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Quatorzième fiècle.

LBERT, filsde Habsbourg,eft cet heureux vainqueur:
Il meurt en trois cent huit, et par un parricide.
On dit qu'en trois cent treize une main plus perfide,
Au vin de Jéfus-Christ mêlant des fucs mortels,
Fit périr Henri fept aux pieds des faints autels.
Dépofant, dépofé, Louis cinq de Bavière,
Fait contre Jean vingt-deux l'anti-pape Corbière ;
Meurt en quarante-fept. Charles quatre après lui
Fait cette bulle d'or qu'on obferve aujourd'hui:
De l'an cinquante-fix elle est l'époque heureuse.
De ce père fi fage héritier insensé,

Venceflas eft connu par une vie affreuse;
Mais en quatorze cent il fe voit dépofé.

ROBERT

Quinzième fiècle.

OBERT règne dix ans ; Joffe moins d'une année. Venceflas traîne encor fa vie infortunée. '

Son frère Sigifmond, moins guerrier que prudent,
Dans l'an quinze finit le schisme d'Occident.
Son gendre Albert fecond, fage, puiffant, et riche,
Fixe le trône enfin dans la maifon d'Autriche.
Frederic fon parent en quarante est élu ;
Mort en quatre-vingt-treize, et jamais abfolu.

Seizième fiècle.

DE Maximilien le riche mariage,

Et de Jeanne à la fin l'Espagne en héritage,
Font du grand Charles-Quint un empereur puiffant:
Vainqueur heureux des Lis, de Rome, et du Croiffant,
Il meurt en cinquante-huit, las des grandeurs fuprêmes.
Son frère Ferdinand porte trois diadêmes :
Et l'an foixante-quatre il les laiffe à fon fils.
Rodolphe en quitta deux.

Dix-feptième fiècle.

MATHIAS

ATHIAS fut affis

En l'an mille fix cent douze au trône de l'Empire.

Guftave, Richelieu, la fortune, conspire

Contre le puiffant roi fecond des Ferdinands,
Qui laiffe en trente-fept fes Etats chancelants..
Munster donne la paix à Ferdinand troifième.
Léopold, délivré du fer des Ottomans,
Expire en fept cent cinq ; et Jofeph l'an onzième ;
Charles fix en quarante : et le fang des Lorrains
S'unit au fang d'Autriche, au trône des Germains.

LA DUCHESSE

DE SAXE-GOTHA.

MADAME,

JE n'ai fait qu'obéir aux ordres de votre

Alteffe Séréniffime, en écrivant cet abrégé de l'histoire de l'Empire. Il aurait un grand avantage fi j'étais refté plus long-temps dans votre cour. J'aurais mieux peint la vertu, furtout cette vertu humaine et fociable, à qui l'efprit et les grâces donnent un nouveau prix; mais elle eft peu du reffort de l'histoire. L'ambition qu'on mafque du grand nom de l'intérêt des Etats, et qui ne fait que le malheur des Etats; les paffions féroces, qui ont conduit presque toujours la politique, laiffent peu de place à ces vertus douces qu'on ne cultive guère que dans la tranquillité. Partout où il y a des troubles, il y a des crimes; et l'histoire n'eft que le tableau des troubles du monde.

48 A MAD. LA DUCH. DE SAXE-GOTHA.

Il eft important pour toutes les nations de l'Europe de s'inftruire des révolutions de l'Empire. Les hiftoires de France, d'Angleterre, d'Espagne, de Pologne, fe renferment dans leurs bornes. L'Empire eft un théâtre plus vafte fes prééminences, fes droits fur Rome et fur l'Italie; tant de rois, tant de fouverains qu'il a créés, tant de dignités qu'il a conférées dans d'autres Etats; ces affemblées prefque continuelles de tant de princes; tout cela forme une scène auguste, même dans les fiècles les moins policés. Mais le détail en eft immense; et il refte aux hommes occupés trop peu de temps pour lire ce prodigieux amas de faits qui fe précipitent les uns fur les autres, et ces recueils de lois prefque toujours contredites à force d'être expliquées. La jufteffe de votre efprit vous a fait défirer des annales qui ne fuffent ni sèches ni prolixes, et qui donnaffent une idée générale de l'Empire dans une langue que parlent toutes les nations, et qui eft embellie dans votre bouche. On aurait pu fans doute obéir aux ordres de votre Alteffe Séréniffime avec plus de fuccès, mais non avec plus de zèle et plus de refpect.

ANNALES

DE L'EMPIRE

DEPUIS

CHARLEMAGNE.

INTRODUCTION.

DE toutes les révolutions qui ont changé

la face de la terre, celle qui transféra l'empire des Romains à Charlemagne, pourrait paraître la feule jufte, fi le mot de jufte peut être prononcé dans les chofes où la force a tant de part, et files Romains furent en droit de donner ce qu'ils ne poffédaient pas.

Charlemagne fut en effet appelé à l'Empire par la voix du peuple romain même, qu'il avait fauvé à la fois de la tyrannie des Lombards et de la négligence des empereurs d'Occident.

C'eft la grande époque des nations occidentales. C'eft à ces temps que commence un nouvel ordre de gouvernement. C'est le fondement de la puiffance temporelle eccléfiaftique; Annales de l'Empire. Tome I. E

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