Deux taureaux combattoient à qui posséderoit Une grenouille en soupiroit. Eh! ne voyez-vous pas, dit-elle, Sera l'exil de l'un; que l'autre, le chassant, Et, nous foulant aux pieds jusques au fond des eaux, Cette crainte étoit de bon sens. L'un des taureaux en leur demeure Fit sa plainte, et conta l'affaire. On fit entendre à l'aigle, enfin, qu'elle avoit tort. Va-t'en, chétif insecte, excrément de la terre! C'est en ces mots que le lion Parloit un jour au moucheron. L'autre lui déclara la guerre : Penses-tu, lui dit-il, que ton titre de roi Un bœuf est plus puissant que toi; A peine il achevoit ces mots Que lui-même il sonna la charge, Fut le trompette et le héros. Le quadrupède écume, et son œil étincelle; Est l'ouvrage d'un moucheron. |