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un seul n, et ils prennent, ils apprennent, par deux, c'est que les deux premiers verbes sont de la première conjugaison, tandis que les autres sont de la quatrième.

Dans le féminin des adjectifs dont le masculin est terminé par ain, ein, in et un, le n reste simple, comme: vain, vaine, plein, pleine, fin, fine, un, une, etc.; mais dans ceux en ien et en on, le ʼn se double, comme : ancien, ancienne, bon, bonne, fripon, friponne, mien, mienne, etc. Cette lettre ne doit point se redoubler lorsqu'elle se trouve entre deux o; ainsi l'on écrit: sonore, honorable, etc., quoiqu'on écrive sonner, honneur, etc.

Il faut encore remarquer que c'est une pratique assez constante de redoubler n dans les dérivés, lorsque le primitif finit par cette même consonne précédée d'un a ou d'un o, comme: ban, bannir; an, année; van, vanner; pardon, pardonnable; lion, lionne; melon, melonnière; savon, savonnette; marron, marronnier, etc. Cependant on écrit courtisane avec un seul n, par exception.

On donne aussi pour règle générale de

Figure

de la lettre.

exempt, exempter, compte, compter, comptable, comptant, compteur, comptoir, prompt, et leurs dérivés.

REMARQUE. L'Académie marque positivement qu'on prononce le p dans symptomatique; d'où nous avons conclu qu'on doit le prononcer dans symptôme; mais l'Académie n'en dit rien.

On ne le fait pas sonner dans sept, septième et septièmement. Il se prononce dans impromptu.

Lorsqu'il est à la fin du mot, il ne se fait sentir ordinairement en aucun cas : un camp étendu; ce drap est bon, se prononcent un cam étendu; ce dra est bon. On excepte Alep, cap, Gap, cep, jalap, et les deux mots de quantité trop et beaucoup devant une voyelle. On prononce aussi coup, en faisant sonner le p avant une voyelle, dans le discours soutenu, coup inattendu, coup extraordinaire; dites koupe.

Lorsqu'il est redoublé, on n'en prononce qu'un. (Voyez ph, aux consonnes composées.)

doubler n quand la syllabe est brève, comme Q q. Son propre, que ou qu: qualité, quenouille,

couronné, personne, etc., et de ne l'écrire que simple quand la syllabe est plus longue, comme trône, la Saône.

Cette lettre a encore un usage très-fréquent dans notre langue, mais elle ne le remplit pas seule ; il faut pour cela qu'elle soit précédée d'un g; alors elle représente un son mouillé plus dur et plus fort que le son que l'on représente par g, mais plus faible que celui de n; on écrit donc : Champagne, soigner, Bourgogne, peigne, digne, châtaigne, répugnance, mignard, campagne, etc. (Nous en parlerons aux consonnes composées.)

P p. Son propre, pe : page, péril, pitié, posé, puce, poupée, peuple, pelote.

P initial, ou dans le corps du mot, conserve toujours le son qui lui est propre, excepté quand il est suivi d'un h. Il sonne dans : sceptique, scepticisme, septembre, les Septante, septénaire, septennal, septentrion, septentrional, septuagénaire, septuagésime, septuple, septupler, exemption, contempteur et contemptible, ainsi que dans accepter et dans excepter et leurs dérivés.

L'Académie fait observer pour dompter et ses dérivés, que bien des personnes écrivent ces mots sans p. (Voir notre Dictionnaire.)

On ne le prononce jamais dans : baptême, baptiser, baptismal, baptistère, baptistes,

quitter, quotidien, piqûre.

On n'écrit jamais cette lettre, dit l'Académie, qu'on ne mette un u immédiatement après, si ce n'est dans quelques mots où il est final, comme coq, cinq.

Q initial, ou dans le corps du mot, conserve toujours le son qui lui est propre; mais avec cette différence que dans qua, , quo, que, il a un son très-dur, comme qualité, quotidien, quenouille, et que dans qué, qui, qu, il l'a moins dur: acquérir, quitter, piqûre.

Final, il sonne dans coq et cinq avec le son dur, excepté dans le cas où le premier est suivi immédiatement et sans aucun repos d'un mot qui commence par une consonne, comme dans coq-d'Inde, qu'on prononce co-d'Inde; mais il sonne dans coq de bruyère, coq-à-l'âne : lorsque le second est suivi d'un substantif commençant par une consonne, il ne se prononce pas. Il sonne dans tous les autres cas : cinq hommes; ils étaient cinq, cinq et demi.

Q n'est jamais redoublé. Comme le son propre à cette lettre est également représenté par un c ou par un k, on peut souvent être embarrassé du choix que l'on doit faire ; mais nous avons vu que le k ne figure que dans quelques mots étrangers, et surtout parmi ceux qui nous viennent du Nord; ainsi ce choix doit rarement causer du doute. Nous avons aussi tâché, à la lettre c, de marquer les occasions où cette seconde consonne est

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en usage; et pour celle dont nous parlons ici, on s'en servira partout où l'on verra que les deux autres ne doivent pas être employées.

Les deux lettres c et q nous venant des Latins, ceux qui savent cette langue peuvent le plus souvent se décider par l'étymologie: où celle-ci ne dira rien, l'analogie pourra souvent y suppléer. Pour ceux à qui cette langue morte est inconnue, ils n'ont d'autre secours que l'analogie dans quelques occasions, et l'usage ou les Dictionnaires pour le reste.

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être conséquent, ce nous semble, et, pour cela, prononcer ces deux mots, dont l'un dérive nécessairement de l'autre, de la même façon. Maintenant comment dire? Devra-l-on prononcer likuéfié comme likuéfakcion, ou likéfakcion comme likéfié? Laquelle de ces deux prononciations sera la bonne? L'origine de ces mots étant toute latine, nous pouvons raisonnablement croire que c'est ce motif qui a fait conserver à liquéfaction la prononciation latine. Mais liquide, qui est aussi tout latin, se prononce likide, à la française; et puis nous avons le mot liqueur, que personne ne s'est jamais avisé de prononcer likueur. Tranchons notre avis est qu'on doit dire likéfakcion et likéfié.

Il faut se souvenir que le son que ou ke, à la fin d'un mot, s'exprime rarement par un c, et que s'il s'y rencontre, c'est par conséquent à la consonne q à le marquer; et c'est pour cela que, même contre l'analogie, certains adjectifs terminés à leur masculin par un c, devant avoir un e muet après le son dur de ce c dans leur féminin, y changent cette R r. Son propre, re. Rareté, régie, rivage, Rome,

consonne en celle de q. On voit aussi la même chose dans des mots dérivés, où la même raison de l'e muet ajouté exige le même changement. Ainsi le féminin des adjectifs public, turc, grec, est publique, turque, grecque. Le que se trouve de même dans les mots suivants: baquet, piquer, troquer, musqué, bouquin, mastiquer, trafiquer, etc., quoique tous ces mots viennent de trafic, mastic, bouc, musc, troc, pic, bac, etc.

Qua, que, qui, ont le son du latin dans les mots suivants, où l'on doit les prononcer koua, kué, kui, savoir: aquatique, équateur, équation, équestre, équi-angle, équi-distant, équilatéral, équi-latère, équi-multiple, équitation, quadragénaire, quadragésimal, quadragésime, quadrangulaire, quadrat, quadratrice, quadrature (terme d'astronomie; car en terme d'horlogerie, il se prononce ka), quadrifolium, quadrige, quadrilatère, quadrinôme, quadrupède, quadrupler, quaker, quanquam (mot latin signifiant harangue latine faite en public; car on prononce kankan, lorsqu'il signifie médisance), questeur, questure, à quia, quiétisme, quiétiste, quiétude, quindécagone, quindécemvirs, quinquagénaire, quinquagésime, quinquennal, quinquennium, quinquerce, quinquérème, quintil, quintable, liquation, liquéfaction.

Nous allons encore copier la dissertation de notre Dictionnaire, relative à ce dernier mot et à liquéfier, qui en dérive. Tous les Dictionnaires, sans en excepter celui même de l'Académie, qui donne extraordinairement la prononciation de liquéfaction, veulent qu'on prononce likuéfakcion, et tous veulent aussi qu'on prononce liquéfier, likéfié. Il faudrait

ruse, rouge, revenir.

Au commencement et au milieu des mots, cette lettre sonne toujours.

Finale, elle sonne dans toutes les terminaisons qui ne sont pas en er, comme car, or, sur, soupir, voir, sieur, etc. On doit excepter monsieur et messieurs. Dans les terminaisons en er, elle sonne dans cher, fier, mer, amer, belvéder (qu'on écrit aussi belvédère), cancer, cuiller, enfer, éther, frater, gaster (la lettre s y est aussi prononcée), hier, hiver, Lucifer, magister, pater, et dans les noms propres Jupiter, Esther, Munster, le Niger, etc. L'usage paraît être aussi pour stathouder; néanmoins bien des personnes prononcent stathoudre. Selon l'édition de 1762 du Dictionnaire de l'Académie, on devait faire sonner r dans les adjectifs allier et léger, mais l'usage contraire a prévalu; aussi l'Académie a-t-elle marqué ce changement dans l'édition suivante. Dans les autres mots r ne sonne pas ce poirier est mort; ces poiriers ont péri, se prononcent: ce poirié est mort, ces poirié zont péri.

Bien des personnes élevées en province ne font pas sonner r dans les terminaisons en er. C'est une faute, même dans la conversation. On doit le prononcer dans le discours soutenu, et surtout dans les vers, quand il est suivi d'une voyelle ou d'un h muet, et dans ce cas on donne à l'e le son de l'è ouvert; aimer à jouer doit se prononcer aimè-rà-joué, tandis que, lorsque cette lettre ne se prononce pas, l'e a le son de l'é fermé: aimer la promenade se prononce aimé la promenade.

Lorsque cette lettre est redoublée, on n'en prononce ordinairement qu'une : arroser, arriver, perruque, etc. On excepte: 1° aberration,

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Cette lettre conserve toujours le son qui lui est propre quand elle est initiale, excepté avant che et chi, où elle ne se prononce point: scheling, schisme, etc.; cependant cette consonne se trouve encore placée de la même façon dans quelques mots où elle a une articulation-sensible; tels sont: scholastique, scholiaste, scholie, où ces trois consonnes initiales se prononcent ceke, cekolastique, la première très-brève, etc.; mais aujourd'hui la plupart retranchent le h, et écrivent scolastique, etc.

Dans le corps du mot elle a aussi le son qui lui est propre, excepté : 1o lorsqu'elle est seule entre deux voyelles, où elle prend ordinairement le son accidentel : quasi, phrase, fraise, ruse, etc.; 2o avant b et d: presbytère, Asdrubal, etc.; 3° dans Alsace, balsamine, balsamique, balsamite, etc.; 4o dans la syllabe trans, suivie d'une voyelle transaction, transiger, transit, transitif, etc.; on n'excepte que les trois mots transir, transissement, Transylvanie.

Puisque s adouci a le même son que %, et que, fortifié, il exprime le même son que c, il s'ensuit que l'on doit être embarrassé dans l'un et l'autre cas pour trouver le caractère marqué par l'usage. Je prononce église, et je ne sais s'il faut écrire églize ou église. De même, dois-je écrire certain par un s ou par un c? Je puis marquer la troisième syllabe de commission par deux ss, comme on le voit, ou par un c, ou même par un t, en écrivant commicion ou commition. Qui lèvera tant de difficultés, et quel principe dois-je me faire là-dessus? quelle règle puis-je consulter? aucune autre que l'usage, l'analogie et l'étymologie. On écrira, par exemple, avec ss, et non avec c: commission, échalasser, matelasser, matelassier, endosser, passer, etc., quand on saura qu'il y a un s à la fin de commis, échalas, ma

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telas, dos, pas, etc. De même on écrira par s, et non par : risible, reposer, close, etc., parce qu'il y a un s dans ris, repos, clos, etc. On écrira de même église quand on saura que ce mot vient d'ecclesia.

Pour la concurrence du z avec le s, il est une observation qui peut beaucoup aider; c'est que z ne figure guère qu'au commencement ou à la fin d'un mot, deux places où s a toujours le son sifflant. Si z est quelquefois au milieu d'un mot, ce n'est pour l'ordinaire que dans les occasions où une consonne voisine affermirait le son de s. Ainsi la chose est encore sans difficulté. Il n'y a d'exception que pour les terminaisons des verbes à la seconde personne du pluriel, et pour quelques mots étrangers. (Voyez ci-après z.)

Quoique nous ayons tout-à-l'heure renvoyé à l'étymologie, il ne faut pas oublier, ce que nous avons déjà dit cent fois, qu'elle ne fait jamais règle générale; ainsi l'on écrit: catéchiser, évangéliser, gargariser, thésauriser, tympaniser, etc., du moins c'est la façon la plus suivie; et cependant, selon l'étymologie, il faudrait écrire, comme le font un trop petit nombre de personnes: catéchizer, évangélizer, gargarizer, thésaurizer, tympanizer, etc.

La lettre s paraissait autrefois plus jalouse de se montrer que de produire quelque son ; aussi on la plaçait dans une foule de mots où elle ne faisait qu'indiquer une étymologie latine ou une syllabe longue. Aujourd'hui on a quitté cet usage embarrassant; et l'on n'a conservé le s muet au milieu d'aucun mot, si ce n'est de quelques noms propres et du verbe est. Ailleurs l'accent circonflexe en marque la suppression; ainsi l'on n'écrit plus : Pasques, mastin, mesme, arrester, nostre, etc., mais Pâques, matin, même, arrêter, nôtre, etc.

Quand elle est suivie de ce ou de ci, on ne fait entendre que le son de ce: scène, science, se prononcent cène, cience; mais elle sonne dans les autres combinaisons: scapulaire, scrupule, catéchisme, ostentation, etc.; alors, dans ce dernier cas, on ne doit pas oublier, quand elle est initiale, de lui donner le son qu'elle a d'après la nouvelle épellation.

Il faut remarquer, dit l'Académie, que, › pour l'ordinaire, on ne fait guère sonner la › lettres à la fin d'un mot, si ce n'est lorsque » le mot qui suit commence par une voyelle. › Ainsi, dans ces mots : mes propres intérêts; › on fait sonner s de la dernière syllabe de › propres, comme si le mot propres finissait › par un e muet, et que le suivant commen› çât par un ≈ mes propre zintérêts. › On

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excepte: un as, un aloès, la vis; et les mots purement latins: Momus, Vénus, Fabius, droit de committimus, un agnus, etc., bibus, Phébus, rébus, sinus, le lis (fleur), et la Lys (rivière); elle est néanmoins muette dans fleur de lis.

Quand s est redoublé, on n'en prononce qu'un, mais avec le son naturel.

L'Académie dit encore que les mots composés dont le simple commence par la lettre › s suivie d'une voyelle s'écrivent ordinairement avec deux s, afin qu'on la prononce ⚫ fortement, et non pas comme un z. Tels sont les mots : dessus, dessous, desservir, des› sécher, resserrer, etc. Il y a néanmoins des › exceptions à cette règle, comme vraisem

blance, préséance; mais on dit dissemblance, › ressemblant. Bienséance s'écrit avec un s et messéant avec deux. Autre embarras pour les étrangers. L'e qui précède deux s a quelquefois le son de l'é fermé, comme dans pressentir, dessaler, ressusciter, etc., et quelquefois celui de l'e muet, comme dans dessus, dessous, ressembler, ressource, etc.; l'habitude de lire avec un bon maître peut seule servir de guide en ces occasions.

La Grammaire de Robert Étienne nous apprend qu'autrefois les premières personnes des verbes ne prenaient point de s à la fin. Cette lettre était réservée pour les secondes personnes; les troisièmes prenaient le t, ce qui donnait à nos conjugaisons une régularité qu'elles n'ont plus.

Les poëtes sont les premiers qui aient introduit le s pour les verbes dont la première personne finit par une consonne ou par une autre voyelle que l'e muet; afin de rendre leur prononciation plus douce devant les mots qui commencent par une voyelle. Ainsi ce qui était d'abord une licence est devenu l'usage général; et l'usage est devenu licence. Au reste, d'Olivet fait observer que le verbe avoir est le seul de son espèce qui n'ait pas subi la loi commune. On écrit toujours j'ai, et point autrement, quoiqu'on écrive: je sais, etc.

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fait point après é aigu, ni après i, ni pour l'ordinaire après u, comme étable, étonner, détruire, détacher, rétif, itinéraire, citron, vitrage, discuter, lutin, mutinerie, tutélaire, etc. On écrit cependant lutteur, lutter, combattre à la lutte, quitter, quittance, etc.

T conserve toujours le son qui lui est propre, quoiqu'il soit suivi de deux voyelles au commencement des mots; il le conserve aussi au milieu, dans tous les cas où il est suivi d'une autre lettre que i; et lorsqu'il est suivi de cette voyelle dans les mots en sti, xti, thi, comme question, mixtion, Mathias, etc.; mais dans ti, tantôt il a le son propre, et tantôt le son accidentel. Cette lettre prend ce dernier son dans les adjectifs en tial et en tieux abbatial, captieux, etc.; dans ceux en tient et tience, et leurs dérivés: patient, patience, impatienter, etc.; dans les mots en atie, étie, eptie, otie, utie, primatie, prophétie, ineptie, Béotie, minutie, etc.; dans les verbes initier et balbutier, ainsi que dans toutes leurs inflexions. Il y a cependant des mots en tie, comme amnistie, partie, modestie, etc., qui sonnent ti, et non pas ci. On peut juger, d'après toutes nos réserves, qu'il n'est, pour apprendre une langue, que l'usage; le Grammairien, et les maîtres surtout, peuvent réduire les règles en les simplifiant; mais les exceptions sont si nombreuses, qu'on ne peut poser de règle sur les mots qu'en faisant de nombreuses restrictions. Observons que dans les substantifs terminés en tié et tier, comme amitié, entier, chantier, etc., il sonne ti, et non pas ei. On sait d'ailleurs que les mots qui ont le son de cier, s'écrivent par sier ou cier : coursier, foncier, etc. Mais le t (ce) reparaît dans les noms de peuples ou de personnes en tien, Dioclétien, Vénitien, etc.; et dans tous les noms en tion et leurs dérivés.

Hors de là, le t conserve le son qui lui est propre avec i: le tien, chrétien, etc. L'usage seul peut apprendre : Qu'avec le son accidentel ce, on écrit:

Balbutier.

Initier.
Vénitien.
Gratien.

Les attentions.
Les intentions.

Les inventions.
Les portions, etc.

Qu'avec le son propre

te, on écrit:

Châtier.
Entier.
Le soutien.
J'entretiens.

Nous attentions.

Nous intentions.

Nous inventions.

Nous portions, etc.

Cependant nous pouvons avancer qu'en général, let ne prend le son de c que lorsqu'il est suivi d'un i; encore dans ce cas-là a-t-il

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plutôt le son dur que doux. Mais lorsque la prononciation indique ce son, quelles peuvent être les occasions où le t doit figurer, en supposant qu'il y ait un i dans la syllabe? On nous dit à cet égard de recourir aux mots latins dont les nôtres sont le plus souvent dérivés, et de prendre un t avant l'i pour écrire ci, lorsque c'est un t qui fait cette fonction dans cette langue originale; mais les Latins ont toujours écrit par un pretium, gratia, et beaucoup d'autres d'où sont dérivés les mots français : précieux, gracieux, etc., que nous écrivons toujours avec un c. C'est donc l'usage encore qu'il faut consulter, puisque souvent il contredit l'étymologie.

Lorsqu'il est final, le t se prononce comme s'il était écrit te : une dot, un fat, un but, le zénith, Apt (ville), indult, zest, est, ouest, exact, rapt, tact, correct, direct et ses dérivés (voir les Dictionnaires), suspect, chut, mat, un Christ; mais il ne se fait point sentir dans Jésus-Christ, ni dans d'autres mots semblables à ceux-là, comme contrat, aspect, circonspect, respect, etc. Il n'est pas harmonieux d'entendre sonner le t à la fin des mots, même lorsque le mot suivant commence par une voyelle. Une mort, un sort horrible, se prononceraient mal: une mor, un sortorrible. Dans débet le t doit sonner, parce que ce mot est tout latin, quant à l'orthographe et quant au sens.

Dans sept let sonne lorsque ce mot est seul : le nombre sept; ils étaient sept; ou lorsqu'il est suivi d'une voyelle ou de h muet: sept abricots; sept hommes; mais il ne sonne dans aucun cas avant une consonne: sept maisons,

Girault-Duvivier cite trois circonstances. poétiques où l'on s'est dispensé de faire sonner le dans le mot sept, et les voici:

Boileau a fait rimer sept avec cornet. C'est ainsi qu'il dit en parlant d'un joueur :

Attendant son destin d'un quatorze et d'un sept, Voit sa vie ou sa mort sortir de son cornet. (Satire IV.)

Et avec secret:

Et souvent tel y vient, qui sait, pour tout secret, Cinq et quatre font neuf, ôtez deux, reste sept. (Satire VIII.)

Voltaire l'a fait rimer avec objet:

Elle avait une fille: un dix avec un sept
Composait l'âge heureux de ce divin objet.
(Conte de Gertrude.)

Nous dirons que Girault-Duvivier aurait dû en faire raison. A force d'introduire et de to

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lérer des licences aux poètes, on finirait par absorber les principes de l'usage et de la langue elle-même.

Huit suit les mêmes règles, excepté lorsqu'il est pris substantivement, car il sonne alors, même avant une consonne. Ainsi l'on doit dire, sans faire sonner le t: huit villes; et en le faisant sonner : ils étaient huit; huit abricots; huit hommes; le huit du mois; un huit de chiffre.

Dans vingt, il sonne pour toute la série de vingt à trente; mais il ne sonne pas dans la série de quatre-vingts à cent, Il ne se prononce pas non plus dans vingt, employé seul ou suivi d'une consonne : nous étions vingt; vingt soldats. Suivi d'une voyelle, il se prononce au singulier, vingt abricots; mais il ne se fait pas sentir au pluriel: quatre-vingts abricots se prononcent quatre-vin-zabricots.

Dans tous les autres mots, il sonne lorsqu'il est suivi d'une voyelle à laquelle il doit s'unir: un savant homme; je suis tout à vous; s'il vient à partir.

Lorsqu'il est redoublé, on n'en prononce ordinairement qu'un, excepté dans atticisme, Attique, battologie, guttural, pittoresque.

T n'est pas redoublé, dit Girard, après les syllabes où il se trouve une des deux liquides I our jointe à une autre consonne, ni à la suite de do, re, la ou ma, comme flater, floter, froter, clôture, pratique, protester, grotesque, doter, antidote, retour, retenir, latitude, matière, maternel, etc. Cette règle est contredite sur quelques points par le plus grand nombre des Grammairiens et par l'usage le plus fréquent; on écrit communément flatter, flotter, frotter, etc. Ailleurs, continue le même auteur, t se redouble ordinairement, comme attaquer, combattre, attester, sornette, nettoyer, sotte, botte, motte, etc.

La brièveté des syllabes oblige quelquefois au redoublement de cette lettre; ainsi l'on écrit dégoutter, tomber goutte à goulle, et dégoûter, donner du dégoût. D'autres sur ce sujet renvoient à l'étymologie; nous, nous renverrons à l'usage; seulement nous avertirons que c'est ici une des consonnes qui se redoublent après la préposition à dans les mots composés, comme : attaquer, attacher, atteindre, attelage, attendre, attendrir, attentat, atténuer, attester, attiédir, attiser, attoucher, attractif, attribuer, attrister, altrouper, etc.

Il est une foule de mots terminés par un t dans l'écriture, quoiqu'il ne se prononce pas, au moins devant une consonne; tels sont tous

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