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(Voyez la relation de l'expédition de la HauteÉgypte plus loin).

» Le commandement de la province du Caire est confié au général Dugua; les autres sont entre les mains des généraux Beillard, Lanusse, Zayonschek, Fugières, Leclerc et l'adjudant-général Almeyras. Le citoyen Poussielgue, administrateur-général des finances, reste au Caire. Le payeur-général de l'armée, Estève, jeune homme distingué, suit l'expédition.

» Le commandement d'Alexandrie était très important; le général en chef crut devoir le confier à un officier actif, qui réunit les connaissances de l'artillerie à celles du génie et des autres parties militaires. Cette place, par l'éloignement du général en chef, devenait presque indépendante sous les rapports militaires et d'administration; ce commandement était d'autant plus important, que les Anglais étaient en présence, et qu'en même temps des symptômes de peste commençaient à se manifester. Le général de brigade Marmont est chargé de ce commandement.

Bonaparte ordonne à l'adjudant-général Almeyras, auquel il confie le commandement de Damiette, d'y activer les travaux des fortifications. Il lui ordonne de faire embarquer des vivres et des munitions pour l'armée de Syrie, en profitant de la navigation du lac Menzalé et du port de Tinch,

d'où l'on devait les transporter dans les magasins établis à Cathieh, situé à cinq heures de marche. Il ordonne qu'on embarque de l'artillerie de siége à Alexandrie : l'audace et l'opiniâtreté conduisent souvent à la victoire; Bonaparte crut devoir braver la croisière anglaise ; ses bâtimens sortirent.

» Il y avait des frégates à Alexandrie ; Bonaparte ordonne au contre-amiral Perrée d'appareiller de nuit avec la Junon, la Courageuse et l'Alceste, de croiser devant Jaffa, et de se mettre en communication avec l'armée. Il calcule qu'il doit arriver à une époque qu'il détermine. Il fallait risquer ces moyens pour transporter quelques pièces de siége, dans le cas où la place d'Acre opposerait une résistance opiniâtre, d'ailleurs, on ne connaissait pas la force de cette place; les difficultés du désert ne permettaient pas de transporter des pièces de siége par terre.

» Des mesures promptes et extraordinaires sont prises au Caire pour réunir le nombre de chameaux et mulets nécessaires au transport de tout ce qui tient au passage d'une armée dans le désert; parc d'artillerie, vivres, munitions, eau. Des chaloupes canonnières avaient été faites à Boulacq, et conduites à Damiette pour se rendre maître de la navigation du lac Menzalé.

» Le général Kléber reçoit l'ordre de s'embarquer et de partir de Damiette avec sa division,

pour se rendre à Tinch par le lac de Menzalé, et de là à Cathieh, où il a ordre d'arriver le 16 pluviôse.

» 16 pluviôse.-Le général Reynier, parti de Belbeis avec son état-major, le 4 pluviôse, pour se rendre à Salahieh, en était reparti le 14, pour être le 16 du même mois à Cathieh, où il a rejoint son avant-garde ; il en part le 18, et arrive devant ElArich le 21 pluviôse.

» Environ 2,000 hommes de troupes du pacha d'Acre occupaient El-Arich et le fort.

AFFAIRE D'ÉL-ARICH.

Le 20 pluviôse.

« Le général Lagrange (1), avec deux bataillons de la 15°, un bataillon de la 75° et deux pièces de canon, forme l'avant-garde du général Reynier.

(1) De Lagrange, (François-Blaise Lelièvre), marquis de Lagrange et de Fourilles, lieutenant-général, fils du lieutenantgénéral marquis de Lagrange, naquit à Paris, le 21 décembre 1766. Il entra dans la carrière des armes avant la Révolution. Pendant la République, il suivit Bonaparte en Italie et en Égypte, où il mérita le grade de général de brigade.

Sous l'empire, le marquis de Lagrange mérita de nouveaux titres à la reconnaissance de la patrie; il prit part à toutes les grandes luttes qui marquèrent cette époque; marcha avec les armées françaises dans cette course militaire qui, de Vienne, passa par Berlin, Varsovie, Madrid, Moskou, Dresde, etc.

Le marquis de Lagrange fut nommé lieutenant-général en

» Le 20 pluviose, en approchant des fontaines de Messoudiat, il aperçoit un parti de Mameloucks qui sont chassés par ses tirailleurs; il arrive le soir au bois des Palmiers, près de la mer, en avant d'El-Arich; le 21, il marche avec sa colonne sur la gauche du village d'El-Arich, tandis que le général Reynier se dirigeait sur la droite.

» Le 21 pluviôse. Le général Lagrange se porte rapidement sur les montagnes de sable qui dominent El-Arich; il y prend position et y place son artillerie.

Le général Reynier fait battre la charge; alors l'avant-garde se précipite de droite et de gauche sur le village qu'il attaquait de front.

» L'ennemi occupait le village en amphithéâtre, bâti en maisons de pierres crénelées, et soutenu du fort.

Malgré la résistance la plus opiniâtre et le feu le plus vif, le village est enlevé à la baïonnette;

1809 (le 29 juin), peu de jours avant la célèbre bataille de Wagram.

En 1812, il fit partie de l'expédition de Russie avec le commandement d'un régiment des gardes d'honneur.

En 1813 et 1814, il combattit les progrès de l'invasion dans les champs de la Germanie et sur le sol de la France.

Au retour des Bourbons, il fut nommé capitaine-lieutenant de la compagnie des mousquetaires noirs. Plus tard, il reçut le gouvernement de la 20o division militaire.

l'ennemi se renferme dans le fort, mais si précipitamment, qu'il barricade les portes en abandonnant environ 200 hommes qui sont tués ou faits prisonniers.

» Le général Reynier forme le soir même le blocus du fort d'El-Arich; en même temps il aperçoit un renfort de cavalerie et d'infanterie ennemies escortant un convoi destiné à l'approvisionnement d'El-Arich. Ces renforts augmentent successivement jusqu'au 25, où l'ennemi, devenu audacieux par sa supériorité en cavalerie, vient camper à une demi-lieue d'El-Arich, sur un plateau couvert d'un ravin très escarpé, d'où il se regardait comme inexpugnable.

» Le général Kléber arrive avec quelques troupes de sa division. Le général Reynier lui fait part du projet qu'il avait de surprendre l'ennemi dans son camp pendant la nuit ; ce que le général Kléber approuve.

» Dans la nuit du 26 au 27, une partie de la division Reynier tourne le ravin qui couvrait le camp des Mameloucks, tombe dessus, tue et prend tout ce qui ne peut fuir, et s'empare de beaucoup de chevaux, chameaux, des provisions de bouche et de guerre, et de tous les équipages du bey; deux beys et quelques kyachefs sont tués sur le champ de bataille.

» Le général en chef était parti du Caire avec

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