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In the nineteenth century, opinions have continued to be divided, though the more recent critics now accept that Corneille intended Auguste to be the true protagonist of the action. The first conception of the plot in the author's mind unquestionably centred about Seneca's story of the emperor's clemency. All the features of the plot are grouped about it as the pivot, and in the final dénouement Auguste alone sustains the situation; all the other characters sink into insignificance. Understood in this way, the action contains the following steps:

1. Auguste is threatened by a conspiracy.

2. Auguste learns of the conspiracy.

3. Auguste pardons the conspirators.

With Auguste as the centre, the unity of action is maintained, the play has its logical. development, and the characters must be explained in their relation to this central theme and its final dénouement.

BIBLIOGRAPHY

BIOGRAPHY

The most recent biographies of Pierre Corneille are those by Lemaître in the Histoire de la littérature française, published under the direction of Petit de Julleville, volume IV, pages 263-346, and by Lanson in the series of Les Grands Ecrivains Français, Hachette et Cie., Paris, 1898. The principal bibliography for the study of Cor

neille will be found noted there.

EDITIONS OF CINNA

Euvres de P. Corneille.

Laveaux, volume III.

Nouvelle édition par Marty

(Collection des Grands Ecri

vains de la France, Hachette et Cie., Paris; twelve volumes.)

HÉMON, Théâtre de Pierre Corneille. Delagrave, Paris, 1886, volume II.

PETIT DE JULLEVILLE, Corneille, Cinna. Hachette et Cie. Paris, 1894.

COMMENTARIES AND GRAMMATICAL STUDIES

VOLTAIRE, Commentaire sur Corneille.

LIEBY, Corneille. Lecène, Oudin et Cie., Paris, 1892. JACOBI, Syntactische Studien zu Corneille. Giessen, Dissertation, 1887.

FAHRENBERG, Entwickelungsgänge in der Sprache Corneille's. Göttingen, Dissertation, 1889.

UHLEMANN, Grammatische Eigenthümlichkeiten zu P. Corneille's Prosaschriften. Königliche Klosterschule zu Ilfeld, Programm, 1891.

LIPPOLD, Bemerkungen zu Corneille's Cinna. Zückler, Zwickau, 1893.

HAASE, Syntaxe française du XVIIe siècle. Picard et Fils, Paris, 1898.

A MONSIEUR DE MONTORON1

MONSIEUR,

(1643)

Je vous présente un tableau d'une des plus belles actions d'Auguste. Ce monarque était tout généreux, et sa générosité n'a jamais paru avec tant d'éclat que dans les effets de sa clémence et de sa libéralité. Ces deux rares vertus lui étaient si naturelles et si inséparables en lui, qu'il semble qu'en cette histoire que j'ai mise sur notre théâtre, elles se soient tour à tour entre-produites dans son âme. Il avait été si libéral envers Cinna, que sa conjuration ayant fait voir une ingratitude extraordinaire, il eut besoin d'un extraordinaire effort de clémence pour lui pardonner; et le pardon qu'il lui donna fut la source des nouveaux bienfaits dont il lui fut prodigue, pour vaincre tout à fait cet esprit qui n'avait pu être gagné par les premiers; de sorte qu'il est vrai de dire qu'il eût été moins clément envers lui s'il eût été moins libéral, et qu'il eût été moins libéral s'il eût été moins clément. Cela étant, à qui pourrais-je plus justement donner le portrait de l'une de ces héroïques vertus, qu'à celui qui possède l'autre en un si haut degré, puisque, dans cette action, ce grand prince les a si bien attachées et comme unies l'une à l'autre, qu'elles ont été tout ensemble et la cause et l'effet l'une de l'autre? Vous avez des richesses,

mais vous savez en jouir, et vous en jouissez d'une façon si noble, si relevée, et tellement illustre, que vous forcez la voix publique d'avouer que la fortune a consulté la raison quand elle a répandu ses faveurs sur vous, et qu'on a plus de sujet de vous en souhaiter le redoublement que de vous en envier l'abondance. J'ai vécu si éloigné de la flatterie, que je pense être en possession de me faire croire quand je dis du bien de quelqu'un; et lorsque je donne des louanges (ce qui m'arrive assez rarement), c'est avec tant de retenue, que je supprime toujours quantité de glorieuses vérités, pour ne me rendre pas suspect d'étaler de ces mensonges obligeants que beaucoup de nos modernes savent débiter de si bonne grâce. Aussi je ne dirai rien des avantages de votre naissance, ni de votre courage, qui l'a si dignement soutenue dans la profession des armes, à qui vous avez donné vos premières annés:1 ce sont des choses trop connues de tout le monde. Je ne dirai rien de ce prompt et puissant secours que reçoivent chaque jour de votre main tant de bonnes familles ruinées par les désordres de nos guerres: ce sont des choses que vous voulez tenir cachées. Je dirai seulement un mot de ce que vous avez particulièrement de commun avec Auguste: c'est que cette générosité qui compose la meilleure partie de votre âme et règne sur l'autre, et qu'à juste titre on peut nommer l'âme de votre âme, puisqu'elle en fait mouvoir toutes les puissances; c'est, dis-je, que cette générosité, à l'exemple de ce grand empereur, prend plaisir à s'étendre sur les gens de lettres, en un temps où beaucoup pensent avoir trop récompensé leurs travaux quand ils les ont honorés d'une louange stérile. Et certes, vous avez traité quel

ques-unes de nos muses avec tant de magnanimité, qu'en elles vous avez obligé toutes les autres, et qu'il n'en est point qui ne vous en doive un remercîment. Trouvez donc bon, Monsieur, que je m'acquitte de celui que je reconnais vous en devoir, par le présent que je vous fais de ce poème, que j'ai choisi comme le plus durable des miens, pour apprendre plus longtemps à ceux qui le liront que le généreux Monsieur de Montoron, par une libéralité inouïe en ce siècle, s'est rendu toutes les muses redevables, et que je prends tant de part aux bienfaits dont vous avez surpris quelques-unes d'elles, que je m'en dirai toute ma vie,

MONSIEUR,

Votre très humble et très obligé serviteur,

CORNEILLE.

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