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32. J'espère, Messieurs, que ce que j'ai dit sur le fond de la cause en peu de mots, selon ma coutume, n'aura déplu à aucun de vous ; et que ce que j'ai ajouté en faveur de la personne mème que je défends, et des Lettres en général, quoique je me sois écarté de l'usage du bar

duction qu'on pourroit juger de l'état et des progrès de la langue française par les deux traductions de M. Patru. Je me suis trop avancé. Quelque respect que j'aie pour le nom et le goût de M. Patru, j'aime encore mieux rendre justice à notre langue.

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Je sens toute la supériorité de M. Patre dans sa première traduction , parce que je le compare avec d'autres écrivains en prose du même temps, qui sont restés infiniment au-dessous de lui. J'ai par hasard sous la main une histoire du Collège Royal imprimée en 1644 qui semble plus ancienne de deux siecles que M. Patru. Mais d'un autre côté quand je lis sa seconde traduction " et que je pense aux écrivains de ce même temps, il me semble que M. Patru n'a pas été aussi vite que son siecle. Ce n'est pas la langue française que lui manque. Loin de rester en deçà son défaut est presque toujours de passer le but; il n'y a point d'endroits repréhensibles chez lui dont on ne puisse faire la correction en ôtant plutôt qu'en ajoutant en remettant les idées à la place qu'elles occupent dans le texte latin. Je n'en veux d'autre exemple que la peroraison qu'on vient de lire. M. Patru n'avoit qu'à suivre son Auteur et ne point donner aux idées plus de force ni plus d'étendue qu'elles n'en ont dans le latin. Il falloit sur-tout bien sentir ce qui appartenoit à la personne de l'Orateur ; c'étoit un homme consulaire à celle d'Archias : qui quoiqu'homme de mérite, ne portoit pas en lui ce qu'on appelle un grand intérêt, il ne s'agissoit d'ailleurs ni de sa vie ni de son honneur mais de lettres de naturalité. Falloit-il pour cela conjurer les Juges par le ciel et par

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ou

et communiter de ipsius studio locutus sum, ea, Judices, à vobis spero esse in bonam partem accepta ab eo qui judicium exercet, certè scio.

la terre, prodiguer tant de grandes épithètes entasser tant de grands mots ? Cicéron auroit-il dit immortaliser votre nom et le mien, et même mon consulat et votre nom? Connoissoit-it si peu l'envie ? Ce sont des négli

reau, vous aurez daigné le prendre en bonne part. J'oserai du moins me flatter de l'approbation de celui qui préside au jugement de cette cause.

gences ou des oublis de M. Patru, et non des torts de la langue française, qui dans ce tems- là avoit fait tou tes ses preuves et possédoit tous ses grands Auteurs.

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SECTION TROISIÈME.

CHAP. I. Ce que c'est que L'Elocution

Oratoire,

CHAP. II. Qualités des pensées et des expressions. Qualités Logiques, 57 CHAP. III. Qualités du Goût,

CHAP. IV. Des Tropes

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62

70

CHAP. V. De l'arrangement qui produit les Figures. Figures des mots 78 CHAP. VI. Des Figures des pensées. Figures piquantes,

Figures touchantes,

84

93

CHAP. VII. Arrangement des mots par rapport à l'Harmonie,

97

105

CHAP. VIII. De ce qu'on appella Style et des espèces de Style, CHAP. IX. Des autres qualités du Style,

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CHAP. X. Exemple du style brillant et fleuri, ou examen de l'Oraison Funebre de M. de Turenne

, par M. Fle

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chier CHAP. XI. Continuation du même sujet,

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