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TOME XXVIII. - MAI 1860.

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Dessin de Bligny.

ruisseaux, s'ouvrent au sud; les coteaux qui les séparent sont couverts de vignes et de bois.

Trarbach doit à ses murailles flanquées de vieilles tours

et aux ruines voisines du château de Græfenburg un aspect | original.

Le Græfenburg fut bâti au quatorzième siècle par la comtesse Laurette de Salm, veuve du comte Henri II de Sponheim, avec le prix d'une rançon que cette femme virile avait fait payer à l'archevêque de Trèves, Baudoin, après l'avoir gardé longtemps prisonnier, en dépit des excommunications du pape. Pendant la guerre de Trente ans, les Espagnols, les Français et les Suédois occupèrent le Græfenburg tour à tour; en 1687, les Français s'en emparèrent de nouveau et en rétablirent les fortifications; en 1702, ils s'en rendirent maîtres pour la troisième fois. Repris par les Impériaux, en 1702, ce château fut conquis et détruit par le maréchal de Bellisle, en 1734. Il avait été reconstruit encore une fois par les Allemands quand les Français en rasèrent définitivement les fortifications, en 1794.

On voit dans la vieille église de Trarbach plusieurs tombeaux des comtes de Sponheim.

La ville prospère, grâce aux vins des vignobles voisins qui sont renommés.

SAINT JEAN CHRYSOSTOME.

Saint Jean Chrysostome naquit, vers l'an 347, à Antioche, où s'écoulèrent les cinquante premières années de sa vie. Son père, Secundus, commandait les armées de Syrie. Anthuse, sa mère, veuve à vingt ans, se consacra à l'éducation de ses deux enfants avec un dévouement qu'admirèrent les païens. Quelles femmes il y a chez ces chrétiens!» s'écriait le rhéteur Libanius, qui donna des leçons de rhétorique à Jean, mais sans exercer sur son élève autant d'influence qu'Anthuse et la Bible. Si plus tard tout un peuple acclama Jean du surnom de Bouche-d'Or ('), ce fut le cœur surtout de l'orateur chrétien qui mérita cette épithète; son éloquence ne releva jamais des traditions littéraires que par les mauvais côtés, les faux brillants, la déclamation. Au grand désespoir de son maître, il renonça dés vingt ans aux succès du barreau; sa foi l'entraînait : il voulait fuir au désert; les touchantes supplications de sa mère lui firent ajourner son dessein.

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M. Villemain, dans l'étude éloquente où il nous a révélé, pour ainsi dire, le quatrième siècle de l'Église, se complaît au récit que le saint lui-même a laissé de cette scène à la fois déchirante et pleine d'une charmante naïveté. Anthuse prit son fils par la main, le fit asseoir sur le lit où elle lui avait donné la naissance, et là, se prenant à pleurer, elle lui dit des choses encore plus tristes que ses larmes : -- Ma seule consolation a été de voir sans cesse et de contempler dans tes traits l'image de mon mari qui n'est plus. Cette consolation a commencé dès ton enfance, lorsque tu ne savais pas encore parler, temps de la vie où les enfants donnent à leurs parents les plus grandes joies. Je ne te demande maintenant qu'une seule grâce: ne me rends pas veuve une seconde fois, ne renouvelle pas un deuil qui commençait à s'effacer. Attends au moins le jour de ma mort. Peut-être me faudra-t-il bientôt sortir d'ici-bas. Ceux qui sont jeunes peuvent espérer de vieillir, mais à mon âge on n'attend que la mort. Quand tu m'auras ensevelie et réuni mes cendres å celles de ton père, entreprends alors de longs voyages, passe telle mer que tu voudras; mais, pendant que je respire encore, supporte ma présence, ne t'ennuie pas de vivre avec moi. »

Quelques années après, Jean arrivait au désert: sans doute Anthuse était morte. Il en revint au bout de quatre ans, épuisé par les austérités (378). Mélèce, évêque d'An(") Chrysos, d'or; stūma, bouche.

tioche, le nomma diacre, c'est-à-dire serviteur des pauvres et de l'église. De l'isolement du désert, ces fonctions le reportèrent utilement en face des besoins et des misères humaines. Le premier argent qu'il distribua fut le sien; toute sa vie appartint dès lors à ceux dont il avait pu voir de si près les souffrances physiques et morales. Lorsque Flavien, successeur de Mélèce, l'ordonna prêtre, à quarante ans (386), et se reposa sur lui des fatigues de la prédication, il ne songea pas à plaire aux connaisseurs; ce fut à la foule qu'il adressa ses innombrables homélies.

L'honiélie est une conversation, un enseignement presque toujours élémentaire où trouvent place et la tendresse familière et les touchantes confidences dans un contact journalier de l'orateur avec l'auditoire. Sous l'influence des événements et d'une inspiration soudaine, elle s'élève à une éloquence étrange, désordonnée. Chrysostome en fait un drame terrible ou comique, trivial même; il a des transports soudains et des abattements inattendus: si les applaudissements l'interrompent, sa modestie se révolte sans parvenir à faire du silence une loi; si les fidèles éclatent en sanglots, il se sent troublé d'ajouter ces douleurs même nécessaires à tant d'autres en cet âge de misères effrayantes. Il pleure les absents « qui manquent à la table dressée par leur mère, et se fait promettre qu'on l'écoutera doublement pour leur rapporter son enseignement; il est ingénieux à excuser l'inexactitude, l'inattention, le défaut de mémoire. Chacun de ses auditeurs n'a-t-il pas une femme, des enfants, un ménage, un métier qui l'occupe? Lui, au contraire, n'a qu'un souci. « Mais il était surtout l'apôtre de l'aumône, dit M. Villemain. Nul moraliste, nul orateur de la chaire moderne n'a égalé la vivacité persuasive et l'inépuisable abondance que Chrysostome portait dans cette exhortation. » Une population de 200 000 âmes, mobile, légère d'esprit et de mœurs, passionnée pour les spectacles, se passionne aussi pour cette douce et puissante parole : elle a besoin de l'entendre sans cesse, païens et juifs aussi bien que chrétiens. Un jour, il s'était retiré malade à la campagne; la ville se précipite à lui. Il parlera, dût cet effort le laisser anéanti: il veut « étancher la soif qui les possède.» N'est-il pas « la mère qui donne à son petit enfant son sein bien que tari, qui souffre cruellement plutôt que de le repousser?»« Vous êtes suspendus à mes lèvres, leur dit-il ailleurs, ainsi que les petits de l'hirondelle qui voient leur mère voler à eux, et se penchent hors du nid, et tendent leur bec vers elle.

Un tremblement de terre survient; Chrysostome seul peut rassurer les fidèles. Dans un coupable égarement, ils ont renversé les statues de l'impératrice; Jean compose pour son évêque la fameuse harangue destinéé à sauver la ville; tant qu'on peut douter de la clémence de Théodose, sa parole préserve du désespoir une population éperdue. Ce fut, du reste, le seul événement historique à noter pendant sa prêtrise; les neuf années de son épiscopat (398-407) furent sa vie active et militante.

Il voulait mourir au milieu de son peuple; il fallut le tromper pour l'élever au siége épiscopal de Constantinople. En ce simple prêtre, pauvre, étranger, ruiné par les fatigues de la prédication, Eutrope, vil favori de l'incapable Arcadius, avait espéré une créature docile. Il le trouva inflexible quand il voulut arracher à la protection de l'autel Pentadie, femme d'un proscrit. Bientôt Eutrope lui-même, disgracié, poursuivi par la haine de l'empereur (399) et par les fureurs populaires, vint à son tour dans cette même église implorer en sa faveur l'éloquence de son protégé. Chrysostome, dans un discours resté célèbre, désarma le peuple, sinon le prince. Hormis le peuple, Jean ne comptait déjà presque que des ennemis autour de lui; impitoyable pour les déréglements du clergé, inflexible pour les vices

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indépendant de l'Orient, la dernière autorité morale, bienfaisante, au milieu d'une socie en dissolution.

En 1858, les toiles blanches ou écrues et les toiles peintes et teintes fabriquées en Angleterre (seulement pour l'exportation) ont fait une longueur de 2097 000 000 de mètres : c'est cinquante-deux fois le tour de la terre.

ROBERT SCHUMANN.

Les musiciens compositeurs sont entre deux écueils : s'ils produisent des mélodies et des formes nouvelles, on les accuse d'être baroques et obscurs; et si leurs œuvres rappellent ce que le public aime et connaît déjà, on les accuse de manquer d'originalité. C'est que la grande majorité des gens qui écoutent de la musique n'appellent mélodie que celle qui leur est connue ou à peu près. Par suite, tous les hommes de génie qui ont produit réellement des mélodies nouvelles ont été accusés d'en manquer par ceux qui étaient habitués aux anciennes. Cette accusation a atteint Hændel, Bach, Haydn, Gluck, Mozart; et, sans être trop vieux, nous pouvons facilement nous rap

des riches et des puissants, il ignora malheureusement l'art de ménager ceux qu'il voulait réformer à mesure qu'il rencontra des résistances, il devint violent, amer, excessif. Les riches se lassèrent de ses injures et de ses menaces, et disparurent de son auditoire. Il s'en félicite, car « ils lui épargnent l'ennui de leur présence.» Sa popularité s'acerut d'autant; il fut aimé, non plus seulement en pasteur, mais en chef de parti, en tribun. « Le peuple, dit encore l'éminent critique, ce peuple qui n'avait plus ni liberté, ni gloire, qui voyait ses campagnes envahies par les Barbares, se tournait avec une sorte d'idolatrie vers cet homme dont la renommée remplissait l'univers. » Il ne tarda pas non plus à irriter l'impératrice Eudoxie, qui régnait véritablement sous Arcadius; elle oublia l'utile intercession de l'évêque auprès du Goth Gaïnas, autre favori devenu rebelle et assez puissant pour faire trembler l'empire. Chrysostome laissa plus d'une fois éclater son indignation contre un régime « où les gens de bien s'ennuyaient de vivre et souhaitaient de mourir. » Tous les mécontents, les riches, les dames de la cour, les prélats prévaricateurs, se rangèrent autour de l'impératrice et prirent pour chef Théophile, patriarche d'Alexandrie. Un prétendu concile somma Chrysostome de comparaître devant lui pour se justifier de ses aumônes comme de dilapidations; de sa vie pauvre et retirée comme d'une rudesse orgueilleuse, inhos-peler quels rires de pitié et même quelles colères excitait pitalière; des sévérités de son zèle comme de brutalités iniques; de son indulgence pour le pécheur comme d'une tolérance coupable. Tant de haines ne pouvaient le faire trembler Que craindrais-je? s'écriait-il; serait-ce la mort? Mais vous savez que Dieu est ma vie et que je gagnerais à mourir. Serait-ce l'exil? Mais la terre dans toute son étendue est au Seigneur. Serait-ce la perte des biens? Mais nous n'apportons rien dans ce monde, et nous n'en remportons rien. Ainsi toutes les terreurs sont méprisables à mes yeux. » Sur son refus de répondre à la citation du concile, d'obéir même aux injonctions de l'empereur, l'autorité séculière le frappa d'un arrêt de bannissement. Il attendit pendant trois jours le repentir de ses juges, et partit: « Je suis persécuté, disait-il au peuple, non parce que j'ai commis quelque crime, mais parce que je vous aime. Le peuple ne permit pas à ses ennemis de s'installer dans sa chaire, et courut frémissant le réclamer au palais. L'émeute triompha; il revint, et ne sut pas assez se faire pardonner cette victoire. Au premier prétexte, la ligue se reforma et refusa de le reconnaître avant qu'un concile eût levé sa condamnation. Pendant dix mois, il tint tête à toutes les attaques : « De Dieu seul il avait reçu son église, Dieu seul l'en pouvait chasser.» Le jour de Pâques Le premier, né en 1809, est mort en 1846. Génie préde l'an 404, des soldats armés lui interdirent l'entrée de coce, caractère ardent au travail, esprit plutôt éclectique l'église et dispersèrent brutalement la foule prête à le sou- qu'original, homme aimable et sociable au plus haut degré, tenir. I dut s'enfermer dans le palais épiscopal, autour il fut fêté et heureux, pendant sa courte existence, en Alleduquel le peuple veilla pendant cinquante jours: deux ten-magne et en Angleterre. En France, après avoir été trop tatives d'assassinat avaient été dirigées contre sa personne. Enfin arriva l'ordre de quitter la ville; il partit secrètement pour éviter à ses fidèles la tentation de la résistance.

Pendant deux ans, il erra d'exil en exil, relégué dans des solitudes plus éloignées à mesure que des voix nouvelles répondaient à ses protestations. Enfin, épuisé par les souffrances, après une marche forcée sous un soleil dévorant, il tomba de lassitude à Comane, obscure bourgade du Pont. Le lendemain, il expirait, confiant dans le jugement de Dieu, au nom de qui il avait poussé la passion du devoir jusqu'au martyre (septembre 407).

Quand le dernier de ses ennemis fut mort, le moment de la réparation arriva : ses restes furent rapportés à Constantinople, et le fils d'Arcadius et d'Eudoxie vint lui demander pardon pour son père et sa mère. Mais Chrysostôme n'eut pas de successeur : il avait été le dernier évêque

la musique de Beethoven, alors que ce grand artiste était cependant déjà mort depuis plusieurs années, et qu'on avait eu le temps de l'apprécier sans avoir le jugement embarrassé par ce sentiment involontaire d'envie qui s'attache presque toujours aux vivants.

Les esprits éclairés, les érudits, qui ont des vues un peu larges en musique et qui devinent le génie à première vue ou à première audition, sont trop rares pour avoir quelque influence sur le goût des masses, qui ne font que s'amuser avec la musique, et ne la jugent que par instinct et non par principes. Cela est fâcheux pour les compositeurs : aucune profession n'est plus exposée à l'injustice des contemporains, parce que peut-être la musique est encore de tous les arts le moins étudié et le moins compris.

A l'époque où Beethoven, C.-M. Weber et Schubert venaient de mourir presque simultanément, l'Allemagne possédait deux jeunes musiciens qui pouvaient être considérés, sinon avec certitude, du moins avec espoir, comme dignes de continuer la série de grands musiciens qui avait si glorieusement régné sur le monde musical : c'étaient Félix Mendelssohn-Bartholdy et Robert Schumann. Leur sort fut très-inégal.

longtemps ignorée, incomprise et mal jugée, sa musique est aujourd'hui convenablement connue et sentie.

Robert Schumann, qu'on regardait comme le rival ou plutôt comme l'émule de Mendelssohn, restait le seul digne soutien de la gloire musicale allemande. Il avait reçu sans doute une instruction théorique moins complète que Men-delssohn, mais son instinct musical avait plus de force et d'originalité. Quoique plein d'admiration pour les œuvres des maîtres, il se sentait poussé par un besoin inné d'originalité; il pouvait bien, du reste, avoir d'excellents motifs pour ne pas répéter, comme tant d'autres, ce qui a été fait. Sa déplorable fin a prouvé, d'un autre côté, que l'excentricité de sa vie d'artiste, que sa taciturnité, étaient l'effet fatal d'une maladie cérébrale. Quoique Schumann eût reçu une éducation littéraire très-complète, quoiqu'il ait beaucoup écrit d'articles de critique musicale, on peut

dire que la musique fut la seule langue dans laquelle furent dédiés à Mendelssohn. De ses quatre symphonies, s'exprimèrent les idées de son esprit profond, et dans la- nous avons seulement entendu la dernière, qui a causé une quelle s'épanchèrent les affections, les chimères, les joies profonde émotion dans un des derniers grands festivals et les tourments de son âme passionnée. Ses compositions d'Allemagne; ses lieders, très-nombreux, sont tous res'élèvent au nombre de cent cinquante environ, savoir: marquables par leur originalité et pénétrants d'expression. des morceaux de piano, depuis de charmants petits riens Il a fait représenter un opéra de Geneviève de Brabant, pour des enfants jusqu'aux concerti. Dans cette catégorie, dont l'apparition a excité un vif intérêt et qui n'a pas eu les trois trios, le quatuor, et surtout le grand quintette, de succès auprès du public. Ses cantates et son oratorio sont des chefs-d'œuvre qu'on jouera d'enthousiasme lors- romantique du Paradis, et la Peri, sont souvent chantés qu'on les aura assez entendus pour les comprendre. Il a dans les sociétés musicales d'Allemagne. Quelles que soient, composé trois quatuors pour instruments à cordes qui à un certain point de vue, les imperfections des œuvres de

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Robert Schumann, compositeur allemand, mort en 1854. - Dessin de J.-B. Laurens, d'après nature.

Robert Schumann, on reconnaîtra en elles, lorsqu'on les aura convenablement étudiées, les qualités qui leur méritent une haute place dans l'estime du monde musical et dans l'histoire de l'art, c'est-à-dire l'originalité et l'expression idéale de nobles émotions. En Allemagne, Schumann a toujours été honoré comme un maître, non-seulement de la part des jeunes gens, mais encore de la part des vétérans de l'art. Il a été l'objet d'une monobiographie trèsétendue et digne de servir de modèle aux travaux de ce genre l'auteur de cette Biographie, publiée à Dresde en 1858, s'appelle Wasilewski.

En France, on commence à connaître, à discuter Schumann, et à se passionner pour ou contre lui.

Le portrait que notre gravure reproduit a été tracé en 1853, quinze jours avant que l'illustre artiste cédât à la déplorable tentation de se jeter dans le Rhin, à Dusseldorf, et peu de mois avant qu'il mourût dans une maison d'aliénés, près de Bonn. Quoiqu'il parlât peu, nous l'avions trouvé affectueux et aimable; mais, par moments, sa pupille se dilatait et son regard prenait une expression étrange et effrayante. Ce fut alors qu'il commença d'avoir des espèces d'hallucinations musicales: il

matelots le sauvèrent; des passants reconnurent Schu-
mann, et le ramenèrent à sa maison. Il y eut alors urgence
de l'enfermer; il fut conduit à l'établissement d'Endenich,
près de Bonn, et il y mourut le 29 juillet 1854.
ly

eroyait entendre un son qui le poursuivait sans cesse. Une nuit, il se leva subitement, disant que Schubert et Mendelssohn lui avaient envoyé un thème qu'il fallait travailler sur-le-champ, ce qu'il fit, malgré les observations de sa femme, illustre virtuose qui possédait toutes les qualités qui manquaient à son mari et qui lui étaient nécessaires. Il demanda bientôt à entrer dans une maison de santé, ce qui fut différé. Cependant son état s'aggravait, des fantômes lui apparaissaient; il disait qu'il était un pécheur indigue de l'amour des hommes; et le lundi de carnaval 27 février 1854, après midi, étant au milieu de ses amis, il sortit brusquement et courut se jeter dans le Rhin. Des pas encore au début du seizième siècle, garde cependant

LES FONTAINES D'ALICANTE.

LE PANTANO.

Cette ville si populeuse et si commerçante, qui n'existait

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un nom que nous reporte aux âges héroïques de l'Ibérie, et dont l'origine est conservée dans sa forme arabe aussi est-on obligé de supposer qu'il y avait sur l'emplacement qu'elle occupe une acropole bâtie par les Ibères, et, que ceux-ci appelaient leur forteresse, Alcanta, d'où vinrent plus tard le Lucentos des Grecs et le Lucentum des Romains (). Maîtres du royaume de Valence, les Arabes possédèrent ce port magnifique, qui était défendu par une

() Voy. à ce sujet l'excellent livre de Madoz, qui, presque en toute occasion, fait autorité. Sans négliger cette source précieuse, nous avons consulté le curieux volume de Jean de Souza sur les vestiges de

construction romaine; mais ils ne bâtirent point de ville à Alacant; un simple pueblo, de bien faible importance, s'élevait au temps des Mores dans cette localité, non loin d'Elche, bâtie sur les ruines romaines d'llici.

Un vieil historien nous apprend qu'en l'année 1519 il n'y avait plus que six maisons sur l'emplacement occupé par la moderne Alicante. En 1561, on en comptait déjà plus de mille: c'est que, dès lors, la ville naissante avait été la langue arabe conservés dans la Péninsule. Nous y voyons que alicate ou allacati signifie tenaille, instrument propre à retenir un objet. Nous donnons ici le choix des deux étymologies.

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