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Es fables ne sont pas ce qu'elles semblent être ;
Le plus simple animal nous y tient lieu de maître.
Une morale nue apporte de l'ennui :

Le conte fait passer le précepte avec lui.

En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire; Et conter pour conter me semble peu d'affaire. C'est par cette raison qu'égayant leur esprit Nombre de gens fameux en ce genre ont écrit.

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ora 9 FABLE II

Le Lion et le Chasseur.*

Un fanfaron, amateur de la chasse,
Venant de perdre un chien de bonne race,
Qu'il soupçonnoit dans le corps d'un lion,
Vit un berger: Enseigne-moi, de grace,
De mon voleur, lui dit-il, la maison,
Que de ce pas je me fasse raison.

Le berger dit: C'est vers cette montagne.
En lui payant de tribut un mouton

Par chaque mois, j'erre dans la campagne
Comme il me plaît; et je suis en repos.
Dans le moment qu'ils tenoient ces propos,
Le lion sort, et vient d'un pas agile.
Le fanfaron aussitôt d'esquiver:

O Jupiter, montre-moi quelque asile,
S'écria-t-il, qui me puisse sauver!

La vraie épreuve de courage

N'est que dans le danger que l'on touche du doigt: Tel le cherchoit, dit-il, qui, changeant de langage, S'enfuit aussitôt qu'il le voit.

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