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OLYMP E.*

Vous avez vu dans un verger',
Couverte des pleurs de l'aurore,
Une pêche au duvet léger;
OLYMPE est bien plus fraîche encore.
Amour fit le minois charmant
De cette gente pastourelle;
Et l'on dirait qu'en le formant

TAYLOR

INST

Lui-même il se prit pour modele.

FORD

Le lis nuancé par l'azur

Sur son teint le dispute aux roses :
Ses dents de l'émail le plus pur
Brillent sous ses levres mi-closes.
Que dire de ses jolis yeux,

(1) Toutes les pieces lyriques de ce recueil marquées d'une * ont été mises en musique par l'auteur des paroles. On les trouve avec accompagnemens de piano ou harpe et de violon au magasin de musique, rue des Fossés-Montmartre, no 4; chez PLEVEL, rue des Petits-Champs, no 24, près la rue Chabannais; et chez les freres GAVEAUX, passage Feydeau.

Ces yeux si sûrs de leur empire?... Ah! je sens leur pouvoir bien mieux Que je ne saurais le décrire.

Peindrai-je ces secrets appas
Que cache une gaze cruelle,
Que l'œil soupçonne et n'ose pas
Voir sous le fichu qui les cele?
Peindrai-je... Ah! brise ton pinceau ;
Insensé! quelle est ta folie!
Pour finir un pareil tableau,
D'Apelle as-tu donc le génie?

De leurs présens les plus flatteurs
Les dieux firent votre partage:
En jouissant de leurs faveurs,
OLYMPE, honorez leur ouvrage.
Songez que des fleurs du printemps
La fraîcheur n'est que passagere,
les plaisirs n'ont qu'un temps
Qui fuit comme une ombre légere.

Et

que

À MADAME PAS.....

SUR SA GROSSESSE.

Grenoble, 1er janvier 1786.

Τουτ

OUT nouvel an voit de nouveaux prodiges. D'Épidaure naguere abattant les autels,

Mesmer par de puissans vertiges

A trouvé l'art de guérir les mortels.
Quoi qu'en ait dit la docte académie,
Du célebre Bletton le magique roseau
Découvre chaque jour la naïade enfouie
Qui nous cachait les trésors de son eau.
Nous avons vu dans la plaine éthérée
Charle et Robert voyager en bateau.
Si Pilastre, Icare nouveau,

Périt, précipité de la voûte azurée,

Aux du Batave surpris,
yeux

Bien plus heureux quoique plus téméraire,
Blanchard va s'élancer des célestes lambris,
Et sans encombre arrivera sur terre.

Or écoutez... tous mes sens sont émus :

Dans l'avenir mes regards peuvent lire;
Je me sens transporté de ce même délire
Qui fit prophétiser le grand Nostradamus -.

« Le temps, qui de son vol laisse à peine des traces, « Du globe doit par vous marquer le nouveau tour: << Flore vous a laissé la plus belle des Graces; « Flore vous reverra la mere de l'Amour -)).

À NICE.*

La nuit la plus obscure

Veut en vain couvrir l'univers ;
D'une lumiere pure

Phébé vient éclairer les airs,

Voici l'heure chérie:

Idole de ma vie,

Te souviens-tu de nos derniers sermens? Ô mon aimable Nice,

Vers cet astre propice

As-tu déja levé tes yeux charmans?

Ah! j'en crois mon ivresse ;

L'amour a su m'en avertir,

Cette douce promesse,
NICE, tu viens de la remplir.
Sous ce roc solitaire

Fuyant toute la terre,

Si ton amant ne songe plus qu'à toi,

Je suis sûr que, pensive,

Loin du bruit, attentive,

Dans ce moment tu ne songes qu'à moi,

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