One Hundred Fables

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Ginn, 1906 - Fables, French - 187 pages

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Popular passages

Page 94 - Votre compassion, lui répondit l'arbuste, Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci. Les vents me sont moins qu'à vous redoutables. Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables Résisté sans courber le dos ; Mais attendons la fin.
Page 72 - J'attrape le bout de l'année ; Chaque jour amène son pain. Eh bien ! que gagnez-vous, dites-moi, par journée ? Tantôt plus, tantôt moins : le mal est que toujours (Et sans cela nos gains seraient assez honnêtes), Le mal est que dans l'an s'entremêlent des jours Qu'il faut chômer ; on nous ruine en fêtes ; L'une fait tort à l'autre ; et monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône.
Page 92 - Les Germains comme eux deviendront Gens de rapine et d'avarice. C'est tout ce que j'ai vu dans Rome à mon abord. N'at-on point de présent à faire, Point de pourpre à donner; c'est en vain qu'on espère Quelque refuge aux lois : encor leur ministère At-il mille longueurs. Ce discours un peu fort Doit commencer à vous déplaire. Je finis. Punissez de mort Une plainte un peu trop sincère.
Page 2 - A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie ; Et, pour montrer sa belle voix, II ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le renard s'en saisit, et dit : Mon bon monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.
Page 60 - J'ai souvenance Qu'en un pré de moines passant, La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et, je pense, Quelque diable aussi me poussant, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue : Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
Page 59 - J'ai dévoré force moutons. Que m'avaient-ils fait? Nulle offense; Même il m'est arrivé quelquefois de manger Le berger. Je me dévouerai donc, s'il le faut; mais je pense Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi ; Car on doit souhaiter, selon toute justice, Que le plus coupable périsse.
Page 10 - Avait un brouet clair ; il vivait chichement. Ce brouet fut par lui servi sur une assiette : La cigogne au long bec n'en put attraper miette ; Et le drôle eut lapé le tout en un moment. Pour se venger de cette tromperie, A quelque temps de là, la cigogne le prie. « Volontiers, lui dit-il ; car avec mes amis Je ne fais point cérémonie.
Page 6 - S'enfla si bien qu'elle creva. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages : Tout Bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs, Tout petit Prince a des Ambassadeurs, Tout Marquis veut avoir des Pages.
Page 105 - J'ai quelquefois aimé : je n'aurais pas alors, Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l'aimable et jeune bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas ! quand reviendront de semblables moments ! Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants Me laissent vivre au gré...
Page 81 - Cette réflexion embarrassant notre homme : « On ne dort point, dit-il, quand on a tant d'esprit. » Sous un chêne aussitôt il va prendre son somme. Un gland tombe : le nez du dormeur en pâtit.

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