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Le Lièvre et la Perdrix.*

Il ne se faut jamais moquer des misérables:
Car qui peut s'assurer d'être toujours heureux?
Le sage Ésope dans ses fables

Nous en donne un exemple ou deux.
Celui qu'en ces vers je propose,

Et les siens, ce sont même chose.

Le lièvre et la perdrix, concitoyens d'un champ, Vivoient dans un état, ce semble, assez tranquille, Quand une meute s'approchant

Oblige le premier à chercher un asile :

Il s'enfuit dans son fort, met les chiens en défaut,
Sans même en excepter Brifaut.

Enfin il se trahit lui-même

Par les esprits sortants de son corps échauffé.
Miraut, sur leur odeur ayant philosophé,

Conclut que c'est son lièvre, et d'une ardeur extrême

Phædr., 1, 9, Passer et Lepus.

Il le pousse; et Rustaut, qui n'a jamais menti,
Dit que le lièvre est reparti.

Le pauvre malheureux vient mourir à son gîte.
La perdrix le raille, et lui dit :

Tu te vantois d'être si vite !

Qu'as-tu fait de tes pieds? Au moment qu'elle rit, Son tour vient; on la trouve. Elle croit que ses ailes La sauront garantir à toute extrémité ;

Mais la pauvrette avoit compté

Sans l'autour aux serres cruelles.

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