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Pour peu que l'on soit familiarisé avec la théogonie indienne, on comprend parfaitement cette étrange susceptibilité. L'eau n'est pas seulement une pure émanation divine, c'est la divinité elle-même. Le sandia du matin, que tout brahme doit réciter dévotement et dont la formule se trouve dans l'Ezour-Vedam, est ainsi conçu :

« Eau de la mer, des fleuves, des étang, des puits et enfin de tout autre endroit quelconque, soyez favorable à mes prières et à mes vœux! Ainsi qu'un voyageur fatigué par la chaleur trouve du soulagement à l'ombre d'un arbre, ainsi puissé-je trouver en vous du soulagemnet à mes maux et le pardon à mes péchés! - Eau, vons êtes l'œil du sacrifice et du combat, vous êtes d'un goût agréable;

vous avez pour nous les entrailles d'une mère, vous en avez aussi les sentiments, etc, etc. »

Ceci nous a conduit bien loin de notre pauvre bihechty. Celui que notre gravure représente a pour aide fidèle un ladou-byl, un boeuf de charge. Cet utile animal remplace presque partout dans l'Inde l'âne d'Europe, et les Hindous l'accablent parfois de charges énormes. Le ladou-byl est plein de docilité; sur un signe de son maître, il tombe à genoux et se laisse charger. Dans l'Hindoustan, les bœufs sont d'une petite espèce, et presque tous blancs. Celui-ci n'est pas conduit au moyen d'une corde dont la narine de l'animal est traversée. En général, les bœufs de charge sont menés assez rudement par les Hindous, et ils ne

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participent que fort médiocrement aux procédés pleins de mansuétude dont on use en bien des endroits à l'égard des vaches. Solvyns, qui était un observateur si attentif, s'étonne à bon droit que les Indiens traitent avec si peu de ménagement un animal qui leur paraît, pour ainsi dire, sacré: « C'est, dit-il, une contradiction dont il n'est pas facile de deviner l'origine. »

De même qu'il y a un cuisinier en titre attaché à chaque régiment, il y a un bihechty qui remplit sans cesse son office. Les maisons considérables en ont également d'attitrés. L'eau dans l'Inde est l'objet de soins particuliers dès

Paris.

qu'elle est destinée à l'usage des bonnes maisons; il y a des âbdâr, des domestiques dont l'unique emploi est de la faire rafraîchir aussi bien que le vin; ils se servent pour cela d'un vase de plomb rempli de salpêtre dans lequel on introduit une bouteille pleine d'un liquide quelconque, et, lui faisant faire seulement cinq ou six tours pendant que le salpêtre se dissout, ils rendent le vin ou l'eau froids comme la glace. « Il n'y a que des âbdârs de profession, dit l'orientaliste que nous citons, qui réussissent à faire rafraîchir les boissons avec autant de dextérité. »

Typographie de J. Best, rue Saint-Maur-Saint-Germain, 15.

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L'église Saint-Martin, à Lucques, construite, en 1204, par Guidetto. Dessin de Lancelot, d'après M. Georges Rohault de Fleury.

TOME XXVIII.

SEPTEMBRE 1860.

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On ne voit pas, dans l'histoire de l'art, de génies isolés. Où apparaît un grand artiste, on est toujours sûr de trouver une grande école. Apelles et Phidias ne sont pas seuls dans le siècle de Périclès; ni Vitruve, Solon et Dioscoride, dans le siècle d'Auguste; ni Raphaël, Bramante et Michel-Ange, dans celui de Léon X; ni enfin Poussin, Lesueur, Mansart, Perrault ou le Bernin, dans celui de Louis XIV. Et même, entre ces brillantes pléiades d'artistes, on rencontre d'autres groupes d'hommes éminents dont il est nécessaire d'observer de près et d'étudier les œuvres, si l'on veut se bien rendre compte des transformations progressives de l'art. Telle est certainement l'époque pisane, considérée à juste titre comme la première renaissance de l'architecture italienne.

Ce fut, en effet, à Pise que se fit sentir le premier mouvement de retour vers les formes antiques. Aussitôt que les Lombards eurent été chassés par Charlemagne, et que Pise eut recouvré la liberté de se former en république et de se gouverner d'après ses lois, on vit refleurir l'architecture, dont les barbares avaient entravé le développement. Saint-Paul, l'ancienne cathédrale de Pise, un des plus vieux édifices de la Toscane, date de l'entrée triomphale de Charlemagne dans cette ville.

Le premier architecte célèbre de l'école du onzième siècle est Buschetto. Avant lui, on peut sans doute citer quelques monuments où s'annonce déjà le style qu'il mit en honneur; mais aucun nom d'artiste ne nous a été transmis par la tradition. Il est donc permis de dire que Buschetto fut fondateur d'école autant qu'il est possible de l'être. La cathédrale de Pise, dont il est l'auteur, est restée le type le plus beau et le plus parfait du style roman en Italie; elle en marque l'époque la plus brillante; et peu de temps s'était écoulé après son achèvement que l'on pouvait déjà entrevoir un commencement de décadence.

Buschetto, en concevant le dessin de la cathédrale de Pise, s'empara franchement du plan des basiliques antiques, mais en l'adaptant à son génie et à la destination du monument qu'il avait à construire. L'architecture lui dut ce progrès de rentrer dans le cours des traditions que les invasions barbares avaient couvertes de ruines. A la vérité, il se servit simplement des restes antiques; et la gloire d'avoir remis en usage les ordres grecs ne lui revient que pour le sage emploi qu'il sut en faire et le talent qu'il déploya en utilisant, d'une part, des fragments tirés d'anciens thermes d'Adrien qui avaient existé sur l'emplacement même de la cathédrale, et d'autre part, des morceaux de sculptures que les Pisans avaient rapportés d'Orient. On ne saurait trop admirer l'art avec lequel ces marbres, étrangers les uns aux autres, se réunirent sous son inspiration pour former un des plus beaux temples du christianisme. Une admirable harmonie règne dans tout l'édifice; et sous ces nefs mystérieuses, où le cœur et l'imagination sont doucement entraînés dans une sorte de religieuse rêverie, on oublie la variété des colonnes, la diversité de leur origine, de leurs formes et de leurs dimensions, ou peut-être même ces différences ajoutent-elles encore au charme que l'on éprouve.

L'architecture de cette première renaissance n'est donc pas créatrice de détails; mais peut-être a-t-elle surpassé celles qui l'ont précédée et qui l'ont suivie, par les effets grandioses et religieux dont elle a su revêtir ses formes, par elles-mêmes un peu grossières.

Buschetto ne vécut pas assez longtemps pour mener à fin l'exécution de ce chef-d'œuvre; ce fut Rainaldo, son élève et son associé, qui eut l'honneur de le terminer et d'élever le portail, dont le luxe et la richesse n'excluent pas encore la pureté.

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place parmi les hommes qui suivirent l'impulsion de ce nouveau mouvement dans l'architecture. On lui doit le baptistère de Pise, digne de rivaliser avec l'église, et don' la forme primitive, avant qu'un mauvais goût ne l'eût gåtée, était si svelte et si élégante. On a encore de lui l'église du Saint-Sépulcre.

Presque en même temps que le baptistère, on voyail s'élever sur cette même place de Pise le beau campanile du dôme, sous la direction de l'architecte Bonanno. A cette belle tour on retrouve les ordres, les arcades, les colonnes de l'église et du baptistère, la même disposition architecturale, avec une variété infinie. Son inclinaison (1) ne lui a pas fait perdre toute son élégance, quoique son enfoncement dans le sol, qui la fit interrompre et empêcha de l'élever aussi haut qu'on en avait le dessein, ait dû nuire beaucoup à son effet général.

Ce ne fut pas seulement à Pise que les imitateurs de Buschetto adoptérent son style et continuèrent les beaux exemples du dôme.

La façade de la cathédrale de Lucques, élevée en 1204. est digne de rivaliser avec celle des Pisans; et si les lignes n'y sont pas si pures, si l'on y remarque déjà une recherche d'ornementation qui annonce la décadence, on ne peut méconnaître que l'ajour du porche lui donne un bien grand effet et qu'il exprime heureusement cette belle pensée que l'Église doit abriter ceux-là mêmes qui sont encore en dehors d'elle.

La tradition nous a conservé le nom de son auteur: ce fut Guidetto. La suite à une autre livraison.

LUCRECE REFUTÉ PAR LUI-MÊME. Dans le siècle dernier, le cardinal de Polignac avait publié, sous le titre d'Anti-Lucrèce, une réfutation de Lucrèce. A la Faculté des lettres de Paris, le savant professeur M. Patin a prononcé un discours où il a fait une chose plus piquante encore, la réfutation de Lucrèce par Lucrèce lui-même.

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Il prend en main le Poëme de la Nature, et, le parcourant soigneusement, il y souligne toutes les contradictions involontaires, toutes les objections tacites qui sont là comme des réfutations anticipées de Lucrèce et de son étrange théologie, qu'on appellerait plus justement son athéisme. »

En effet, « à l'exemple de son maître Épicure, Lucrèce admet des dieux; mais quels dieux! en dehors du monde qu'ils n'ont pas créé, qu'ils ne gouvernent pas, au sort duquel, dans leur inaltérable quiétude, ils demeurent étrangers et indifférents; dieux inutiles et honoraires, salués officiellement par le poëte, mais auxquels il dit peut-être tout bas, comme le Spinosa de Voltaire :

Je soupçonne, entre nous, que vous n'existez pas. Reste donc le hasard.

Mais les rencontres de ce hasard, auquel les incrédules veulent bien croire, se renouvelant sans cesse, et produisant sans cesse les mêmes effets, Lucrèce, cet observateur si attentif et si clairvoyant des choses qui frappent ses sens et son intelligence, Lucrèce y découvre tout un ensemble de lois rationes, fœdera, leges, dit-il luimême.

Or, toutes lois révélant un législateur, quel sera pour Lucrèce ce législateur suprême?

-La nature, répond-il, natura creatrix, natura gubernans, la nature créatrice, la nature gouvernante. Alors. n'ayant pas, comme l'en félicitait Virgile, le bonheur de

Dioti Salvi, qui vient après Buchetto, occupe une grande (1) Voy., au sujet de cette inclinaison, t. XXV, 1857, p. 67

connaître les raisons des choses, mais les choses mêmes, auxquelles s'élèvent, en dépit de son système matérialiste il excelle à les voir et à les montrer. »

Natura creatrix.

Et voici comment il nous la peindra :

Maintenant, je reviens à la nouveauté du monde, au tendre sein de la terre, à ces productions nouvelles qu'elle a, pense-t-on, les premières fait paraître à la lumière et confiées à l'inconstance des vents.

» D'abord les herbes, avec leur verdoyant éclat; la terre en enveloppa ses collines, et, sur toutes les plaines, brillèrent, émaillées de fleurs, de vertes prairies. Aux arbres ⚫ de toute espèce, croissant, s'élevant à l'envi à travers les airs, la carrière fut comme ouverte...

et athée, la forte intelligence, le cœur aimant, l'imagination émue du poëte?» N'est-il pas remarquable enfin de voir ce poëte, par la puissance même de son génie, dépasser malgré lui le cadre étroit de ses croyances et devenir, pour ainsi dire, « comme un premier AntiLucrèce?»

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Finissons donc en regrettant aussi qu'au génie de Lucrèce ait manqué une meilleure cause, et à cette cause le génie de Lucrèce »; concluons par cette juste et consolante pensée, que l'ingénieux professeur a exprimée dans son discours : « Le sentiment religieux est si naturel chez l'homme,.qu'il se fait jour, par moments, à travers les

» Ensuite elle créa en grand nombre, par des moyens doutes du sceptique et les négations de l'athée. » On divers, les espèces animales...

» Partout donc, en des lieux d'une disposition convenable, se formaient, au sein de la terre, comme des entrailles fécondes; et quand, au temps marqué par la maturité de l'âge, l'enfant avait ouvert cette enveloppe, fuyant l'humidité de son premier séjour, et aspirant à l'air, la nature alors approchait de lui, les exprimant du sol entr'ouvert, des sucs nourriciers semblables à ce lait dont la femme, quand elle a enfanté, se remplit tout entière, et qui court enfler ses mamelles. C'est ainsi que la terre of frait à l'enfant la nourriture nécessaire; pour vêtement, il avait ses tièdes vapeurs, et pour lit le mou duvet de son herbe abondante.

>> Cependant la nouveauté du monde ne produisait encore ni froids trop durs, ni chaleurs excessives, ni vents à la violente haleine : toutes choses ont ensemble leur accroissement, leur progrès.

» C'est donc, il faut le redire, bien justement que la terre a reçu le nom de mère, puisque c'est elle qui a créé le genre humain, puisque de son sein se sont répandus au temps marqué tous les êtres animés, et ceux qui errent sur les montagnes et ceux qui volent dans les airs revêtus de formes si diverses. >>

Ce doux nom de femme, de mère, que Lucrèce applique à la terre, cette comparaison de ses sucs nourriciers avec le lait des mamelles humaines, du duvet de son herbe avec celui d'un berceau, tout cela n'est-il pas vivant, c'est à-dire divin?

Ne retrouvons-nous pas là quelques traits de notre

Providence?

Natura gubernans.

Et la voici encore: « Je dirai comment, dans leur cours, le soleil et la lune sont guidés, gouvernés par la puissance souveraine de la nature. »

Ne retrouvons-nous pas, là encore, quelques traits du Dieu que Bossuet nous représente « tenant du plus haut des cieux les rênes de tous les royaumes? »

Sans parler des passages où le philosophe matérialiste, où le poëte athée confesse involontairement l'existence de l'âme, en nous disant que « quand au doux sommeil se sont abandonnés nos membres fatigués, que gît étendu, sans aucun sentiment, notre corps accablé, il y a cependant en nous quelque autre chose qui, dans ce moment, est bien diversement agité, et où peuvent pénétrer tous es mouvements de la joie et tous les vains soucis du cœur. Sans parler des passages où il trouve le véritable accent de la piété, en prenant volontairement le langage d'un croyant pour invoquer ces dieux populaires qu'il a déclarés plus haut « des fantômes vains, ouvrage d'une terreur superstitieuse », n'est-il pas remarquable, comme le fait observer le judicieux critique, n'est-il pas remarquable que ce poëme, d'où la divinité devait être absente, nous la fasse rencontrer si souvent dans ces idées de suprême sagesse, de suprême puissance, de suprême honté,

pourrait adresser à Lucrèce ce que le poëte moderne qui l'a réfuté dit à Épicure : « Tu fuis les traces de Dieu, mais tu ne peux les effacer; partout elles te poursuivent.»

INFLUENCE D'UNE BOUGIE ALLUMÉE SUR LE COMMERCE.

Le spirituel et brave Cadamosto, qui naviguait, en 1445, pour le compte de l'infant don Henrique, s'en allait résolûment parmi les peuples inconnus de la côte d'Afrique, et il n'hésitait pas, quand l'occasion s'en présentait, à prendre sa part des festins sauvages qui étaient offerts libéralement à l'homme blanc qu'on voyait pour la première fois. Or, comme il était parvenu au Sénégal, dans les États du roi Bisboror, il s'aperçut qu'une des plus grandes merveilles qu'on admirât sur sa caravelle était la modeste lumière que répandait une chandelle allumée. Notre marin, bon observateur, ne tarda pas à remarquer aussi que ces bonnes gens, grands amateurs du miel parfumé des forêts, ne manquaient pas de rejeter la cire des rayons appétissants que parfois on lui présentait. Interrogés sur le motif de leur dédain, ils dirent tous qu'ils ne faisaient aucun cas de ce qui par le fait ne pouvait servir à rien. « Or, dit le voyageur vénitien, je fis quelques chandelles de cire en leur présence, et ensuite je les allumai. Leur admiration fut grande, et ils se prirent à dire que tout savoir était en l'esprit des chrétiens.» Ce que ne dit point Cadamosto, et ce que nous révélent les vieilles relations qui viennent après lui, c'est qu'après son passage au Sénégal la cire fut recueillie soigneusement dans les lieux où on la perdait jadis sans en faire la moindre estime.

PIANOS.

On estime les produits annuels de la fabrication des pianos, tant en Europe qu'en Amérique, à la somme d'environ 75 millions de francs. Dans ce total, l'Angleterre figure pour 27 millions, la France pour 40 millions, les divers Etats de l'Allemagne pour 16 millions; les Etats du Nord, la Belgique, la Suisse, l'Italie, l'Espagne, le Portugal et les États-Unis d'Amérique, fabriquent pour les 22 millions restants. (')

LES FRESQUES DE SAINT-VINCENT DE PAUL,

A PARIS.

En peinture, chaque genre a son but et ses conditions. Le paysagiste cherche ses moyens dans la belle disposition des grandes lignes; il tend à reproduire les effets brillant ou harmonieux de la couleur et du clair-obscur; il doit plaire par le choix des formes variées de la végétation.

(1) Fétis, Rapport sur l'Exposition universelle de 1855.

Le peintre de genre, c'est-à-dire des scènes familières de la vie, doit joindre au mérite de rendre l'aspect de ses œuvres séduisant par le côté pittoresque celui d'une touche spirituelle et agréable.

Dans le portrait, le but principal est sans doute la ressemblance; mais on n'est grand peintre de portraits que par l'idéalisation du modèle (') et par la savante disposition de la pose et des accessoires.

Il est inutile de dire que le peintre d'histoire est tenu

de faire preuve de connaissances en architecture, en histoire, en archéologie, et avoir un sentiment profond de la vérité morale, tout en se montrant expert dans les moyens techniques de l'art ou du métier.

Enfin, dans la peinture religieuse, qui peut, sous plusieurs rapports, être considérée comme la division supérieure de la peinture d'histoire, l'artiste doit unir aux plus rares qualités de la science et de l'exécution une sensibilité morale très-élevée; car il a pour mission d'exprimer

S VAL DE TRVDE S VINCENTIVS MADELGARIVS S'ADRIANVS S NATALIA

S MADELBERTA SLANDERICVS
SADELTRVDIS S.DENTLINVS

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Les Saints Ménages, fragment des fresques de Saint-Vincent de Paul, à Paris, par M. Hippolyte Flandrin. - Dessin de Chevignard. des sentiments surhumains, à l'aide de formes dont la pu- | vres contemporaines, et nous aimons à citer comme exemple reté et la noblesse ne sauraient être rendues que si l'on possède une très-grande science du dessin.

Cette réunion des qualités nécessaires pour faire de la vraie peinture religieuse semble devenir de plus en plus rare. On la trouve toutefois dans quelques-unes des œu

(*) Le portrait étant destiné à conserver la mémoire du modèle, il un certain moment heureux ou malheureux, comme fait la photographie; elle doit donner une idée générale du caractère habituel et pour

ne faut pas que la représentation soit seulement celle des traits pris en

ainsi dire de l'individualité morale.

les fresques de Saint-Vincent de Paul, à Paris. Leur auteur, élève de M. Ingres, n'a pas fait grand bruit dans le monde; il est même possible que plus d'un de nos lecteurs ne le connaisse que vaguement, pour l'avoir entendu nommer, ou pour avoir vu de lui un très-beau portrait de femme qui figurait à la dernière exposition (1859). Si l'on veut apprécier le talent supérieur de M. Hippolyte Flandrin, il faut visiter non pas seulement Saint-Vincent de Paul de Paris, mais encore Saint-Séverin, Saint-Germain des Prés, et la nouvelle église de Saint-Paul, à Nimes. Toutes les

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