DU MERVEILLEUX DANS LE DISCOURS. Nouvelle Edition reveue & augmentée. t A COLOGNE. Chez BALTAZAR DEGMOND, M. DOIXXXV. VIT TOBID BALOTEL V Orcr une edition de mes ouvrages beaucoup plus exacte & plus cor recte que les precedentes, qui ont toutes esté affez fautives. J'y ay joint cinq Epitres nouvelles que j'avois composées long-temps avant que d'être engagé dans le glorieux emploi qui m'a tiré du métier de la Poëfie. Elles sont du même stile que mes autres écrits, & j'ose me flater qu'elles ne leur feront point de tort. Mais c'est au Lecteur à en juger, & je n'emploiray point icy ma Preface, non plus que dans mes autres editions, à le gagner par des flateries, ou à le prevenir par des raisons dont il doit s'aviser de lui-même. Je me contenteray de l'avertir d'une chose dont il est bon qu'on soit instruir. C'est qu'en attaquant dans mes Satires les defauts de quantité d'Ecrivains de nostre siecle, je n'ay pas pretendu pour cela ofter à ces Ecrivains le merire & les bonnes qualitez qu'ils peuvent avoir d'ailleurs. Je n'ay pas pretendu, dis-je, que Chapelain par exemple, quoi qu'asses méchant Poëte ne fust pas bon Grammairien ; & qu'il n'y eust point d'esprit ni d'agrément dans les ouvrages de M. Q**. quoique fort éloignés de la perfection de Virgile. Je veux bien aussi avoüer qu'il y a du genie dans les écrits de Saint Amand, de Brebeuf, de Scuderi & de plusieurs autres que j'ay critiqués, & qui font en effet d'ailleurs aussi bien que moi, tres-dignes de critique, En un mot, avec la même fincerité que j'ay raillé de ce qu'ils ont de blamable, je suis prest à convenir de ce qu'ils peuvent avoir d'excellent. Voilà, ce me semble, leur rendre justice, & faire bien voir que ce n'est point un esprit d'envie & efprit qui de médisance ma fait écrire contre eux. Pour revenir à mon Edition: Jay aussi ajoûté au Poëme du Lutrin deux chants nouveaux qui en font la conclufion. Ils ne font pas, à mon avis, plus mauvais que les quatre autres chants, & je me perfuade qu'ils consoleront aisément les Lecteurs de quelques vers que j'ay retranchez à l'Episode de l'Horlogere qui m'avoit toûjours paru un peu trop long. Il seroit inutile maintenant de nier que ce Poëme a esté composé à l'occafion d'un differend affez leger qui s'émût dans une des plus celebres |