'Huber comment ces laborieux petits insectes avaient pu bâtir ces édifices dont je contemplais tristement les ruines, et je vis que chaque

fourmi roule et porte entre ses dents les petites boules de terre qu'elle a formées et pétries en grattant le sol de ses fortes mandibules. Elle pose la petite masse à la place précise qu'elle doit occuper, elle la pousse, la presse, toujours avec ses dents; ses antennes suivent tous ses mouvements, passant à leur tour sur chaque petit grain de terre et le polissant; enfin l'insecte unit et consolide le tout à l'aide de ses pattes de devant. C'est ainsi que non-seulement il élève des murailles, superpose des étages en saillie, mais

arrondit des voûtes dont la surprenante largeur ne nuit en rien à leur solidité.

LE THEATRE D'ORANGE.

«Le théâtre d'Orange, dit M. Perrot (1), est aux autres monuments de la Provence ce que le Colisée de Rome est aux petits temples votifs, ou ce que le pont du Gard est à

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l'édifice, mais surtout le haut du mur de la scène, portent les traces d'un violent incendie. »

On suppose qu'il existait une toiture au-dessus de la scène. Longtemps l'enceinte du théâtre a été encombrée de pauvres maisons construites à peu de frais avec ses ruines on les a démolies. Au temps de la révolution, et peut-être antérieurement aussi, les salles, aujourd'hui désertes, servaient de prison.

Près du théâtre était un cirque ou hippodrome.

LA LETTRE.

On aperçoit le théâtre d'Orange de très-loin: il domine toute la ville. « Le mur de la scène, dit M. Mérimée (*), comme une haute tour, s'élève au-dessus de tous les bâtiments modernes. Les gradins, adossés à la pente d'une colline, suivant l'usage constant des Romains, sont en grande partie détruits, mais partout encore très-recon- C'est de la joie qu'elle apporte, la première lettre de l'abnaissables. Le mur de la scène est mieux conservé: con- sent; mais, on le voit à la physionomie de la jeune femme, struit de blocs énormes, il a résisté à toutes les attaques c'est une joie mélangée d'émotion et qui n'est pas loin des des hommes et des éléments. Autrefois, il était décoré à larmes. Oui, elle s'émeut à ces mots de tendresse que la l'intérieur de trois rangs de colonnes. Des deux côtés de plume a tracés avec tant d'élan et que depuis longtemps, la scène, deux corps de bâtiments avancés contiennent des peut-être, la bouche n'avait pas prononcés. Elle-même, salles spacieuses, des corridors, des escaliers, en un mot quand il était là, toujours près d'elle, n'a-t-elle pas nétoutes les constructions accessoires d'un théâtre, et néces-gligé de lui témoigner son affection? Ne s'était-elle pas saires aux acteurs et aux machinistes. Toutes les parties de laissé gagner par cet insensible sommeil qui, au milieu de

(2) Notes du Voyage dans le midi de la France.

(') Lettres sur Nimes et le Midi.

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