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Songeoit à son Alcippe, et croyoit de ses soins
N'avoir que ses moutons et son chien pour témoins.
Tircis, qui l'aperçut, se glisse entre des saules;
Il entend la bergère adressant ces paroles
Au doux zéphyr, et le priant

De les porter à son amant...
Je vous arrête à cette rime,
Dira mon censeur à l'instant;
Je ne la tiens pas légitime,

Ni d'une assez grande vertu :

Remettez, pour le mieux, ces deux vers à la fonte...
Maudit censeur! te tairas-tu?

Ne saurois-je achever mon conte?
C'est un dessein très dangereux
Que d'entreprendre de te plaire.

Les délicats sont malheureux :
Rien ne sauroit les satisfaire.

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Que l'on n'en voyoit presque plus,
Tant il en avoit mis dedans la sépulture.
Le peu qu'il en restoit, n'osant quitter son trou,
Ne trouvoit à manger que le quart de son soûl;
Et Rodilard passoit, chez la gent misérable,

Non pour un chat, mais pour un diable.
Or, un jour qu'au haut et au loin

Le galant alla chercher femme,

Pendant tout le sabbat qu'il fit avec sa dame,
Le demeurant des rats tint chapitre en un coin
Sur la nécessité présente.

Dès l'abord, leur doyen, personne fort prudente,
Opina qu'il falloit,.et plus tôt que plus tard,

Attacher un grelot au cou de Rodilard;

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Abstemius, 195, de Muribus tintinnabulum Feli appendere volentibus.Faerni Fabulæ, 1697, in-12, lib. IV, fab. 4. Mures.

..

Dans le Pantagruel de Rabelais, le célèbre chat Rodilard ou rongeur de lard joue aussi un rôle (liv. IV, chap. 6 et 7).

Il en écrasoit vingt par heure.

Hélas! on voit que de tout temps

Les petits ont pâti des sottises des grands.

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Une chauve-souris donna tête baissée

Dans un nid de belette; et, sitôt qu'elle y fut,
L'autre, envers les souris de long-temps courroucée,
Pour la dévorer accourut.

Quoi! vous osez, dit-ellé, à mes yeux vous produire,
Après que votre race a tâché de me nuire!
N'êtes-vous pas souris ? Parlez sans fiction.
Oui, vous l'êtes; ou bien je ne suis pas belette.
Pardonnez-moi, dit la pauvrette,

Ce n'est pas ma profession.

Moi, souris ! des méchants vous ont dit ces nouvelles.
Grace à l'auteur de l'univers,

Je suis oiseau; voyez mes ailes :
Vive la gent qui fend les airs!
Sa raison plut, et sembla bonne.
Elle fait si bien qu'on lui donne
Liberté de se retirer.

Esop., 125, 109. Vespertilio et Mustela.

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