Les Frelons et les Mouches à miel. * A l'œuvre on connoît l'artisan. Quelques rayons de miel sans maître se trouvèrent : Des frelons les réclamèrent; Des abeilles s'opposant, Devant certaine guêpe on traduisit la cause. Il étoit malaisé de décider la chose: Les témoins déposoient qu'autour de ces rayons La guêpe, ne sachant que dire à ces raisons, Le point n'en put être éclairci. De grâce, à quoi bon tout ceci ? Phædr. III, 15, Apes et Fuci, Vespa judice. Dit une abeille fort prudente. Depuis tantôt six mois que la cause est pendante, Il est temps désormais que le juge se hâte : Sans tant de contredits et d'interlocutoires, On verra qui sait faire, avec un suc si doux, Le refus des frelons fit voir Que cet art passoit leur savoir; Et la guêpe adjugea le miel à leurs parties. Plût à Dieu qu'on réglât ainsi tous les procès! Au lieu qu'on nous mange, on nous gruge; On fait tant, à la fin, que l'huître est pour le juge, |