ardeur les braves qu'il commandait. Tous, brû· lant de le venger, se précipitent avec fureur sur la première ligne de l'infanterie ennemie qui résiste après s'être repliée sur la seconde ligne, toutes les deux s'ébranlent à la fois pour faire une charge à la bayonnette. Nos bataillons sont arrêtés un moment, mais le général Kellermann ordonne la charge avec 800 cavaliers qui culbutent l'ennemi et lui font 6,000 prisonniers, parmi lesquels le général Zagg, chef de l'état-major de l'armée autrichienne, le général Saint-Julien, plusieurs autres généraux et presque tous les officiers de l'état-major. (1). » L'ennemi avait encore une troisième ligne d'infanterie soutenue, du reste, de l'artillerie et de toute la cavalerie. » Le général Lannes avec la division Watrin, les grenadiers à pied de la garde des consuls et (4) Les 800 cavaliers qui culbutèrent l'ennemi au moment où nos troupes s'arrêtaient, se composaient des débris de plusieurs régimens qui avaient fourni de nombreuses charges depuis le commencement de la bataille. Kellermann les avait ralliés au. tour de lui pour tenter un dernier effort, et c'est à la promp titude de son coup-d'œil à l'heureuse inspiration de son courage qu'on doit attribuer les résultats considérables d'une charge qui enleva, d'un seul coup, à l'armée autrichienne, 6,000 hom. mes de ses meilleures troupes, son chef d'état-major et plusieurs généraux. la division Boudet marchent contre cette ligne, et sont soutenus dans cette charge par l'artillerie que commande le général Marmont : La cavalerie aux ordres du général Murat, les grenadiers à cheval commandés par le chef de brigade Bessières, chargent à leur tour la cavalerie ennemie, l'obligent à se replier avec précipitation, et la mettent en déroute. Son arrière garde est taillée en pièces. » L'ennemi, en désordre, était arrivé sur le pont de la Bormida; on se battait depuis une heure dans les ténèbres. La nuit seule a sauvé les débris de l'armée autrichienne. >> Cette journée a coûté àl'ennemi, 12 drapeaux, 26 pièces de canon et 15,000 hommes, dont 3,000 tués, 5,000 blessés et 7,000 faits prisonniers; 7 de ses généraux et plus de 400 de ses officiers ont été blessés. » Nous avons à regretter 7 à 800 tués, 2,000 blessés et 1,100 faits prisonniers. Parmi les blessés se trouvent les généraux de brigade Rivaud, Champeaux, Maller et Mainoni. » Jamais combat ne fut plus opiniâtre, jamais victoire ne fut disputée avec plus d'acharnement. Autrichiens et Français admiraient respectivement le courage de leurs ennemis. Les deux armées se sont trouvées engagées pendant quatorze heures, à portée de la mousqueterie. >> Dans cette journée mémorable, les troupes » Le général Lannes a montré dans cette jour- (1) Le lieutenant-général vicomte WATHIEZ peut être placé à François-Isidore Wathiez est né le 1er septembre 1777 à Le général Murat qui a rendu tant de ser¬ vices dans cette campagne, fait l'éloge du couet des talens qu'a déployés le général Kel rage Versailles. Les relations de son père avec les chefs des écuries royales permirent au fils de prendre part aux exercices d'équitation du manège des pages du roi. Il partit dans les premiers jours de l'année 1793, pour l'armée des Alpes, en qualité d'élève commissaire des guerres. Wathiez n'avait pas seize ans ; son caractère, ses inclinations le portaient vers la carrière militaire; il préféra servir comme simple cavalier dans un régiment de hussards, le 1er, (Berchini). Vers la fin de la même année 1793, il était nommé sous-lieutenant au 25 de chasseurs régiment à cheval: il venait d'atteindre sa seizième année. Il fit avec distinction les premières campagnes d'Italie, d'abord comme sous-lieutenant, et bientôt comme lieutenant; au combat de Cairo, il se signala par son courage et fut blessé. Au mois de mai 1800, il fut nommé capitaine au même régi. ment. Le 25 chasseur n'étant pas destiné à faire la campagne qui allait s'ouvrir, le capitaine Wathiez sollicita la faveur de faire partie de l'armée d'Italie. Il fut attaché à l'étatmajor général durant la courte campagne de Marengo. A l'époque de la paix d'Amiens, il fut appelé à l'état-majorgénéral de la 1 division militaire, qui était commandée par le général Murat. re Lors de la reprise des hostilités en 1805, Murat ayant été placé à la tête de toute la cavalerie de la grande armée voulut conserver à son état-major le capitaine Wathiez, qui y remplit des fonctions très actives durant toute la campagne. lermann, qui a puissamment contribué à la victoire. L'adjudant-général César Berthier a montré ta Le capitaine Wathiez fut cité dans les rapports relatifs aux glorieuses affaires d'Ulm, de Nord'lingen, d'Amstetten, de Waschau, d'Hollabrun et à la célèbre bataille d'Austerlitz. Il fut nommé membre de la Légion-d'honneur, lors de cette mémorable journée. Wathiez resta attaché au même état-major général de la cavalerie durant la campagne de 1806 en Prusse. Les rapports mentionnent sa belle conduite à léna, Mecklembourg, Lubeck, etc. A Prenzlow, il entra un des premiers dans cette ville occupée par 15,000 hommes de troupes commandées par le prince Hohenlohe. La Pologne étant devenue le théâtre de la guerre, Wathiez se distingua encore au passage de la Narew; traversant cette rivière à la nage, il fut attacher une corde à la rive opposée, sous le feu de l'ennemi, afin qu'on put y établir un pont de bateaux. Il se fit remarquer dans les journées du 23, 24, 25 et 26 décembre: au combat de Golymin ; il fut mêlé, durant presque toute la nuit, avec l'ennemi : son ardeur habituelle l'ayant fait remarquer, il fut nommé chef d'escadron. La Salle, l'un des officiers-généraux les plus célèbres de notre cavalerie légère, venant d'être nommé général de division, voulut avoir pour premier aide-de-camp le chef d'escadron Wathiez, qui fit en cette qualité la campagne d'Eylau, et il ne cessa de se distinguer, par son activitė, darant tous les combats de l'hiver. Depuis Deppen jusqu'à Gustadt, les troupes de la Salle combattirent avec un grand succès et forcèrent le passage |