5 ΙΟ 15 20 25 25. Le Loup et l'Agneau La raison du plus fort est toujours la meilleure : Un agneau se désaltérait Dans le courant d'une onde pure. Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure, 66 Et Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage?" "Tu seras châtié de ta témérité. -Sire, répond l'agneau, que Votre Majesté Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d'elle; Et que par conséquent, en aucune façon, Tu la troubles, reprit cette bête cruelle, - Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. -Je n'en ai point. C'est donc quelqu'un des tiens; Car vous ne m'épargnez guère, Vous, vos bergers, et vos chiens. Le loup l'emporte, et puis le mange, learn fr IO 5 26. Le Renard et le Bouc Capitaine renard allait de compagnie Après qu'abondamment tous deux en eurent pris, Après quoi je t'en tirerai. Par ma barbe, dit l'autre, il est bon; et je loue Je n'aurais jamais, quant à moi, Le renard sort du puits, laisse son compagnon, Pour l'exhorter à patience. "Si le ciel t'eût, dit-il, donné par excellence Descendu dans ce puits. Or, adieu; j'en suis hors: Car, pour moi, j'ai certaine affaire 330 25 20 15 27. Le Loup et la Cigogne Les loups mangent gloutonnement. Qu'il en pensa perdre la vie : Un os lui demeura bien avant au gosier. De bonheur pour ce loup, qui ne pouvait crier, Il lui fait signe; elle accourt. Voilà l'opératrice aussitôt en besogne. Vous riez, ma bonne commère ! Ne tombez jamais sous ma patte." 28. Le Lion abattu par l'Homme On exposait une peinture Où l'artisan avait tracé Un lion d'immense stature Par un seul homme terrassé. Les regardants en tiraient gloire. Un lion en passant rabattit leur caquet: Il avait liberté de feindre. Avec plus de raison nous aurions le dessus, 29. Conseil tenu par les Rats Un chat nommé Rodilardus, Faisait de rats telle déconfiture, Que l'on n'en voyait presque plus, Tant il en avait mis dedans la sépulture. Le peu qu'il en restait, n'osant quitter son trou, Non pour un chat, mais pour un diable. Le galant alla chercher femme, Pendant tout le sabbat qu'il fit avec sa dame, Dès l'abord, leur doyen, personne fort prudente, Attacher un grelot au cou de Rodilard; Qu'ainsi, quand il irait en guerre, De sa marche avertis, ils s'enfuiraient sous terre; Qu'il n'y savait que ce moyen. Chacun fut de l'avis de monsieur le doyen : Chose ne leur parut à tous plus salutaire. La difficulté fut d'attacher le grelot. L'un dit: "Je n'y vas point, je ne suis pas si sot; Qui pour néant se sont ainsi tenus; Ne faut-il que délibérer, La cour en conseillers foisonne ; L'on ne rencontre plus personne. 330 30. Les Loups et les Brebis Après mille ans et plus de guerre déclarée, Ni d'autre part pour les carnages: Ils ne pouvaient jouir qu'en tremblant de leurs biens. Et réglé par des commissaires, Au bout de quelque temps que messieurs les louvats Étranglent la moitié des agneaux les plus gras, Les Chiens, qui, sur leur foi, reposaient sûrement, Cela fut sitôt fait qu'à peine ils le sentirent : Nous pouvons conclure de là Qu'il faut faire aux méchants guerre continuelle. J'en conviens; mais de quoi sert-elle |