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Pour moi qui déja vous contemple
Comme une sainte en paradis,
Tous les jours avec foi pléniere,
Sous le nom de sainte Cypris,
Je vous adresse ma priere.

À MADAME PLA....

Qui, la premiere fois qu'elle chanta devant moi, prit une voix fausse, gréle et tremblotante, absolument semblable à celle d'une vieille.

Des rossignols de l'Ausonie

Maints coucous, et maints chats-huants

Ont eu souvent la fantaisie

D'imiter les tendres accens.

Mais jamais l'oiseau du Méandre,

Pour le cri des tristes hibous,

Oublia-t-il sa voix si tendre,

Son chant si flatteur et si doux?

Ah! du plus cruel artifice
Pourquoi nous rendre les jouets,
Et reculer l'instant propice
Déja si lent pour nos souhaits?

Du moment qu'on doit vous entendre,
Espérer n'est plus un plaisir;
Et c'est un supplice d'attendre
Alors que l'on devrait jouir.

À VICTOIRE DE N...

Avec laquelle on me trouvait de la ressemblance.

LORSQUE je vis votre aimable figure,
Et vos levres de rose, et vos yeux séducteurs,
En admirant mille attraits enchanteurs
Dont à plaisir vous orna la nature :

Du tendre amour je ressentis la flamme
Qui par degrés s'emparait de mes sens;
A son délire, à ses desirs brûlans,
Avec transport j'abandonnai mon ame.

VICTOIRE!... hélas! fera-t-il mon supplice, Ce penchant si flatteur qui m'entraîne vers vous? Me verra-t-on, mourant à vos genoux, Réaliser la fable de Narcisse?

ALLEGORIE

PARODIÉE SUR UN AIR DE PLEYEL.

A M. ET M DE G....

UN papillon jeune et galant,

Mais par trop inconstant,
Allait offrant de fleur en fleur

Son hommage trompeur.
Son air coquet

D'abord triomphait;

Jonquille, et tulipe, et jasmin,

Prodiguaient à ses voeux les trésors de leur sein. Mais, hélas! bientôt maints soupirs

Payaient leurs courts plaisirs:

Sitôt son desir satisfait,

Papillon s'envolait.

Une rose encore en bouton,

Loin de tout papillon,

Croissait sous les yeux bienfaisans

De Flore et du printemps.

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