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SAINT-QUENTIN.

IMPRIMERIE J. MOUREAU ET FILS

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Etat des lettres françaises à la mort de Louis XIV. Décadence de la
poésie. Jean-Baptiste Rousseau. — La Motte, etc. Décadence de la
tragédie française. La Fosse. Crébillon, etc. Littérature anglaise
à la fin du XVIIe siècle. Waller, Butler, Dryden, etc. - Newton,
Halley, etc. Influence de la révolution de 1688 sur les lettres anglaises,
-Temple, Bolingbroke, Chesterfield, etc. - Addison, Steele, Congreve,
Rowe, Swift, Pope, etc. - Voltaire. Sa vie. La Henriade. Tra-
gédies de Voltaire. -Tradition religieuse du XVII siècle conservée dans
le XVIII. - École janséniste. - D'Aguesseau, Rollin, L. Racine. - Le
duc de Saint-Simon. Romanciers et moralistes. Le Sage. Prévost.
Mme de Tencin, M. de Launay. Du Bel Esprit appliqué aux
sciences. Fontenelle. Nouvelle école de prose. - Mairan, Marivaux,
Montesquieu.
Publicistes du XVIIe siècle. L'Abbé de Saint-Pierre,
le marquis d'Argenson, etc.

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PARIS

LIBRAIRIE ACADÉMIQUE DIDIER

ÉMILE PERRIN, LIBRAIRE-ÉDITEUR
35, QUAI DES AUGUSTINS, 35

Tous droits réservés,

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En faisant réimprimer aujourd'hui cette Histoire ittéraire de la France au XVIIIe siècle, je n'ai plus à justifier la forme de mon travail, et la succession un peu lente qui en a réuni les diverses parties. Dans l'origine, le plus grand nombre de ces Leçons, immédiatement publié par la sténographie, profita de la faveur qu'excitaient deux Cours célèbres, auxquels le mien était associé. Toutefois, plusieurs années après, quelque chose de la même faveur s'est retrouvé pour Tes deux tomes inédits que j'ai ajoutés à ma première publication; et le Cours entier a obtenu, pour ainsi dire, un succès posthume. C'était un motif de corriger encore mon ouvrage; et c'est aussi la preuve peutêtre que j'avais écrit et parlé à une époque très-favorable pour la vraie et complète appréciation du xvIII® siècle.

Vingt ans auparavant, à l'issue de la Révolution, au commencement de l'Empire, le débat contradictoire sur la littérature du XVIIIe siècle avait été une dernière arène laissée à demi ouverte par la main qui fermait toutes les autres. Là s'étaient donné rendez-vous tous

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les procès d'opinion que traîne à sa suite un grand changement social; et comme il n'y avait plus de politique ailleurs, il y en avait eu beaucoup dans la critique littéraire. De remarquables écrits sur le xv:11 siècle n'étaient que des plaidoyers pour ou contre. De là était arrivé qu'il n'y avait pas encore de postérité pour ce siècle mémorable, et qu'à son égard le blâme et l'éloge s'exprimaient avec une partialité toute contemporaine. Voltaire, longtemps après sa mort, trouvait des critiques et des admirateurs plus passionnés que de son vivant. C'est que, de part et d'autre, on le rendait responsable de plus de choses même qu'il n'en avait fait, et qu'on lui imputait à faute ou à gloire, non-seulement ses écrits, mais les actes de son temps et du nôtre.

A l'entrée du XIXe siècle, la protestation indirect❤ d'une partie de la société contre la victoire souvent irrégulière et violente du grand nombre, la lutte plus timide de l'esprit de liberté contre l'excès du pouvoir, se réfugiaient également dans la controverse sur les écrivains du XVIIIe siècle. Leurs noms étaient un symbole. Le regret ou l'aversion du passé, l'admiratior. ou la défiance du présent, exagéraient également le blâme ou l'éloge de ces écrivains: car, par une circonstance remarquable, bien qu'elle s'explique aisément, l'ancien et le nouveau pouvoir étaient devenus solidaires dans cette question; et la dictature née de la révolu

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