ALFRED DE MUSSET SONNET Dors-tu content, Musset, et ta mélancolie Notre âme, en écoutant tes Contes d'Italie, De nos illusions entend chanter le chœur. Ta chanson, ô Musset, qu'elle est blonde et jolie! Sur ton livre charmant penchent les silhouettes Autour de toi l'on voit, ô maître radieux, LA REVUE DU XIX SIÈCLE A M. ARSÈNE HOUSSAYE MON CHER AMI, Vous m'avez dit que vous aviez eu l'autorisation ministérielle de faire paraître une Revue à la fois littéraire et politique, mais vous avez laissé périmer cette autorisation. Si le nouveau ministre de l'intérieur, M. le marquis de la Valette, votre ami et le mien, vous a refusé cordialement de vous renouveler cette autorisation, sachez lui gré de ce refus, car, peut-être sans le vouloir et sans le savoir, c'est un service qu'il vous aura rendu. On s'imagine que la politique étend le cercle des lecteurs; c'est une erreur profonde, elle le restreint. Les partis sont tous exclusifs, aussi bien les nouveaux que les anciens. Les plus intolérants ne sont pas les extrêmes, et il y a des nuances si ardentes qu'à côté d'elles, certaines couleurs sont pâles. Si la Revue du XIXe siècle que vous venez de fonder eût obtenu le privilége après lequel courent toutes les Revues, celui de clore leur livraison par une chronique politique, dans les rangs de quelle opinion fussiez-vous allé chercher votre chroniqueur? Vous ne |